Publié
L’erreur de diagnostic, un parcours du combattant. Septembre 2016, mon mari et moi sommes vraiment prêts pour accueillir un deuxième enfant dans notre foyer. Notre fille aînée a deux ans et nous rêvons de lui donner un petit frère ou une petite sœur.
Le 24 octobre, nous apprenons pour notre plus grand bonheur qu’une vie grandit en moi. Quelle joie ! Je me projette immédiatement avec ce bébé, il naîtra durant la première moitié du mois de juillet, je m’imagine déjà son baptême durant les vacances d’été, les présentations à la famille durant le mois d’août… Je suis épanouie, aucun symptôme à l’horizon si ce n’est quelques légères douleurs au ventre, que j’avais aussi eues pour ma fille aînée.
Le 2 novembre, mon mari et moi passons la soirée devant un film, j’ai mal au ventre… Peut être un peu plus que d’habitude car je me mets une bouillotte sur le ventre. Je n’angoisse pas particulièrement, le corps travaille et ça me semble plutôt normal.
En allant me coucher ce soir là, je me rends alors compte que je saigne, bien assez pour que cela m’inquiète terriblement… Mais pas assez pour une fausse couche. Je me mets immédiatement à pleurer , je sanglote et suis inconsolable. Je suis persuadée que ce sont les prémices d’une fausse couche et que je vais perdre ce petit bébé tant aimé.
Il est tard , mon mari me rassure comme il peut et me conseille d’appeler mon gynécologue à la première heure le lendemain matin. Je ne dors presque pas de la nuit. Je n’arrive pas du tout à me raisonner malgré le discours vraiment confiant de mon mari, je suis triste, vraiment triste.
Le 3 novembre à midi j’ai enfin rendez vous, je ne saigne plus depuis la veille mais ne suis pas rassurée pour autant. Je connais bien mon gynécologue et j’ai vraiment confiance en lui. Je lui explique ce qu’il se passe et nous allons tout de suite faire une échographie.
Le gynécologue regarde l’écran et ne dit rien pendant quelques secondes qui me semblent interminables.
Il me regarde alors et me dit que cette grossesse est vraiment très récente, 2 semaines selon lui. Je sais que ce n’est pas possible. Il me regarde alors, peiné et m’explique qu’en plus du décalage entre la datation de l’échographie et la mienne, le sac gestationnel est très aplati et que tous les indices concordent pour une grossesse déjà arrêtée.
Je me mets à sangloter, comme une enfant, je ne parviens ni à me raisonner, ni à me calmer.
Il me propose alors de venir à son bureau pour discuter. Il fera preuve de beaucoup de tact et je l’en remercie encore maintenant.
Et il prend en compte ma douleur sans jamais la minimiser, m’explique ce qu’il va se passer dans les prochains jours.
Il part en vacances le lendemain pour revenir 10 jours après. Il me donne rdv à son retour pour faire le point sur la fausse couche. Et il me souhaite beaucoup de courage et me dit que je vais perdre mon bébé dans les prochaines heures. Que je n’hésite pas à aller aux urgences si je souffre ou saigne trop.
Je quitte son cabinet, incapable de stopper mes pleurs et cela pendant plusieurs jours.
Le 8 novembre, je n’ai pas saigné depuis la veille de mon rendez vous, je suis totalement perdue. Je passe mes journées, partagée entre la tristesse et l’espoir. Il me reste encore 7 jours d’attente avant mon rendez vous post fausse couche et je ne peut me résoudre à rester aussi longtemps dans l’incertitude.
Je vais donc faire une prise de sang ce jour là pour comparer mon taux avec la précédente que j’avais faite le 31 octobre.
Je m’attends vraiment à voir mon taux chuter… Mais lorsque je récupère les résultats, je vois immédiatement que mon taux a parfaitement augmenté entre les deux dates.
Et je demande alors à parler avec un médecin du laboratoire qui m’explique que pour lui, ça ne peut être une fausse couche !Et il me conseille une échographie en urgence le jour même pour écarter l’hypothèse d’une grossesse extra-utérine.
Je me rends donc chez le gynécologue de garde, une femme, qui me reçoit très vite. Je lui explique ma situation et elle, d’une froideur inimaginable, me fait une échographie. Elle n’a pas l’air de comprendre ma venue, m’explique sur un ton très désagréable qu’elle ne voit pas où est le problème et que tout à l’air d’aller.
Le 15 novembre, mon rendez-vous est aujourd’hui. Je n’ai jamais autant attendu un rendez vous, je suis vraiment pleine d’espoir. Depuis quelques jours je commence à être nauséeuse et j’espère vraiment que cela est un bon signe. Ce rendez-vous sera le plus heureux de tous. J’explique tout de suite la situation à mon médecin qui m’accompagne vers l’appareil à échographie. Je vois à l’image que le bébé a grandi et surtout j’entends son cœur battre pour la première fois.
Quelle joie !!! Mon gynécologue se confondra en excuses des mois durant. Il s’est trompé, certes, mais la délicatesse dont il a fait preuve m’a vraiment touchée.
Notre deuxième petite fille naîtra le 7 juillet 2017 pour notre plus grand bonheur.