Aux quatre coins du globe, pour beaucoup d’entre nous, la cigarette reste objet de désir et compte bien le rester ! Son meilleur allié, le stress, fait la une de nos quotidiens. Rien d’étonnant, donc, à ce que la demoiselle à la nicotine garde son statut de privilégiée. Oui, malgré les campagnes de prévention, sur les paquets, sur les affiches. Oui, malgré les interdictions de fumer dans les lieux publics. Gare à ses airs sympathiques, voir séduisants : la cigarette n’a pas dit son dernier mot. Elle demeure la plus virulente et vicieuse des meurtrières silencieuses… C’est pourquoi la Journée Mondiale sans Tabac a été instituée par l’OMS en 1987. L’objectif initial était de « mieux faire connaître, partout dans le monde, l’épidémie de tabagisme et ses effets mortels ».
Parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes, quelques nombres bons à relire avant d’en allumer une :
Voilà, maintenant vous pouvez l’allumer. Un peu moins envie peut-être ? Malheureusement, si c’était aussi simple que cela, le nombre de fumeurs aurait chuté depuis longtemps.
Les nombreuses campagnes de sensibilisation lancées ces dernières années, telles que les effrayantes photos imprimées sur les paquets, ne semblent pas avoir dissuadé massivement les populations. La dépendance à la nicotine, une fois installée, est une des plus difficiles à éradiquer. Tout comme l’alcool ou d’autres stupéfiants, le fait de réaliser la nocivité d’un produit ne permet pas forcément d’en réduire l’envie.
La cause est purement mécanique: la nicotine atteint notre cerveau en moins de sept secondes. Elle va ensuite se fixer sur des récepteurs dits « nicotiniques », dans le cerveau. Cela entraîne la libération de dopamine, elle- même responsable d’effets tels que la détente et le plaisir. Une récompense ou un réconfort instantanés. Près de neuf fumeurs sur dix admettent ainsi qu’ils fument en partie pour gérer leur stress. En parallèle, neuf français sur dix se disent stressés, selon un sondage OpinionWay menée en Octobre 2017. Serpent qui se mord la queue.
Il n’est pas toujours facile de s’avouer dépendant à une substance. Le test de Fagerstrom a été créé pour auto-évaluer sa dépendance à la nicotine. Vous hésitez ? A vous de jouer:
Si l’industrie du tabac a encore de beaux jours devant elle, elle est néanmoins contrecarrée par quelques initiatives de santé publique ces dernières années. Plus de cigarette sur les écrans, plus de cigarette dans les lieux publics. Photos de poumons abimés ou de fœtus victime de malformation affichées sur les paquets des utilisateurs. Spots publicitaires. Au delà de ces campagnes médiatiques, quels moyens concrets sont proposés aux personnes désireuses aujourd’hui d’arrêter de fumer ? Maman Vogue, qui tient à votre santé, a fait le point pour vous.
Les professionnels de santé sont de plus en plus concernés par le problème et disposés à aider leurs patients. Si la demande est grande, l’offre est large ! Tabacologue, addictologue, sophrologue, psychologue, acupuncteur, naturopathe… La liste des spécialistes est longue, il n’est pas toujours facile de savoir vers qui se tourner. Pourquoi alors ne pas commencer par son médecin traitant ? Ce dernier saura orienter le patient vers le meilleur spécialiste en fonction du contexte. Car si le stress est un facteur important, les fumeurs ne fument pas tous pour les mêmes raisons, ni au même moment. Quand l’arrêt est inenvisageable seul, un regard extérieur ne peut qu’aider dans cette démarche difficile.
En France, un numéro d’écoute et de conseils gratuit a été lancé, il s’agit du 3989. A ce numéro, des spécialistes sauront vous transmettre leurs conseils mais également être à l’écoute de vos peurs, de vos rechutes et de vos angoisses. Selon le site Tabac Info Service, ce numéro permet « un » accompagnement entièrement gratuit, avec un suivi personnalisé, du lundi au samedi, de 8h à 20h. »
Le même site propose également une application, à télécharger sur son téléphone. Celle-ci est astucieuse car elle aide à maintenir la motivation: conseils pour ne pas prendre du poids, suivi des cigarettes prises ou évitées, argent économisé depuis l’arrêt du tabac, etc. Comme dans le cadre d’un régime alimentaire, le suivi de la consommation peut aider
Les substituts vendus en pharmacie pour aider au sevrage progressif sont nombreux: patch transdermique, comprimé sublingual ou à sucer, gomme à mâcher… Ils peuvent être accompagnés d’anti-dépresseurs, sous prescription médicale, selon le profil du patient.
En cas de sevrage, seul ou accompagné d’un spécialiste, il est recommandé de baisser progressivement la consommation. Si vous fumez un paquet par jour, passez à un demi paquet pendant quelques jours. Puis à 4 ou 5 cigarettes. Jusqu’à l’arrêt définitif. Cependant, cette méthode d’arrêt progressif n’est pas adaptée à tous les consommateurs. Certains anciens fumeurs expliquent qu’ils ont eu besoin d’une décision radicale à un instant T pour y arriver.
De nombreuses grandes villes proposent, à l’image du célèbre Alcooliques Anonymes, des groupes de paroles entre fumeurs et consommateurs de drogues. Ces espaces de paroles favorisent le soutien, l’entraide et libèrent les langues. Le fumeur se sent compris et rejoint dans le mal qui le ronge: ce sont d’autres personnes concernées qui l’entourent et l’écoutent. Pas de prise à la légère du problème: ici tous les membres savent à quel point une addiction est difficile à soigner. Si aucun groupe existe à proximité de votre domicile, Internet reste une mine d’or et d’échanges possibles. La lecture de témoignages d’anciens fumeurs peut également stimuler la motivation et aider à garder confiance !
Y mettre, chaque jour, la somme que l’on aurait, avant, dépensé en tabac. Assez radical au bout de quelques semaines. Je ressors ma casquette de professeur des écoles pour vous proposer un petit problème, avec le corrigé, c’est ma journée de bonté.
…Ce qui n’est pas le cas pour tous mes articles. Oui je sais, c’est mal.
Depuis que j’ai des enfants, j’ai presque entièrement arrêté de fumer. Plus envie. (Ce n’est pas toujours le cas et cela peut être difficile à assumer pour certaines femmes). Mais l’envie de faire attention à mon alimentation et à ma ligne a entrainé un manque. Plus rien à grignoter quand je suis nerveuse ! Plus de petit plaisir gustatif quand je travaille ou que je m’ennuie. Ni de récompense immédiate après une journée à travailler ou m’occuper des enfants.
Et là, l’air de rien, la cigarette est revenue insidieusement. Comme une ancienne mauvaise fréquentation. Une par jour, mais une quand même. Même si plus je vous écris, plus je me dis que le paquet qui reste au fond de mon sac, y restera un bon moment sans être utilisé !
En espérant que mes bonnes (vos bonnes ?) résolutions du jour ne s’envolent pas trop vite en fumée…
Bon courage à toutes !