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Aujourd’hui, nous nous trouvons face à une ambivalence : Un corps médical présent, très présent, qui veut éviter tout risque de mort et d’anomalies. Et, une tendance à la surmédicalisation qui peut parfois prendre le dessus sur l’accompagnement et l’écoute.
Bien sûr, la question n’est pas de juger ces médecins, dont le si beau métier est de nous servir toujours. On sait combien sont difficiles pour eux le poids des responsabilités et les sous effectifs du personnel.
A une époque où les femmes souhaitent retrouver la connaissance de leur corps et au moment où des voix s’élèvent contre les violences obstétricales, la question se pose de comment vivre un accouchement en sécurité, tout en respectant le temps physiologique de la femme ?
Accoucher à la maison pourrait être une réponse.
La douleur se manifeste différemment selon chacune. Elle est physique mais liée aussi au psychisme. La faire disparaître par tout un protocole médical serait-il une solution ? Rappelons que l’accouchement est une séparation avec son bébé !
Mais cette douleur est nécessaire pour pousser vers cette séparation, guider le cheminement du bébé à travers différentes positions que la mère sentira meilleures pour elle. Elle permet aussi à la femme de faire son chemin de séparation et de « retrouvailles » avec son bébé, qui est autre, en même temps que son bébé fait le sien.
C’est tout un cocktail hormonal bien complexe et délicat, qui va permettre de lâcher prise. Tout ce qui reconnectera la femme à son néocortex l’éloignera de sa bulle.
Ce qui peut le perturber, c’est la lumière trop forte, le bruit, les questions, le timing imposé… C’est de cette bulle hormonale, que dépendra la qualité du lâcher prise qui va permettre de s’ouvrir pour laisser naître son bébé.
La douleur, oui, est présente, et il faut bien 9 mois pour apprendre à l’appréhender, à mettre des mots sur les résistances qu’il pourrait y avoir, mais l’angoisse, elle, dépend surtout du contexte de l’enfantement, et peut être source de complications.
Evidemment, la douleur n’est pas désirable. Mais il est important que le sens de la douleur soit bien expliqué, avant l’accouchement et que la femme soit bien coachée pendant.
Le plus important pour une femme est de se sentir soutenue, accompagnée, en sécurité. Sentir compassion, encouragement, fierté sont de vrais atouts qui ont de vraies conséquences sur l’avancée du travail.
D’après bien des témoignages, l’accouchement à domicile avec une préparation affective, permet :
Ce voyage intérieur pour le bébé et la maman permet aussi :
La naissance à la maison peut faire peur, car c’est l’inconnu.
L’important est d’être en confiance totale avec la personne qui aide à l’accouchement. C’est la base pour que le cocktail hormonal délivré pendant le travail puisse ne pas être perturbé. Le choix de la femme s’orientera vers ce qui la rend la plus sereine.
Il existe un entre-deux, ce sont les maisons de naissance, qui sont dans des hôpitaux, mais avec le projet déjà bien exprimé, d’être le plus possible à l’écoute de sa physiologie, et avec les médecins à côté au cas où.
Il existe aussi quelques hôpitaux ayant à cœur de suivre la physiologie de la femme.
Comme pour toutes les décisions à prendre (niveau personnel, professionnel, ou familial) des milliers de personnes, pourtant avec apparemment un même profil que nous, poseront des choix différents. L’important est de se renseigner, et une fois les différents éléments reçus, la décision revient à chacune.
Comme pourrait dire Otis dans Astérix et Cléopâtre : « il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions » ! La bonne est la nôtre, basée sur des éléments objectifs et subjectifs (notre ressenti, histoire, contexte).
Béryl de Pontbriand