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« Il est midi. Montée de stress. Angoisse. Panique. À quel moment le repas va-t-il partir en vrille ? Est-ce que je sers d’abord les épinards pour qu’il les goute au moins, en menaçant qu’il n’aura rien d’autre, pas même un dessert, s’il n’essaie pas ? Ou bien je joue la carte de la Maman cool et je le laisse essayer par lui-même ? Oui, mais dans ce cas il va encore manger tout le reste de son plat sauf les légumes, bien sûr… » (soupirs)
Vous connaissez forcément cette situation si, vous aussi, vous avez pour progéniture ce petit diablotin têtu qui ne veut rien manger d’autre que des féculents, du fromage et de la glace. Pas toujours facile de rester zen quand l’enfant terrible a décidé de ne pas toucher à son assiette simplement parce qu’elle contient quelque chose de vert ou, pire, lorsqu’il stocke dans sa bouche, avec un air écœuré, le repas laborieusement préparé, prêt à le recracher aussitôt que vous aurez le dos tourné !
Voici donc quelques astuces pour essayer de surmonter ces repas à rallonge en faisant avaler à votre petit coquin quelques légumes, bien nécessaires à une alimentation équilibrée !
Plus facile à dire qu’à faire mais vraiment crucial ! Je me rappelle d’un moment où les repas étaient devenus infernaux avec ma fille, je finissais un peu désemparée par lui mettre la cuillère dans la bouche de force et elle finissait inévitablement le repas en sanglots. De fil en aiguille, les sanglots arrivaient plus tôt, jusqu’au jour où elle pleurait avant même de passer à table. La pédiatre m’avait mise en garde ; je créais moi-même chez ma fille une sorte d’anorexie : la peur de manger, la peur de fâcher Maman, la peur de se faire disputer. Les repas étaient devenus une véritable source d’angoisse pour elle et elle développait même une sorte de dégoût face aux aliments. Cela a été un réel déclic pour moi, depuis je ne force plus et j’opte plutôt pour le classique : « tu n’es pas obligée de manger tout le plat, goûte au moins ce morceau s’il te plaît ». Et à mon grand étonnement (et soulagement) cela fonctionne et de fil en aiguille nous sommes passées à deux morceaux puis trois morceaux, quatre …
La leçon : ne jamais braquer et mieux accompagner !
Quiches, cakes, frites, nuggets, … tous les moyens sont bons ! L’idée : lui faire croire qu’il va manger quelque chose qu’il aime et/ou quelque chose de nouveau ! C’est un accro aux quiches de Mamie ? Hop, on glisse des légumes mixés dans la préparation. Il adore les frites de Mc Do (oui, oui, ça arrive) ? Remplacez les pommes de terre par des carottes ! C’est un vrai petit carnivore qui ne jure que par Charal ? Mixez des légumes et de la viande et fabriquez-lui son steak/nuggets préféré ! Si c’est un vrai radar du goût, l’illusion peut ne pas durer bien longtemps mais elle aura au moins fonctionné pour les premières bouchées !
Non seulement vous cochez sur votre planning une activité Montessori mère-fille/fils mais en plus cela peut débloquer certaines réticences ! Sortez deux couteaux, deux économes, deux planches, du sel, du poivre, quelques épices et en avant ! Le faire participer, lui expliquer d’où vient ce légume, lui montrer comment on le cuisine, le responsabiliser et le féliciter à la suite de cette activité lui donnera d’autant plus envie de goûter le plat et de le savourer !
Ici, le gruyère râpé est mon meilleur ami pour leurrer la fan de fromage qu’est ma fille ! Il suffit d’en saupoudrer une louche cuillère sur sa purée de brocolis pour qu’elle mange au moins les couches supérieures : c’est déjà ça de gagné ! Mais tout peut être expérimenté : des bâtonnets de carotte/concombre accompagnés de mayonnaise, des knackis à mélanger à sa purée, de la crème à mettre dans ses épinards… Tentez le tout pour le tout !
En dernier recours, vous pouvez toujours essayer de vous la jouer Picasso en préparant son assiette : deux petites olives par-ci, une carotte au milieu, un trait de sauce tomate par-là et voilà une purée de potiron transformée en bonhomme souriant ! On mange aussi avec les yeux et la supercherie peut faire oublier un instant à votre enfant ce qui se cache dessous … sur un malentendu, ça peut marcher !
Et pour les jours où c’est vraiment trop difficile, où mini-grincheux a décidé qu’il serait pénible et têtu comme une mule, on respire un bon coup en se disant qu’il y a un bien un jour où il finira par manger des haricots verts. Enfin, j’espère.
Courage !
Anne-Victoire G.