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Tout au long de la grossesse, le placenta joue un rôle essentiel de transmission entre la mère et l’enfant en faisant circuler le sang, l’oxygène et les nutriments. Quelques minutes après l’accouchement, a lieu la délivrance. Quand tout se passe bien, le placenta, devenu inutile, est expulsé naturellement suite à de fortes contractions. Mais que se passe-t-il en cas de rétention placentaire ? Quels sont les options possibles ? Mère de deux enfants, Alice a accepté de nous raconter les complications qu’elle a vécues…
Décollement du placenta pour la première, placenta praevia (mauvaise insertion de celui-ci dans l’utérus), cytomégalovirus et peu de liquide amniotique pour la seconde. Alice a connu deux grossesses sous haute surveillance. Alitée pendant quatre mois pour son aînée, puis sept mois pour sa seconde fille, ses mésaventures se poursuivent à chaque fois jusqu’aux suites de couches à cause d’un placenta « accreta » qui est incrusté dans la paroi de l’utérus et laisse quelques morceaux après la délivrance… Malgré la vigilance de l’équipe médicale !
« Après le premier accouchement, j’ai eu des pertes de sang normales. Mais quelques semaines plus tard, j’ai commencé à perdre de gros caillots très foncés qui m’ont décidé à aller voir ma gynécologue plus rapidement que prévu. Avec une échographie et une hystéroscopie (qui permet de regarder dans l’utérus), elle s’est rendu compte qu’il restait effectivement un bout de placenta. Je me souviens pourtant que l’équipe médicale avait bien vérifié qu’il était entier après la délivrance. C’est la procédure habituelle à chaque accouchement ! »
« Un mois et demi après l’accouchement, j’ai passé une journée entière à l’hôpital pour un curetage sous anesthésie générale. Le médecin a ainsi pu retirer le dernier morceau de placenta. Comme j’allaitais à 100%, j’ai du tirer mon lait et faire de grosses réserves en amont. Puis à peine réveillée de l’intervention et encore sonnée, j’ai à nouveau tiré mon lait pour le jeter cette fois-ci à cause de l’anesthésie générale. J’ai renouvelé l’opération pendant trois jours. J’en garde de mauvais souvenirs, car je n’avais pas eu le temps d’habituer mon bébé au biberon et tenais absolument à continuer de l’allaiter. D’où le choix de laisser les choses se faire quand j’ai eu les mêmes complications suite à mon deuxième accouchement… »
« Quelques heures après mon second accouchement, j’ai commencé à perdre de gros caillots foncés. Malgré mes craintes, l’équipe médicale m’a rassurée en me conseillant de patienter quelques semaines. Elle avait pris la peine de faire une échographie quelques heures après l’accouchement et n’avait rien remarqué d’anormal. Pourtant, quelques semaines plus tard, lors de mon rendez-vous de contrôle, mon gynécologue a identifié un bout de placenta resté dans mon utérus qui empêchait les contractions normales de ce dernier. L’utérus ne pouvait ainsi retrouver sa forme initiale ! Traumatisée de ma précédente expérience, je voulais à tous prix éviter l’opération. Nous décidons ensemble de patienter en mettant en place un suivi régulier : échographie et prise de sang chez mon gynécologue toutes les trois semaines. Six mois plus tard, tout s’est résorbé naturellement. Je n’ai pas eu de douleurs spécifiques liées à ce problème de placenta et de pertes de sang, ni sur le moment ni après coup. Seul désagrément : une anémie persistante, même un an après le dernier accouchement ! J’ai encore besoin de perfusion de fer toutes les trois semaines… Mais mes bébés n’ont eu aucun symptôme ! »
©Virginie Hamon
Laetitia d’Hérouville
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