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Selon les études récentes, en France, un enfant sur cinq est en surpoids (1,7 million) et 3,5% sont en situation d’obésité (450 000). Au banc des accusés, notre alimentation trop riche en sucre, gras et sel mais aussi notre mode de vie et tout particulièrement la télévision.
Le manque de sport qui fait grossir nos enfants est à mettre en corrélation avec les écrans. À travers leurs travaux, les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont constaté que le temps qu’un enfant passe devant les écrans a une incidence sur le poids qu’il fera plus tard et ce dès ses 2 ans. Pour Sandrine Lioret, qui a dirigé l’étude, « le temps passé devant les écrans est du temps qu’ils ne passent pas à des activités plus dépensières en énergie ». Par ailleurs, les écrans favorisent une alimentation moins saine souvent composée « d’aliments transformés de type snacking / fast-food ».
Mais les effets négatifs des écrans sur l’obésité infantile ne s’arrêtent pas là : les publicités ont aussi leur part de responsabilité. Ainsi, en 2006 puis en 2010, UFC-Que Choisir mettait en avant la très forte proportion d’aliments gras, salés ou sucrés promus dans les écrans publicitaires lors des programmes pour enfants : 89 % des spots en 2006 portaient sur de tels produits et 80 % en 2010.
Pour attirer les plus jeunes, les industriels usent les codes de l’enfance : gâteaux en forme de nounours, mascottes en tout genre, héros, etc… C’est pourquoi, l’interdiction des publicités alimentaires peu saines ayant pour cible les enfants était attendue lors de l’examen du projet de loi agriculture et alimentation dimanche 27 mai.
Déception : l’Assemblé refuse d’interdire ces publicités qui continueront donc à envahir nos écrans de télévision. Ainsi l’ensemble des amendements ont été rejetés comme par exemple celui qui voulait rendre obligatoire sur tous les supports publicitaires pour les denrées alimentaires la mention du Nutri-Score, un étiquetage avec un code couleur.
Pour les élus qui ont voté contre ces amendements, dont Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, il est avant tout nécessaire de responsabiliser les parents. Il aussi été souligné le rôle régulateur du CSA qui doit « travailler sur les contenus ».
Pourtant, selon l’Inserm, « Les trois quarts des parents d’enfants âgés de 4 à 17 ans se disent favorables à une réglementation qui interdirait la publicité pour des boissons ou des aliments trop gras, salés ou sucrés au cours des programmes télé à destination de leurs enfants/adolescents ».
Le marketing à destination de nos enfants a semble-t-il encore de beaux jours devant lui : à nous parents de ne pas nous laisser influencer par celui-ci…
Obésité et grossesse : peut-on manger en paix ?!
DOSSIER : Et si on faisait attention de ne pas laisser nos enfants devant des écrans ?
Perrine de Robien