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« Faire l’école à la maison » ou l’instruction en famille (IEF) se répand de plus en plus chez nos jeunes mamans, souvent déçues de l’école,du rythme et de l’enseignement proposé à leurs enfants. Généralement, les enfants sont en bas-âge (cela correspondrait majoritairement de la petite section au CP).
L’instruction en famille, bonne idée ! Mais concrètement comment faire ? A t-on besoin d’un diplôme ? Quelles sont les méthodes utilisées ? Cela correspond il à tous les enfants ?
Merci aux mamans ayant choisi de faire l’école à la maison de nous avoir si bien éclairé sur ce sujet important qu’est le bon apprentissage de nos tout-petits.
« Je suis éducatrice de jeunes enfants, ma grand mère était instit de maternelle, psychomotricienne et passionnée de pédagogie, elle m’a transmis sa passion et je me suis moi même beaucoup formée, notamment à la pédagogie Montessori. Je ne me reconnais pas du tout dans les « méthodes » appliquées par l’éducation nationale en France de manière générale. Je trouve que les instit manquent crucialement de formation et de notions de pédagogie. Les effectifs sont bien trop importants, et il y a beaucoup d’enfants soit en échec scolaire, soit en souffrance à l’école, soit tout simplement qui n’y apprennent pas grand chose.
En tant que professionnelle de la petite enfance je connais l’importance des premiers apprentissages, et sais qu’il s’agit d’une période charnière et très riche. Entre 3 et 6 ans l’enfant est une véritable éponge, les apprentissages sont rapides et passionnants, si l’enfant est bien nourri. J’attache aussi énormément d’importance au respect du rythme de l’enfant, de ses émotions, de ses centres d’intérêts.
Je souhaite que mes enfants soient épanouïs et en sécurité, pas mis à mal ni jugés, évalués et catégorisés dans leur processus d’apprentissage. (je suis contre le principe d’évaluation, les grilles, les notations, classements, etc…) Enfin je crois que l’enfant de moins de 6 ans a encore principalement besoin de sa maman, de son papa, de sa famille, pour pouvoir se construire et grandir sereinement. Je ne suis pas convaincue de la nécessité d’une séparation si tôt dans l’enfance ». Maëlle de C
« Nous avons fait ce choix : pour avoir une méthode pédagogique valable, pour le respect du rythme de l’enfant (rythme des apprentissages, mais aussi du sommeil, temps pour jouer, etc), pour avoir vraiment le temps de vivre en famille avec nos enfants ! J ‘apprécie de passer bcp de temps avec eux, que les sœurs passent aussi bcp de temps ensemble (elles ont une vraie complicité). Cela m’évite aussi de trimballer le bébé dans les conduites (le mercredi me suffit pour cela !), de les presser le matin, etc… » Clotilde J
« Pour tout vous dire au départ je n’avais jamais envisagé cette alternative elle m’a toujours fait un peu peur et je ne pensais pas en être capable avec mes 4 petits rapprochés. Mais je me suis retrouvée dans une situation qui a mon sens ne m’a pas laissé le choix ! Et finalement j’en suis ravie et j’envisage l’année a venir avec joie et sérénité ! Nous avons emménagés dans un quartier, où il n’y a ni école privée ni école hors contrat et celles publiques sont déplorables tant par le niveau que par les fréquentations… Après un rdv avec la direction je ne me sentais pas capable d’y inscrire les enfants … mon coeur de maman se serrait rien que d’y penser … les écoles privées dans les quartiers voisins sont remplies et avec des listes d’attente longues comme le bras. Alors l’idée de l’école a la maison a fait son chemin, difficilement, dans le doute et la peur mais ce fut une belle surprise ! Ma maman ayant été maîtresse en hors contrat elle m’aide beaucoup, me recommande des supports et elle m’a conseillé la méthode jean qui rit que j’utilise avec Ombeline qui a du coup appris à lire rapidement cette année ! » Mme B
« Notre deuxième enfant a vécu une année de petite section si difficile qu’il a fait une sorte de phobie scolaire au mois de mai, il ne dormait plus, faisait des cauchemars atroces et était devenu très violent. A 3 ans, c’est un peu dommage. La décision de l’école à la maison a été prise et à partir du jour où il a compris qu’il n’irait plus à l’école, il s’est métamorphosé et est redevenu le petit garçon gentil, câlin et généreux que nous connaissions.
Toutes ces raisons nous ont prouvé que finalement notre fils était mieux avec moi, entouré de mon amour, de mon empathie et de mon envie de le comprendre pour l’entraîner sans le braquer ». Marie-Antoinette B
« La possibilité de faire les choix que je pense les meilleurs pour ma fille, ne pas déléguer son éducation à des personnes inconnues. Et profiter d’elle, assister à tout ses progrès ». Maëlle de C
« Etre à l’écoute de son enfant et pouvoir aller à son rythme est un gros atout. Mais le plus gratifiant pour moi, c’est de voir ses sourires de fierté lorsqu’il est content de lui, lorsqu’il constate lui-même son progrès ». Marie-Antoinette B
« Nous avons un rythme de deux heures de travail par jour une le matin une l’après midi quand les autres sont à la sieste ! Le gros avantage de l’école a la maison c’est de pouvoir les inscrire à plusieurs activités sportives a côté ce qui est bien pour les rencontres, pour la motricité et la découverte de nouvelles choses ! En effet ombeline pratique la danse, le tennis et la natation avec l’année prochaine des cours de piano en plus et de catéchisme. Ce qui est agréable pour nous également c’est de pouvoir partir en vacances hors saison et quand mon mari est en repos, repos qui ne tombe pas forcément les week end comme il a des gardes. » Mme B
« Il n’a que 4 ans, nous « travaillons » donc une heure environ chaque matin. Activité manuelle, graphisme, jeux (beaucoup de jeux), motricité (ateliers de manipulation pour la motricité fine et promenade, jeux, gym à l’extérieur pour la psychomotricité), le tout en discutant, lisant, chantant. » Marie-Antoinette B
« Celui de mes enfants. L’intérêt principal de l’Instruction en famille est justement pour moi de ne pas imposer de rythme trop rigide (pas de réveil ni de stress le matin, on se prépare tranquillement dans la bonne humeur). Je m’adapte au rythme de mes enfants : fatigue, émotions, envies, intérêts, etc… Je m’inspire de leurs idées, de leur capacité à détourner les objets, les jeux, de leur spontanéité.
Nous vivons au rythme des saisons, j’essaie d’ouvrir leur esprit à leur environnement, à la nature (beaucoup de sorties, balades, visites, voyages…). Nous avons des repères qui permettent de structurer et rassurer, des rituels (pour le sommeil par exemple) » Maëlle de C
« Nous travaillons environ 1h30, 4 matins par semaine. Par ailleurs je suis convaincue que le reste du temps, lorsqu’elles jouent, que nous cuisinons, jardinons, etc, elles apprennent aussi beaucoup » 🙂 Clotilde J
« Je suis assez influencée par la méthode Montessori que j’ai étudiée et dont j’essaie d’appliquer les grands principes : beaucoup de manipulation, d’expérimentation, accompagnement vers l’autonomie, aménagement e l’espace réfléchi… pas d’abstraction.
J’utilise comme support pédagogique (qui m’aide à structurer, organiser et proposer) le programme de la Boîte à bons points. » Maëlle de C
« Nous nous sommes inscrits à La Boîte à Bons Points. J’aurais pu créer seule la progression mais cela m’aurait demandé beaucoup de travail préalable et Aliénor de Coligny est une merveilleuse institutrice, sa méthode est très intelligente et très peu onéreuse ». Marie-Antoinette B
« Je fais principalement avec la méthode Montessori ; Je regarde les programmes de l’Education Nationale, mais pour uniquement me faire une idée (pour être sûre qu’il n’y ait pas de grosses lacunes si/quand elles retourneront à l’école), je ne les suis pas. Mon « programme » est plus varié et plus approfondi » 😉 Clotilde J
« L’année prochaine j’aurais mon fils en MS avec comme support la boîte à Bons points qui est parrait-il très bien. Son caractère est complètement différent mais je pense que ça marchera bien aussi. Je devrais sûrement m’y prendre différemment avec lui mais une fois qu’ on a compris la façon de fonctionner de son enfant ça se fait naturellement. » Mme B
« Totalement, même si les apprentissages de base sont communs : apprendre à lire, écrire, compter »… Maëlle de C
« Le programme n’est pas très différent de celui de l’éducation nationale, je crois, mais la pédagogie sensorielle de la Boîte à Bon Points est vraiment un plus ». Marie-Antoinette B
« Je suis convaincue que cela correspond à tous les enfants : l’atout majeur de l’Instruction En Famille est que l’on peut s’adapter complètement à chaque enfant…! A mon avis, cela demande pour la maman à la fois une bonne organisation et une bonne souplesse. Il faut également être prêt à affronter les regards et remarques parfois critiques de l’entourage »…. Clotilde J
« Je pense que oui, surtout en bas âge. C’est certainement la méthode d’instruction qui permet le plus de nourrir la curiosité naturelle et l’étonnement des enfants. Cette soif d’apprendre qu’ils ne devraient jamais perdre ». Marie-Antoinette B
« Oui bien sur! C’est l’école qui ne convient pas à tous les enfants ». 🙂 Maëlle de C
« Les qualités qu’ il faut avoir son celles d’une maman tout simplement ! La patience, l’écoute et l’organisation ! Je ne pensais pas en être capable mais je pense que c’est à la porté de tous surtout avec les bons supports ». Mme B
« Pas de compétences particulières à avoir, n’importe quelle maman qui le décide et en a envie peut le faire. Avoir de la patience facilite les choses, cela se travaille. Savoir observer son enfant et s’émerveiller au quotidien, se poser des questions et chercher des réponses, ne pas se juger trop sévèrement soi même, se fixer des objectifs raisonnables… » Maëlle de C
« Un gros zeste de patience, une pincée de passion, une cuillerée de curiosité, un peu de soif de challenge, beaucoup d’amour.
J’aime le rythme, l’absence d’horaire, la fierté que j’en retire aussi et tout simplement passer du temps avec mes enfants. Ce que j’aime le moins c’est de n’être jamais seule. Il m’a fallu du temps pour comprendre que sans soupape, j’allais exploser. Mon mari est très présent,nous avons donc trouver des solutions : je donne des cours particuliers en dehors de la maison, je fais du sport, je sors SEULE ». Marie-Antoinette B
« Mes filles voient d’autres enfants au caté et à la danse ; nous avons aussi la chance qu’elles aient des cousins de tous âges assez nombreux et que nous voyons régulièrement. J’apprécie qu’elles voient des enfants de tous les âges, et même d’autres adultes extérieurs à la famille (par exemple nous allons toutes les semaines au marché, et elles ont su tisser des liens avec les différents vendeurs que nous voyons régulièrement). » Clotilde J
« Oui bien sur dans beaucoup d’occasions ! Dans le cadre familial : de nombreux cousins/cousines, lors des sorties quotidiennes au parc/bibliothèque/ludothèque lors des activités hebdomadaires : leçons de natation en groupe, baby gym, éveil musical…
Alma est d’ailleurs une enfant d’une très grande sociabilité depuis toute petite, elle recherche beaucoup le contact avec les autres enfants et est heureuse de jouer avec des copains et copines. Elle est à la fois très fusionnelle et caline avec moi et son papa, et en même temps très indépendante car elle se sent en sécurité et « bien dans ses baskets » ! Maëlle de C
« Déjà il a un frère et une soeur, la sociabilisation et l’apprentissage des règles de vie en société passant d’abord par la famille, c’est une bonne chose et ça suffirait presque. Nous allons souvent au square, il est inscrit à la baby-gym et rencontre les enfants de nos amis fréquemment mais je crois qu’il préfère être avec sa famille. Nos trois enfant sont très proches et très complices. » Marie-Antoinette B
« L’Instruction En Famille est une aventure formidable et formidablement fatigante ! Je re-signe joyeusement pour une nouvelle année et j’espère continuer à avoir cette envie folle longtemps ! J’ai appris beaucoup de choses, me passionne pour les différentes pédagogies, pour les sciences de l’enseignement et me replonge avec bonheur dans Montaigne, Socrate and co pour trouver la meilleure façon de transmettre et d’apprendre ». Marie-Antoinette B
« Ce que je veux ajouter : Les enfants sont gardés quelques heures par semaine (2fois 2h) et cela me permet de souffler, prendre du temps pour moi… Cela me parait indispensable ! Nous sommes sur le pont 24h/24h. Et je leur demande de respecter une petite heure de calme et de solitude (pour moi !) chaque jour, à l’heure de la sieste.
Et pour encourager celles qui se poseraient la question : c’est TRES différent d’avoir des enfants en vacances pour 15 jours, qui tournent en rond, se chamaillent, un nouveau rythme à prendre etc…! » Clotilde J
« Je ne sais pas si mes enfants feront toute leur « scolarité » à la maison, nous nous ajusterons au fur et à mesure. Mais en tout cas je ne les mettrai pas par défaut dans n’importe quelle école. je pense opter plutôt pour une petite école à pédagogie active (Montessori, Freinet, etc…) qui mette une priorité à la bienveillance et à l’apprentissage du vivre ensemble dans le respect des émotions de l’enfant. » Maëlle de C
« Ce qui est peut être le plus difficile c’est quand les frères et soeurs ont décidé de ne pas laisser de repis et de venir sans cesse interrompre la leçon ! Mais au fur et à mesure des jours et des semaines ils comprennent que c’est un temps que je consacre aux grands et comme nous et l’enfant concerné il s’adaptent et s’habituent. » Mme B
Credit photo ©Virginie HAMON pour MAMAN VOGUE
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