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J’ai vécu cela pour ma première grossesse, une grosse épanouie, décomplexée, un peu d’appréhension jusqu’au bout : la crainte de la fausse couche, une arrivée trop précoce ..
Bref nous attendions Mila avec impatience et nous avions j’en étais persuadée, beaucoup d’amour à lui offrir ! J’imaginais pleurer lors de notre première rencontre .. pas du tout !
Elle était belle, sage, nous étions fiers. Et pourtant ce sentiment de lourde responsabilité m’a tout de suite oppressé lorsque nous sommes montés en chambre : 4 nuits et moins de 10h de sommeil, impossible de fermer l’œil, gorge nouée lorsque nous n’avions pas de visite, lorsque la nuit arrivait. « C’est pour toute la vie, mais quelle connerie j’ai fait ! Je ne vais jamais y arriver ! C’est tellement angoissant ! Et mon couple, égoïstement sans enfant c’était forcément plus simple .. » : bref la totale, le sentiment de ne pas être à la hauteur, ce petit être beaucoup trop important pour m’être confié !
J’ai mis en réalité 2/3 semaines à avoir ce déclic de « maman », cette sensation d’amour qui déborde, j’avais enfin pris mes marques et j’aimais mon enfant de tout mon cœur.
Je n’ai pas eu le courage d’en parler avec le papa, il l’a su quelques mois plus tard quand j’assumais enfin d’avoir eu une période de doute : est-ce cela le baby-blues ?!
Avec le recul j’aimerais dire aux futures mamans que la maternité n’est pas forcément « une évidence », que certaines aiment leur enfant à la première seconde, d’autres ont besoin d’apprivoiser l’être cher.
J’ai aussi envie de leur dire que ce n’est pas un tabou, qu’il faut en parler parce qu’on s’enferme dans une fausse bulle de maman aux yeux des proches : l’image de la maman parfaite qui s’occupe de son enfant, qui allaite avec facilité (alors que c’est tout l’inverse), qui tient la maison avec rigueur .. il faut apprendre à lâcher prise !
Nous avions beaucoup communiqué en amont, vu trop de couples se chamailler pour des futilités, je lui ai toujours dit « tu auras ta place, si tu lui changes sa couche et qu’elle est de travers, ce n’est pas grave elle sera changée quand même ! Si tu l’habilles mal tant pis, elle aura au moins chaud, on fera sûrement les choses différemment mais il faut qu’on l’accepte ».
J’ai envie de dire aux papas : trouvez votre place, prenez là, et si vous sentez que c’est compliqué battez -vous pour l’avoir cette place, il n’y a aucune raison pour que la maman vive plus cette naissance que vous.
Instinctivement c’est dans mon caractère d’avoir laissé à mon conjoint sa place mais ce n’est pas le cas de toutes les mamans ou futures mamans.
Nous venions d’acheter une maison, nous partions en collocation chez belle maman pour 3/4 mois et nous étions prêts à accueillir un deuxième bébé dans les prochains mois.
Ce fut rapide puisqu’en quittant notre appartement j’étais déjà enceinte de quelques semaines sans le savoir !
Une grossesse peu épanouissante : chez belle maman, avec beaucoup de fatigue, un chéri qui consacrait son temps libre aux travaux pour nous offrir un joli nid et surtout une petite fille de deux ans très demandeuse, dans une période de terrible two, avec le manque de papa, l’arrivée chez mamie et l’approche imminente de l’école (et donc l’initiation à la propreté) : beaucoup trop pour une petite poulette de 2 ans !
À 5 mois de grossesse nous emménagions dans la nouvelle maison, Mila entrait à l’école, j’étais crevée, mon corps ne me plaisait pas, les sensations de la grossesse non plus.
Aucune appréhension de l’accouchement sauf la poussée parce que pour ma première c’était vraiment long (avec une petite ventouse en cadeau), je suis donc arrivée à la maternité assez sereine, j’ai eu un superbe accouchement où j’ai réussi à mieux doser la péridurale pour sentir mon bébé faire le passage, et nous l’avons accueilli dans les larmes, la joie et la fierté, avec une pensée très émue pour sa grande sœur qui allait bientôt la rencontrer.
Papa était dans le même état d’esprit.
Un deuxième enfant c’est tellement plus simple, plus naturel, nous ne sommes plus dans l’inconnu, il faut donc essayer de vivre le moment à fond parce qu’il s’agit peut-être de la dernière fois 😉
Témoignage de @marionnnbiche , lilloise, 30 ans et surtout maman de deux poulettes.
Photo : @Nathalie Coster Photographie
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