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Les liens fraternels sont complexes et nous construisent tout au long de notre vie. Petits, on partage nos jeux, on se dispute, on se jalouse, on fait des bêtises, on partage des secrets… Derrière quelques rivalités se cachent ensuite un soutien et une confiance bien plus forte que l’amitié. De véritables liens de complicité et de confiance se sont noués. Ils peuvent aussi se renforcer avec la maternité. Les petits cousins prennent la relève et offrent de belles retrouvailles.
Pourquoi nos relations fraternelles sont-elles si uniques ? Qu’aimons-nous partager avec notre sœur? Quelle relation se crée lorsque nous devenons parents ?
Nous avons recueilli quatre beaux témoignages de mamans qui nouent de belles relations avec leurs sœurs depuis leur enfance et/ou depuis qu’elles vivent la maternité.
Faustine, maman de 2 enfants de 5 à 2 ans
« Depuis que mes sœurs et moi sommes devenues mamans, notre relation fraternelle a beaucoup évolué. Nos échanges sont devenus plus intimes, plus complices, plus confiants. L’arrivée du premier petit-enfant dans la famille a été synonyme de rassemblement. Les autres petits-enfants ont renforcé cette idée de création de liens. Notre complicité est vraiment devenue très forte : nous nous conseillons, nous partageons notre quotidien sans jugement et avec beaucoup de bienveillance. Nous ne sommes plus du tout dans un rapport hiérarchique – aînée-cadette-benjamine – aujourd’hui. Nous nous positionnons toutes les 3 d’égales à égales. Cela est apaisant et rassurant. Même si la distance géographique ne nous permet pas des retrouvailles régulières, nous partageons nos photos, nos blagues, notre quotidien régulièrement. Un beau symbole caractérise bien la confiance que nous nous donnons : chacune de nous est marraine d’un de nos enfants. Cela scelle notre alliance et renforce ce sentiment de proximité. »
Christine, maman d’1 enfant de 2 ans
«J’ai toujours été très proche de ma sœur malgré nos différences. Notre relation a toujours été d’égale à égale. Depuis que ma sœur est devenue maman, j’ai l’impression que nous nous sommes encore plus rapprochées. On partage beaucoup sur le quotidien, nos enfants, nos difficultés, nos choix professionnels ou personnels… J’ai besoin de ses conseils quand je doute. J’ai le sentiment que nous nous confions plus qu’avant. Malgré nos occupations familiales et professionnelles, nous arrivons encore à nous retrouver à deux (shopping, déjeuners, défis sportifs). C’est important pour moi. J’aime partager des défis sportifs ensemble, on est dans le même état d’esprit, on se soutient vraiment, il n’y a aucune compétition. Ma sœur m’a choisie comme marraine deux fois, c’est une belle preuve d’amour et de confiance qui ne fait que renforcer le lien familial. »
Alicia, maman de 3 enfants de 8 à 3 ans
« Je suis issue d’une fratrie de 3 filles dont je suis l’aînée. J’ai toujours été proche de mes sœurs et la relation s’ouvre encore au fil des années. Nous avons noué une vraie relation d’égales à égales. Je me sens en totale confiance avec elles, il n’y a ni jugement ni tabou. On se connaît, on a eu la même éducation, on se comprend naturellement. Avec l’arrivée de nos enfants, on se retrouve régulièrement : les cousins-cousines jouent ensemble et nous en profitons pour discuter, nous soutenir, nous conseiller. Nous donnons la même éducation à nos enfants, cela facilite aussi beaucoup nos retrouvailles. Elle agit avec mes enfants de la même manière que j’agirais pour les siens. Cela est très fort. »
Louise, maman de 3 enfants de 7 à 3 ans
« Ma sœur et moi n’avons que 14 mois d’écart. Je suis l’aînée, elle est la cadette. Petites, nous avons partagé la même chambre pendant de nombreuses années et fait beaucoup d’activités sportives ensemble. Nous nous disputions beaucoup et nous nous adorions beaucoup aussi. Petites, c’était assez complexe comme relation. La relation avec ma sœur s’est renforcée et apaisée pendant l’adolescence. Elle est comme ma meilleure amie, j’ai une totale confiance en elle. Ma sœur est maman depuis 2 ans. Cela nous rapproche encore davantage : nous partageons nos interrogations, nos peurs, nos émotions et nos moments de bonheur régulièrement. Il ne se passe pas une semaine sans nouvelles. L’arrivée de nos enfants nous permet de nous retrouver et de partager des moments privilégiés. Les petits cousins s’apprécient déjà beaucoup. On continue de se prêter des vêtements pour nous-mêmes ou pour nos enfants. Sur l’éducation, on se donne des conseils en toute liberté alors qu’on les accepterait plus difficilement d’une personne extérieure. »
Alexandra Caroni