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La question se pose le plus souvent en ce qui concerne les fausses-couches tardives à partir de trois mois de grossesse, qui entrainent malheureusement la mort du bébé entre le 3ème et le 6ème mois de grossesse. Et puis, il y a les bébés qui meurent in utéro d’une maladie, ou à la naissance sans que l’on comprenne quoi que ce soit et qui nous cassent en mille morceaux… Un enterrement est généralement prévu et l’enfant peut être inscrit au livret de famille. Pour accompagner cette phase de deuil, les professionnels de santé conseillent généralement de choisir un prénom pour cet enfant décédé
Nombreuses sont les situations où les parents sont dévastés, et ont l’impression d’être incompris. « Cet enfant fait littéralement partie de la famille, alors pourquoi ne pas vouloir en parler, pourquoi ne pas le compter dans la famille, pourquoi n’aurait-il pas de prénom pour marquer son identité et pour que l’on puisse lui parler ? »
Les parents vivent une véritable tourmente émotionnelle lorsqu’ils vivent une fausse-couche spontanée ou lorsque les médecins leurs annoncent qu’ils s’apprêtent à donner la mort plutôt que la vie. Psychologiquement, le séjour à la maternité est très difficile à vivre. Après la question de savoir si les parents souhaitent ou non rencontrer leur enfant décédé afin de lui adresser un dernier au revoir, vient la question du choix du prénom.
Dans le processus du deuil, il est important de pouvoir se remémorer les souvenirs existant entre la personne disparue et ceux qui le perdent. Seulement, dans le cas d’un bébé mort-né, seule une brève rencontre qui paraît insurmontable lie les parents à leur enfant. L’absence de contact et de moments partagés peut créer un véritable blocage pour « faire son deuil ». Donner un prénom correspond alors dans ce cas à une reconnaissance officielle auprès de tout l’entourage et permet de briser le tabou. Cela montre que cet enfant disparu fait partie de l’histoire familiale et que chacun souhaite se souvenir de lui.
Il est légalement possible de donner un prénom à l’enfant mort-né une fois le premier trimestre de grossesse passé. Il n’y a aucune obligation mais cela peut aider les familles à faire le deuil. Ce bébé devient un petit ange qui rejoint le ciel beaucoup trop tôt. Il représente de l’amour à n’en plus finir pour ses parents et sa famille. Sa perte est un choc qu’il va falloir gérer de façon bien entourée.
Choisir un prénom permet avant tout de réaliser sa perte. Cette phase est indispensable pour aider les parents à aller de l’avant et imaginer reconstruire une famille dans les mois qui suivent. L’acte de donner un prénom est d’autant plus fort pour les parents qui décident de choisir un prénom qu’ils affectionnent tout particulièrement, le prénom qu’ils auraient aimé voir porter par leur enfant parti…
Il est plus facile de parler du bébé par son prénom, d’en parler avec le reste de la famille, les enfants, de le confier dans les prières du soir et de ne surtout pas en faire un sujet tabou.
Ce bébé-ange fait partie de votre vie même si vous n’avez vécu que quelques mois ensemble in utéro. A votre tour de lui confier vos joies et vos peines et le reste de votre famille. Du ciel, tout est possible…
Gianina Pesca