Responsable ! Quand il s’agit de consommation, le mot est à la mode ! La mode, quant à elle, n’est guère responsable ! Faut-il pour autant sacrifier la mode ? Peut-on envisager de n’être pas responsable ? Comment faire pour nos enfants ?
Peut-être, déjà, comme le suggère Marie, sortir des injonctions de la société et partir de soi. Se poser la question de ses besoins, tenir compte de ses activités et de ses contraintes… Ne pas hésiter à mettre le prix si c’est vraiment nécessaire ou si c’est une question de goût et de choix personnel qui nous rendra heureux, mais ne pas agir par pure imitation, pour suivre aveuglément les publicistes ou les influenceurs. « La mode se démode, le style jamais. » (Coco Chanel)
Puis, se poser la question du nombre de vêtements dont on a réellement besoin. Certes, plus un enfant est petit, plus il se salit vite, ce qui rend indispensable d’avoir un stock assez grand pour le changer. Mais le même bambin grandit vite, rendant ainsi ce stock rapidement obsolète. Inutile donc de prévoir des bodies ou des grenouillères par dizaines. Se méfier aussi des virées shopping où les tentations sont nombreuses et les petits vêtements si craquants ! Sophie, maman de 9 enfants, nous confie son secret : “depuis que les enfants sont petits j’estime que 6 tenues par saison c’est bien assez, un manteau ( voire un deuxième chic), deux paires de pompes ( on n’a que deux pieds). Si ça ne rentre pas dans le placard c’est qu’il y a trop de vêtements…”
Mais, même limité, le trousseau a un coût. Comment faire pour ne pas se ruiner ? Et comment faire pour consommer tout en restant responsable de son budget et de sa planète ?
Se convaincre en premier lieu qu’acheter des vêtements de mauvaise qualité est une fausse bonne idée. Parce que leur coût écologique et humain est élevé (exploitation humaine, délocalisation, travail des enfants, produits chimiques, et toutes les autres nuisances associées), que ces habits ne tiennent pas dans le temps, qu’il est difficile de les revendre ou de les donner et que la facture est, somme toute, plus haute malgré les apparences. Alors, s’il faut dépenser, achetons de la qualité, comme le faisait mon père qui disait ne pas avoir les moyens d’agir autrement en raison de son faible salaire.
Ensuite, si l’on a des doigts d’or comme Mathilde, et une bonne machine à coudre, on peut découper les chemises usées de son grand mari pour en faire de ravissantes barboteuses… Ou faire jaillir de ses mains habiles corsages, robes, chemises… à faire pâlir d’envie les copines !
Sinon, il est toujours possible – et ça devient très tendance – de profiter des vêtements de seconde main pour un coût très modique ou de revendre les siens. Ainsi, Vinted et Leboncoin proposent des trésors. Mais c’est du cas par cas et peut être chronophage aussi bien pour la vendeuse que pour l’acheteuse. Alors, mieux encore, profiter des services d’associations, comme le Secours Catholique ou la Croix-Rouge qui mettent en vente, à prix modique, ce qu’on leur a donné. Il existe aussi des entreprises, comme Le Vestiaire à Roulettes ou Coeur de Romy qui rachètent les vêtements en bon état par lots entiers pour les revendre à un prix intéressant et leur donner une seconde vie. On peut aussi découvrir Perpète qui crée des vêtements consignés. Et pourquoi ne pas profiter de ces super initiatives qui fleurissent un peu partout, à l’instar de ce groupe de vente « vide-dressing » créé par des parents d’élèves pour soutenir l’école HC de leur enfant en lui reversant une partie des bénéfices.
Cela dit, attention ! Ce mode de consommation peut se révéler, paradoxalement, antiécologique et très consumériste, car le coût peu élevé nous pousse à acheter davantage… De plus, l’accumulation d’objets se révèle très énergivore et fatigante.
Reste une merveilleuse possibilité, sans doute un peu trop négligée depuis que les autres se sont mises en place, à savoir le don, qui permet de minimiser les dépenses et de partager simplement nos surplus inutilisés ou nos vêtements trop petits… Pourquoi s’en priver ? Maintenant qu’il est vraiment facile de revendre le contenu de nos armoires, n’avons-nous pas un peu perdu la simplicité de donner à une copine, une cousine, une sœur, une connaissance, les vêtements de nos enfants en bon état ou ceux que nous ne portons plus ? J’y ai gagné, pour ma part, une super amie qui a su me proposer, avec une délicatesse merveilleuse, des sacs de jolis habits ayant appartenu à ses enfants. Joie du partage et de la rencontre… Certes, il faut réussir à accepter de ne pas acheter nous-mêmes ce dont nous aurions rêvé pour nos petits chérubins. Certes, il faut parfois aussi ravaler sa fierté… Mais on apprend, quand on reçoit, soit l’humilité, soit le détachement, soit la tempérance, et l’on se dilate le cœur quand on donne avec générosité. On a donc tout à y gagner…
Mais la consommation ne se réduit pas à l’industrie textile. Comment élargir le champ d’action de notre engagement ? Catherine m’a partagé ses bonnes astuces.
Quelques idées, parmi tant d’autres… A vous de choisir ce qui vous convient le mieux !