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Force est de constater que vers l’âge de 5-6 ans s’établissent quelques changements dans le comportement d’un enfant… Il se met à fermer la porte de la salle de bain et court vite s’habiller après la douche. Fini de parader tout nu dans la maison comme il en avait l’habitude. Le regard de l’autre, même le vôtre, semble désormais le gêner ! Serait-il devenu pudique ?
Selon Inès Pélissier du Rausas, auteur du livre S’il te plaît, parle-moi de l’amour, « la pudeur de l’enfant est le reflet de son éducation ». Que l’on soit des parents rigides ou au contraire libéraux, ce phénomène est une réaction directe à son « apprentissage de la vie en société ». Une réponse qui suit le modèle parental ou qui, au contraire, le rejette violemment.
Mais ce processus est surtout naturel. Il intervient au moment où l’enfant prend conscience de son « intimité ». En grandissant, il se détache progressivement de ses parents et comprend qu’il est une personne à part entière, unique. La conscience de son propre corps et de celui de l’autre vont de paire !
La pudeur apparaît donc comme « le signe de la personne ». Fille ou garçon, votre enfant grandit et réagit différemment. S’il veut fermer la porte de la salle-de-bain, respectez sa volonté sans lui dire que vous le connaissez par cœur. Et évitez les moqueries qui blesseront sa sensibilité naissante.
Inès de Franclieu, auteur de Dis, en vrai, c’est quoi l’amour ?, explique aux enfants : « Bien souvent, on pense qu’être pudique, c’est être ringard ou coincé. En réalité, la pudeur est comme un écrin, c’est-à-dire une belle boîte dans laquelle sont gardés les bijoux, ce qu’il y a de plus précieux. » Inès Pélissier du Rausas met en garde sur « la nécessité qu’il y aura de développer la conscience du corps » chez certaines adolescentes qui, par naïveté, feront preuve d’impudeur. Inès de Franclieu confirme : « Toi, jeune fille, au fond de ton cœur, tu ne souhaites pas être considérée comme un objet ». Eduquer nos insouciantes ados sans pour autant les mettre au pilori… Car la « saine pudeur » n’a rien à voir avec la pudibonderie !
Pour aller plus loin :
Dis, en vrai, c’est quoi l’amour – Inès de Franclieu
S’il te plaît, parle-moi de l’amour ! – Inès Pélissié du Rausas