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Psychologue passionné depuis 2012, Damien a réalisé son plus grand rêve en devenant père. Mari présent et papa impliqué, il a choisi de poser ses valises en Provence après avoir exercé dans le Sud-Ouest, au Canada et au Luxembourg. Féministe convaincu et tourné vers l’avenir, Damien milite pour que les pères s’impliquent auprès de leurs enfants et qu’ils prennent leur place dans la vie familiale.
C’est LA question que me posent le plus les mamans, et elles ont raison ! Le temps où être père consistait uniquement à « ramener le pain sur la table » est terminé. Aujourd’hui, être papa c’est être là : être présent aux rendez-vous de grossesse, être un pilier lors de l’accouchement, changer les couches, prendre soin de la maman, etc. Voici quelques conseils pour aider un papa qui aurait manqué le train de la paternité.
Et le plus tôt possible ! Il est probable que monsieur n’ait pas conscience de son manque d’implication ou de l’ampleur de son absence. Dans ce cas n’hésitez pas à le lui dire, en parlant de vos impressions et de vos ressentis : « J’ai l’impression que tu n’es pas là, que tu évites de t’occuper de notre bébé, qu’en penses-tu ? ».
Le manque d’implication d’un père est souvent lié à des blessures profondes qui ressortent avec la venue d’un enfant. En parler en couple, en toute confiance, va permettre d’identifier ces difficultés et d’y faire face.
Des recherches scientifiques ont montré que ce qui influence le plus l’implication d’un père, c’est le degré de confiance qu’il a en ses capacité à s’occuper de son bébé, à assurer son rôle de parent.
Plus un papa a confiance en ses capacités, plus il est impliqué, et inversement. Alors n’hésitez pas à valoriser ses efforts, il aura envie d’en faire plus !
Devenir mère fait aussi ressurgir des fragilités, notamment de l’anxiété. Existe-t-il une situation plus angoissante qu’avoir la responsabilité d’un être vulnérable ? Le mélange ente ces deux éléments conduit certaines mères à s’isoler et à exclure progressivement le père de peur qu’il s’occupe mal de bébé. Et c’est précisément le point faible des papas, qui pensant ne pas être capables de s’occuper de leur enfant risquent de prendre de la distance. Alors ? Est-ce que vous lui laissez-vous suffisamment de place ? Est-ce que vous lui faites confiance pour s’occuper de votre petit trésor ?
Ce n’est pas évident pour tout le monde d’interagir avec un bébé et certains papas peuvent vite tomber dans des propos comme « j’attendrai qu’il soit plus grand » faute de ne pas savoir comment s’y prendre. Pourquoi ne pas proposer au papa de commencer par des stimulations sensorielles avec bébé, des caresses, des bisous, lui faire écouter de la musique, le bercer et aussi tout simplement le porter contre-soi.
À défaut de pouvoir allaiter, porter son bébé (dans les bras ou avec un porte-bébé) est une activité importante que peut réaliser un père. C’est un contact unique et sécurisant qui renforce le lien d’attachement, qui peut induire le sommeil et surtout c’est une action très simple à mettre en place !
Parce que ça fait du bien à tout le monde ! Les études montrent que dans les familles où les pères sont impliqués, les mères sont moins exposées à l’épuisement parental et les enfants développent de meilleurs capacités cognitives et émotionnelles. Le papa lui-même vit une transformation : s’impliquer va non seulement lui permettre de créer un lien d’attachement fort avec son bébé, mais aussi de modifier l’architecture de son cerveau pour qu’il soit plus adapté à la vie avec un enfant ! Voilà des arguments forts que vous pourrez utiliser pour finir de convaincre monsieur.
Avant tout, parlez ! Exprimez vos ressentis et surtout n’attendez pas que la situation empire. Essayer d’avoir du recul sur la place que vous lui laissez pour qu’il puisse jouer son rôle de père. Enfin n’hésitez pas à le guider dans ses interactions avec bébé s’il manque d’assurance, et à lui proposer des activités adaptées. Et qui sait ? Au bout de quelques temps il vous sera difficile de lui enlever bébé des bras
Photo : @lansinoh.fr