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« Au lieu de nous apporter votre soutien et vos encouragements, vous nous avez suggéré d’avorter »
Courtney Baker et son mari, déjà parents de deux « grandes » filles de 14 et 11 ans, apprennent au cours de cette troisième grossesse que leur petite fille est atteinte du syndrome de Down (ou Trisomie 21). 15 mois plus tard, Courtney écrit une lettre ouverte sur Facebook qui fait le tour de la toile, adressée à celui qui lui a suggéré d’avorter à plusieurs reprises : son médecin.
« Bien sûr qu’il est difficile d’apprendre que son enfant est trisomique, et que c’est une réelle épreuve, mais Emersyn a non seulement ajouté à notre qualité de vie, mais elle nous a donné un but et une joie qui sont impossibles à exprimer. Elle nous a donné les plus grands sourires, les rires les plus forts et les baisers les plus doux que nous ayons jamais connus. Elle nous a ouvert les yeux sur la vraie beauté et sur l’amour pur. »
Courtney n’est pas en colère, elle est triste. Triste d’avoir été confrontée à ce jugement de la part d’un médecin, triste de tous ces avortement massifs lorsque les dépistages montrent des bébés atteints de trisomie 21. Triste qu’on lui parle de « qualité de vie », lorsque l’on parle de son bébé, d’une vie toute entière.
« Cher Docteur, je suis venue vous voir pendant la période la plus douloureuse de mon existence et j’avais désespérément besoin de vous. Mais plutôt que de m’encourager et de me soutenir, vous m’avez suggéré d’interrompre ma grossesse. Je vous ai dit son prénom et vous m’avez demandé si nous comprenions bien à quel point nous aurions une qualité de vie médiocre avec une enfant atteinte du syndrome de Down. Le moment le plus difficile de ma vie est alors devenu presque insupportable, parce que vous ne m’aviez pas dit la vérité: ma fille était parfaite. »
« Je suis triste que les petits battements de cœur que vous entendez tous les jours ne vous remplissent pas d’émerveillement. Emmy nous donne une raison de vivre et un bonheur impossible à exprimer. De plus jolis rires et des baisers plus doux que tout ce que nous avions pu connaître. »
« Je suis triste que vous ayez pu dire qu’un enfant atteint de trisomie 21 puisse réduire la qualité de vie de ses parents. Et je suis triste à l’idée que vous puissiez encore le dire aujourd’hui à une autre mère. Mais je suis surtout navrée que vous n’ayez jamais eu le privilège de rencontrer ma fille, Emersyn ».
Dans sa lettre, elle parle également à toutes les mamans dont le bébé est trisomique, mais aussi à celles qui l’apprendront. Elle a souhaité les réconforter, expliquant qu’il est tout à fait normal de pleurer, de souffrir et d’être blessée. Mais finalement, au moment où vous l’avez dans les bras, tout change et tout devient plus lumineux. Mission accomplie pour cette maman ! Car, en l’espace de quelques heures, cette lettre ouverte a fait un véritable buzz et de nombreux journaux et chaînes de télévision ont repris cette belle histoire. Pour elle, la venue au monde de sa fille a changé le monde. « Et ce n’est que le commencement », dit-elle.
Laure de Fazende