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Pour les américains, Thanksgiving est LA fête familiale. Une des nombreuses traditions qui entoure cette fête, consiste à rendre grâce à tour de rôle pour ce que l’on a reçu lors de l’année passée. Cette idée de gratitude se trouve d’ailleurs dans le nom même de Thanksgiving qui signifie action de grâce.
Et si nous aussi, cette année, on se mettait à la gratitude ? Dans cette période perturbée et assez morose, il est important de pouvoir noter tous les petits et grands cadeaux que nous fait tout de même la vie.
Au niveau étymologique, la gratitude est la réponse à un bienfait. Elle présente trois aspects : cognitif, affectif et actif. Ce sont les trois facultés de l’homme : intelligence, affectivité et volonté. Je me sens touché maintenant, je re-connais que le don est déjà là, donc est passé, et je me dispose à y répondre dans un futur acte de remerciement. Si l’acte de gratitude devient habituel, il engendre une disposition stable qui incite à poser aisément cet acte. La morale appelle cette disposition une vertu : la vertu de gratitude.
La vertu de gratitude, c’est donc la capacité à reconnaître les dons reçus. En tant qu’être humain, nous pouvons avoir tendance à vouloir toujours plus, ou à désirer ce que nous n’avons pas. La vertu de gratitude va nous mettre dans la posture inverse, à savoir, reconnaître la grandeur de ce que l’on a déjà, de ce qui s’offre à nous aujourd’hui.
La gratitude favorise le sommeil, elle diminue le stress, et possède des effets bénéfiques sur le cœur. Elle augmente même la durée de vie !
La gratitude favorise les sentiments agréables (joie, amour, satisfaction) et diminue les sentiments désagréables (tristesse, anxiété, désespoir). Elle fortifie la volonté, aide à atteindre ses objectifs et donne de l’énergie. Elle fait grandir l’amour de soi, augmente la motivation, donne du sens à la vie et confiance dans le futur.
Oui, vous avez bien lu ! La gratitude est favorable, même financièrement. Elle comble le vide, pousse à moins envier ce qu’on n’a pas, et à apprécier ce qu’on a. De fait, on dépense moins pour des choses dont on n’a pas besoin.
La gratitude améliore la relation aux autres : elle apporte un climat de joie et de paix. Elle facilite la communication, augmente l’attention aux autres et favorise la bienveillance.
La gratitude nous rend meilleur. Parce que l’on m’a donné, j’entre dans la gratitude et cela suscite en moi le désir de rendre. La gratitude me pousse à faire de même et entraine les autres à la suite.
Dans gratitude il y a le mot « gratuit ». Et il est important de noter que plus le retour est obligatoire, moins grande est la gratitude. Si une personne attend trop en retour d’un don, on ressent moins la gratitude. Par exemple, si un ami accepte de vous aider à déménager mais qu’il attend une note de remerciement en retour, vous serez moins prompt à ressentir de la gratitude envers son geste.
Il existe quatre grands ennemis de la gratitude : les regrets, les peurs, les soucis de la vie et l’impatience.
Ils sont différents des remords qui sont une douleur morale. Ces derniers sont utiles et nous aident à demander pardon. Les regrets, en revanche, sont destructeurs et nous poussent à nous plaindre sans cesse sur notre passé. Le passé ne peut plus changer, ça ne sert à rien. Les regrets entraînent également la dépression et la victimisation.
Nous avons tous au fond de nous de nombreuses peurs : la peur de ne pas être aimé, la peur de l’échec, la peur du jugement, la peur ne pas être capable, la peur de mourir, de l’abandon, du manque… La liste est bien sûr non exhaustive !
Ces peurs nous paralysent et nous font imaginer des choses. La plupart de nos craintes ne vont d’ailleurs jamais se produire. L’antidote contre ces peurs, c’est la confiance. La gratitude passe aussi par la confiance que nous accordons à nos propres dons, et à ceux des autres.
Les soucis et les petits tracas que nous rencontrons au quotidien peuvent être très envahissants, et nous faire passer à côté des belles choses de la vie. On finit par être entièrement et constamment préoccupés. Or, il ne faut pas oublier que les choses sur lesquelles nous passons du temps, prennent de plus en plus de place dans nos vies. Si l’on se concentre sur le positif de notre quotidien, c’est naturellement qu’il prendra au fur et à mesure plus de place que nos soucis.
Elle se traduit par le sentiment de ne pas avoir assez. Les choses ne vont pas assez vite pour nous, on voudrait toujours plus. L’impatience nous fait vivre la vie comme une course, mais on doit pouvoir s’arrêter. La gratitude aide à arrêter et à apprécier ce que l’on a déjà. L’impatience est une ingratitude vis-à-vis du présent. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir des objectifs ou des projets pour l’avenir. Mais il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose.
Il faudrait apprendre à tout voir comme un cadeau, à commencer par le monde qui nous entoure. Par exemple, reconnaître tous les jours la beauté de la nature, est un premier acte de gratitude. Prenons également l’habitude de nous regarder et de nous apprécier. Ce n’est pas nécessairement un acte narcissique que de reconnaître notre propre beauté et nos talents. Sachons au contraire apprécier notre valeur. C’est en s’aimant d’abord qu’on peut ensuite aimer les autres.
Ouvrons les yeux sur les belles choses de notre quotidien. Encore une fois, ce sur quoi on se concentre, grandit. Si nous regardons les belles choses, les cadeaux que nous fait la vie, cela met notre cœur dans un état intérieur de gratitude. Il faut se désintoxiquer des mauvaises pensées et inverser les choses. Sachons nous concentrer sur ce qu’il y a de beau dans notre vie. Accueillons enfin l’instant présent comme un cadeau. Ce que nous vivons aujourd’hui a son importance. Il faut savoir fleurir là où l’on est semé.
Un des moyens concrets pour vivre la gratitude au quotidien est de tenir un journal. Chaque soir, prenons le temps de noter, dans notre plus beau carnet, trois ou quatre moments de la journée pour lesquels nous ressentons de la gratitude. L’effet direct sera de se coucher en se concentrant sur le positif de notre journée. Un deuxième effet, plus indirect, sera petit à petit, d’apprendre à retenir au fil de la journée, les beaux moments passés pour pouvoir les noter le soir dans notre journal.
En fin de compte, en pratiquant la gratitude, on a tout à y gagner. Alors, maintenant que vous avez fini de lire cet article, prenez deux minutes pour remercier la vie, en pleine conscience, pour quelque chose de bon qui vous est arrivé aujourd’hui. Et recommencez chaque jour !
