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Accouchement : Accompagnée pendant 9 mois…puis le néant

 
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Pouvez-vous nous expliquer le contexte ? 

J’ai accouché à 8 mois et demi d’une petite fille le 25.04, il s’agissait d’une grossesse désirée, arrivée à 39 ans et d’un 1er enfant. La grossesse s’est relativement bien passée et j’ai été très bien suivie à l’hôpital. En effet, j’ai accouché à l’hôpital pour un meilleur suivi médical, souffrant d’un petit problème cardiaque cela m’était fortement conseillé. L’accouchement s’est fait par voie basse avec péridurale, avec 15 heures de travail.

Comment avez-vous vécu cette « après-naissance » ? Quelles ont été vos émotions ? 

J’ai très mal vécu l’après-naissance et cela dès la première nuit à l’hôpital. La chose qui m’a vraiment surprise et qui m’a vraiment choquée : c’est le manque flagrant d’accompagnement de la nouvelle maman dès que l’enfant nait. On est très accompagnée, et surprotégée pendant toute la grossesse et dès que l’enfant arrive, même dès les premières heures on se retrouve très seule et désarmée.

C’était mon 1er enfant, j’étais épuisée par l’accouchement et j’ai dû me débrouiller seule dès les premières nuits pour tous les soins et l’allaitement. Les infirmières, bien que très aimables pour la plupart, étaient peu présentes, toujours pressées et parfois brutales (surtout celles de garde la nuit). Mon séjour à l’hôpital a été épuisant car j’ai développé en post-partum une hypertension gravidique sévère et on ne m’a pas laissé sortir tant que celle-ci n’était pas maitrisée. C’était une situation très angoissante, d’autant que le personnel médical n’arrivait pas à m’expliquer pourquoi j’avais ce problème et n’était pas forcément rassurant.  J’étais très faible à cause du traitement à prendre pour baisser la tension et devoir m’occuper de mon bébé en parallèle était très difficile.

Le premier soulagement fut le retour chez moi au bout de 6 jours, j’ai pu me reposer davantage. Le papa et ma famille ont pu prendre le relais.

Le 1er mois de vie de mon bébé a été pour moi le plus dur, je me suis sentie complètement en décalage avec le papa qui lui était en pleine forme, complètement énergisé par l’arrivée de notre enfant. J’étais dans un état de fatigue extrême (essoufflée au bout de deux minutes de marche) et personne de mon entourage ne s’est vraiment rendu compte de la souffrance physique dans laquelle j’étais. A cette souffrance physique, causée par la fatigue, s’est ensuite ajoutée une détresse psychologique car j’avais l’impression de n’arriver à rien concernant les soins du bébé.

J’ai dû arrêter l’allaitement au bout de 10 jours car je n’avais pas assez de lait et je n’avais aucune énergie physique pour poursuivre l’allaitement. Il m’arrivait aussi souvent d’oublier de faire des choses : par exemple, donner les gouttes, oublier quelque chose dans le sac à langer, donner le biberon trop tôt ou trop tard….

Qu’avez-vous ressenti par rapport à votre bébé ? À cette nouvelle vie qui vous faisait peur ? Au deuil de l’ancienne vie ?…

Je culpabilisais énormément et ne me sentais absolument pas à la hauteur. J’avais sans arrêt peur de mal faire et de faire mal à mon bébé. Mon conjoint quant à lui était désemparé devant mon état de fatigue et la déprime qui m’envahissait. Au bout des deux premiers mois je me suis rendu compte que j’étais en plein baby blues. Il s’agissait d’une vraie déprime post-partum. J’en ai parlé à une personne de ma famille qui l’avait vécue, puis à mon conjoint qui s’est montré très compréhensif. A partir de ce moment-là, j’ai commencé à reprendre confiance en moi, à lâcher prise aussi. Ma fatigue extrême causée, en partie, par le lourd traitement anti-tenseur que je prenais les premiers mois a disparu progressivement et j’ai pu peu à peu commencer à apprécier ma maternité.

Ce n’est qu’au bout de 3 mois environ que j’ai eu l’impression de sortir la tête de l’eau et que j’ai vraiment commencé à apprécier la maternité. Enfin reposée, en forme physiquement, j’étais prête et 100% capable de m’occuper de ma fille avec bonheur.

De quelles manières avez-vous géré ces sentiments ?

Gérer tous ces sentiments violents et parfois contradictoires a été difficile, je pense que dans mon cas en parler à mes proches directs (conjoint, amis) a été salutaire. Je n’ai malheureusement pas pu en parler à mes parents car ils n’étaient pas à l’écoute.

Comment a réagi le papa ?

Le papa a été dans un premier temps déboussolé et mal à l’aise face à mon baby blues car il essayait de m’aider à sa façon mais ne pouvait pas réellement comprendre ce que je traversais (fatigue extrême, chute hormonale…) Il a cependant été très patient et j’ai eu la chance de l’avoir à la maison pendant plusieurs mois pour m’aider aussi bien pour le bébé que pour la maison !

Quelles ont été les paroles qui ont fait du bien ? (famille, amis, médecins…)

Les mots de notre pédiatre m’ont fait beaucoup de bien, elle a été très dé culpabilisatrice. Une amie psy m’a aussi beaucoup aidée en me rassurant.


Aujourd’hui, que voudriez-vous dire aux mamans qui ont vécu cette même situation ? Si vous aviez un conseil à donner ce serait ?

Mon conseil serait d’apprendre à être patiente, à se donner du temps, il faut du temps pour se remettre d’un accouchement, ce n’est pas rien ! Il faut au moins 6 mois pour se retrouver (soi-même, son corps, avec le papa…) et soyez bienveillante et reconnaissante envers vous-même : vous venez d’accomplir un petit miracle !

Prenez du temps pour vous (pour lire, sortir, voir des amis, vous promener) ne serait-ce qu’une heure par semaine et prenez du temps pour vous retrouver avec le papa, c’est primordial (un petit weekend en amoureux…).

Anne-Sophie Hervé

Crédit photo : @juliaberolzheimer

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