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Pas de tabou entre nous ! Parce que la majorité d’entre nous ont connu cette peine et qu’il est toujours difficile d’en parler, la grossesse étant souvent encore gardée secrète, les mamans ont décidé de témoigner et de se soutenir.
Fausses-couches à répétition, grossesse longuement désirée, sentiment de culpabilité, espoirs d’avenir réduits au néant… de sombres sentiments nous hantent pendant quelques temps. Mais après la pluie, le beau temps ?!
J’ai su que j’avais perdu mon bébé à ma toute première échographie, à 7 semaines d’aménorrhée. Le bébé n’était pas assez grand compte tenu de son âge. Une deuxième échographie a donc été prévue une semaine plus tard pour confirmer cette terrible nouvelle. Cela a été très dur, car je commençais à ne plus ressentir les symptômes de grossesse, plus vraiment de fatigue, plus de poitrine gonflée, plus de nausées. Je m’accrochais à ce bébé en lui demandant de ne pas partir, toute la journée. Je connaissais déjà son prénom…
Les saignements ne sont pas venus naturellement : j’ai du prendre un médicament qui provoque l’expulsion du bébé et du placenta.
C’est un moment très difficile à vivre et mon mari a été très bienveillant, même si je voyais beaucoup de tristesse dans ses yeux. Trois mois plus tard, j’étais de nouveau enceinte et tout s’est bien passé ; je suis sûre que notre bébé du Ciel veille sur nous ! Alice RD
J’ai fait une fausse-couche à 4 mois de grossesse et j’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre. J’étais déjà si attachée à ce petit être, j’avais déjà passé plusieurs échos, entendu son petit cœur battre, j’avais partagé cette belle nouvelle à tous mes proches… J’ai eu de légères pertes de sang, qui sont devenues très abondantes. J’ai foncé à l’hôpital qui a confirmé une fausse-couche. Mon bébé avait arrêté de vivre depuis quelques semaines déjà, et je ne m’en étais pas rendu compte, je n’ai rien senti, je n’ai pas compris. Et puis, déclenchement dans la semaine suivante, accouchement sous péridurale…J’ai cru que je ne pourrais pas m’en remettre, et puis le temps m’a aidé à apprivoiser ma douleur, petit à petit. Après, reste à envisager plus sereinement une nouvelle grossesse…
Elisabeth T
J’ai eu une première grossesse très surveillée car nous avions mis beaucoup de temps avant d’attendre notre bébé. Alors, quand je suis tombée enceinte une deuxième fois, le plus naturellement du monde, j’étais un peu stressée d’être seule avec mon bébé, sans corps médical ni médicaments. J’ai demandé à mon médecin de me prescrire une prise de sang pour vérifier mes taux (surtout la progesterone qui me fait souvent défaut), je devais sentir que quelque chose n’allait pas.
Les résultats de PDS me l’ont confirmé : les taux de progesterone n’étaient vraiment pas bons. J’ai refait des prises de sang tous les deux jours et tous les taux chutaient ( HCG, oestradiol, progesterone…). C’était une fausse-couche.
J’ai mis quelques jours à vraiment comprendre et passer en quelques jours de l’euphorie d’être enceinte à la lourde peine d’avoir perdu cet enfant, m’a été très difficile. Je ne voulais pas accepter que cet enfant ne soit plus en Vie, et plus en moi.
Quelques jours après, j’ai eu des saignements, plutôt légers d’ailleurs. Cela m’a aider à concrétiser cette fausse-couche. Il faut se dire que c’est un avenir plein de promesses qui nous attend, et que même après une « mini grossesse », nous avons encore plus de chances de tomber enceinte d’une autre petite Vie. Isaure de F.
J’étais enceinte d’un œuf clair, c’est-à-dire qu’il n’y avait que le sac gestationnel et pas de bébé. Je m’en suis rendu compte à l’échographie, puis par une prise de sang qui a confirmé la fausse-couche. J’étais terriblement malheureuse et choquée : en quelques semaines on arrive déjà à bien se projeter, on voit déjà son ventre grossir, on cherche des prénoms, on connait la date de son accouchement…
C’est très difficile de reprendre « sa vie d’avant » : souvent nous n’avons pas encore annoncé notre grossesse à nos proches et donc partager cette fausse-couche avec son entourage est compliqué, car vos amis vous rassurent, et vous réconfortent, mais personne ne peut comprendre ce qu’il se passe dans votre corps et dans votre tête.
J’ai eu besoin de plusieurs semaines pour faire le deuil de cette grossesse, et ne voir personne ! Heureusement la Vie est plus forte que la Mort, j’ai eu 2 petits chéris très peu de temps après ! Agnès V
Moi aussi, j’ai fait une fausse-couche. Ce qui m’a le plus marquée, c’est le sentiment de culpabilité que j’ai gardé pendant un bon bout de temps. Qu’avais-je donc fait de mal ? Etait-ce les petits verres de rosé que je m’étais autorisé les premières semaines alors que je ne savais pas encore que j’étais enceinte ? Etait-ce le stress ? Peut-être ai-je fait trop de voiture, porté trop lourd, ai-je mangé quelque chose qu’il ne fallait pas …?
Même si les médecins vous disent que les fausses-couches sont très fréquentes et que cela fait partie de la Vie, je ne peux m’empêcher de me dire que j’ai fait quelque chose de mal pour que bébé ne s’accroche pas. Et puis la Vie reprend le dessus et je suis retombée enceinte quelques mois après et, même si je voulais faire attention, je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas rester allongée dans mon lit toute la journée ! Amélie de J
J’ai fait deux fausses couches. Première fausse couche à 6 semaines de grossesse : en fait, c’est à la toute première échographie que l’on a vu un sac vide d’après les médecins… Je saigne une semaine, un peu comme mes règles, pas de douleurs particulières, quelques contractions supportables.
Je retombe enceinte très vite ! Un rêve , quelle fécondité… Cette fois j’attends avant d’en parler, pour éviter tous les « tu es jeune, tu as le temps, déstresse » et puis tous les « ça va ? »
Des symptômes plus forts, je ressens bien la grossesse ! Je me sens enceinte, j’y crois !
J’attends 2 semaines pour être bien sûre du résultat et je file faire une prise de sang. Le soir même, tout s’effondre : du sang. Je file récupérer ma prise de sang et go aux urgences. Le test chute de plus de la moitié… Fausse couche … Camille R
A 9 semaines de grossesse, douleurs dans le ventre, pertes beiges puis rouges. Pas grand chose mais assez pour savoir ce qui se passait, d’autant plus que j’ai fait 1 fausse couche il y a 8 mois. Je suis allée aux urgences et la seule parole que l’on m’a dite : « Je ne vois pas ce qui vous met dans des états pareils ! Ce n’est pas la fin du monde, surtout que vous avez déjà un garçon de 4 ans !!! ». Je crois que c’est finalement ce qui m’a fait le plus mal. Comment parlait-elle de mon enfant ?! C’était certes une crevette, mais c’était mon enfant et je l’ai perdu, alors arrêtons de banaliser les fausses couches !!!! Ma gynéco a été super elle, j’ai beaucoup lu d’ouvrages sur le deuil d’une mère, et je lui ai donné un prénom ; cela m’a beaucoup aidée. Géraldine S
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