Publié
Je m’appelle Louise, je suis mariée avec un garçon charmant depuis 14 ans ! Je suis maman de 2 filles de 8 et 5 ans, d’un petit garçon de 15 mois et je suis double startuppeuse (Marcelle Dormoy et une startup d’agriculture urbaine).
Après une école de commerce et un MBA en marketing du luxe, j’ai travaillé comme chef de produit pendant 5 ans. Je développais des crèmes anti-âge. Puis j’ai fait une année de conseil pour des entrepreneurs et l’idée a commencé à me titiller. Mais j’ai intégré au bout d’un an une grosse PME dans l’industrie du verre. Fabriquer des flacons, c’est passionnant et cela m’a rapproché des métiers du parfum.
Je suis restée 10 ans dans cette entreprise où je suis passée du marketing au commercial et mes 3 enfants sont nés pendant cette période. A la fin du congé maternité du dernier, je suis partie pour deux projets : j’ai co-fondé une startup d’agriculture urbaine avec mes trois sœurs et j’ai réveillé une ancienne marque de parfums, Marcelle Dormoy.
J’ai toujours eu envie de réveiller une « belle endormie », ces marques du patrimoine français qui ont connu un jour un grand succès et qui sont tombées dans l’oubli. Elles ont un héritage culturel magnifique en général et nécessitent simplement d’être remises au goût du jour. Etre un maillon dans cette transmission donne du sens à mon projet.
Marcelle Dormoy était une des pionnières de l’entrepreneuriat féminin. Elle a monté son entreprise, âgée d’à peine 30 ans, dans les années 20. Un parcours incroyable, touchant et très inspirant ! Cela montre que cela fait longtemps que des femmes lancent des « choses », tentent des expériences audacieuses. Elle a lancé sa marque éponyme de haute-couture et de parfums et j’ai repris les parfums.
A toutes les femmes car nous avons toutes besoin d’un petit spray de confiance pour lancer nos projets les plus fous. Je suis très sensorielle. J’ai donc travaillé en amont sur l’analyse des femmes pour en ressortir un parfum qui correspond à leur personnalité. Pour le moment, j’ai trois parfums :
– un pour des femmes qui sont capables de faire tout par amour, par empathie. Il s’appelle Nacarat qui signifie rouge en français ancien.
– un pour les femmes qui sont attirées par le beau, l’harmonie. Il s’appelle Heliodor qui est un minéral précieux, de couleur jaune avec des nuances miel.
– et un pour les femmes qui se ressourcent dans l’action, qui ont besoin d’exister. Son nom est Gemma veneris qui est une sorte rare d’améthyste variant du violet ou pourpre au blanc.
J’y ai mis nos économies et je prends des risques à 100 %.
Le support inaltérable de mon mari principalement. Beaucoup de conseils de mon entourage, ce qui est précieux. Et l’écosystème incroyable et frénétique de Station F, le plus gros incubateur de startups en Europe.
Je me suis efforcée de créer une gamme de produits qui répondent à un vrai besoin. Aujourd’hui, acheter un parfum dans une parfumerie n’est plus forcément un moment de plaisir. Les parfums se ressemblent tous un peu ou alors ils sont très chers !
Par ailleurs, souvent la communication ne correspond pas aux femmes d’aujourd’hui. On voit des femmes en robe de soirée, un peu potiches. J’ai voulu développer un produit vraiment moderne, de haute-qualité, fait à Grasse, la capitale mondiale du parfum, mais en le proposant en vente en direct pour qu’il ne soit pas à un budget impossible ! Les parfums Marcelle Dormoy sont donc proposés principalement sur notre site internet marcelledormoy.com pour le moment.
Nous essayons d’apporter un peu d’inspiration à notre communauté en créant et diffusant des portraits de femmes qui s’expriment sur leurs projets, leurs ambitions, l’audace au féminin. Nos clientes sont nos égéries !
Je me bats pour prouver qu’on ne doit pas subir sa vie et qu’il faut être libre de se dégager de carcans pré-établis. Il faut se réaliser. Ce qui est une gageure notamment pour les femmes qui ont un sens du dévouement bien accroché à leur ADN.
Alors j’aimerais réussir à transmettre à mes enfants la valeur de l’audace, de l’honnêteté intellectuelle et de l’amour évidemment !
Il est très important. Notre communauté se construit au quotidien sur un esprit sororal de bienveillance et de partage. Nous interrogeons des femmes « normales », qui sont nos égéries et incarnent cette audace féminine. Leur témoignage est très inspirant pour les autres femmes qui les lisent. La confiance en soi chez les femmes est très contagieuse !
A la reprise du congé maternité de mon premier enfant, j’avais un gros boulot sous tension et n’ai pas pu prendre conscience de qui j’étais comme maman. Cela a été difficile à vivre. Depuis que je suis entrepreneuse, je suis beaucoup plus heureuse et j’ai davantage trouvé mon identité de mère.
J’en fais plein grâce aux itw et Station F va m’en apporter plus encore.
L’amour de mon mari, qui me fait tellement confiance. Le fait d’avoir refusé la voie la plus facile.
Maman de 3 enfants, peux-tu nous en dire un peu plus sur ta vision des choses :
Le fait de devoir lâcher prise. C’est l’une des rares étapes de la vie où l’on ne peut vraiment pas tout prévoir ni contrôler. C’est très difficile.
On revient dans le contrôle. On n’a plus d’excuse pour se plaindre ou n’être pas coiffée.
Oui bien sûr, la retombée de l’euphorie après chaque naissance est compliquée à affronter. J’en ai eu un à la naissance de mes deux aînées. On se trouve grosse et moche. Mais je n’en ai pas eu pour mon 3 ème car j’ai monté mon projet quand j’étais en congé mat.
J’ai une nounou qui fait la sortie de l’école et incarne la stabilité dans nos vies à 100 à l’heure.
Le couple d’abord, l’écoute, l’humour, le respect.
Danser dans le salon quelques minutes tous les soirs !
Non, je n’ai pas d’astuces contre les chagrins…
Leurs commentaires sur la vie, leurs phrases lunaires.
Mes vies pro et perso sont complètement mixées. J’ai un bureau à la Station F et un chez moi. Je circule en scooter entre les deux, c’est plus facile et je gagne du temps. Le soir, je contrôle les devoirs de ma fille et je prends un peu de temps pour voir mes enfants.
Je rentre à 19h30 pour relever la nounou et ne travaille pas le week-end.
Avant oui, quand je travaillais dans l’industrie. Maintenant que je travaille pour moi, je ne culpabilise plus car j’aime ce modèle que je montre à mes enfants.
Je suis au top sur la santé et organisée sur l’école et l’administratif mais je suis larguée sur le reste (vêtements, anniversaires, invitations…). Je lâche prise sur ce qui n’est pas obligatoire.
Partir à la campagne le week-end, prendre un bain mais surtout emmener avec mon mari le matin, les enfants à l’école et prendre un café tous les deux avant de partir travailler. Le meilleur moment de la journée !
Sécuriser notre vie pour pouvoir continuer à faire des projets et que tout le monde soit heureux (ma famille est plus heureuse depuis que je suis entrepreneuse). Face aux difficultés de la vie, je suis devenue plus cigale mais une cigale heureuse. Bref tout va bien !
www.marcelledormoy.com
Lire aussi :
Rencontre avec Mademoiselle Chapeaux
Rencontre avec Violaine Roger, fondatrice de la Maison des plus petits
Amélie de Garsignies