Publié
Votre enfant est toujours angoissé, ne supporte pas être loin de vous, pleure souvent, pose des milliards de questions pour évaluer tous les risques avant d’agir…? Mais d’où viennent ces angoisses et comment les gérer ?
Les premières angoisses ont lieu généralement entre le 6ème et 11ème mois, avec la fameuse angoisse de séparation, et peuvent perdurer au cours de la deuxième année. Ce passage est tout à fait normal chez tous les enfants.
Cette peur de la séparation arrive quand l’enfant prend conscience que sa mère est une personne indépendante et distincte de lui.
Les symptômes : Une incapacité à quitter ses parents, même pour 1minute, des angoisses au moment du coucher ou des cauchemars, des refus d’aller à la crèche, des crampes au ventre…
Ce sentiment d’angoisse peut persister au-delà de 2 ans. Ce sont souvent des enfants qui réfléchissent beaucoup, qui se préoccupent des autres et se font du souci. Ils développent une capacité à imaginer de nombreux scénarios « et si les parents m’abandonnaient, et si j’avais un accident de voiture, et s’il y avait un incendie, et si la maitresse était méchante, et si Paul ne voulait plus jouer avec moi… »
Ces enfants ont très souvent peur de quitter leurs parents, peur d’être hors de la maison, et ont très souvent des difficultés pour s’endormir. Ils craignent de ne plus être assez aimés de leurs familles, ils sont très présents et demandent beaucoup d’attention. Certains posent beaucoup de questions pour anticiper la suite des événements, d’autres ont beaucoup de mal avec l’autorité, pleurent et crient.
Il est tout à fait normal qu’un enfant ressente quelques angoisses, par exemple l’entrée à l’école, un déménagement mal compris, la fausse couche de sa maman… Il faut tout de même être vigilants et mesurer l’intensité, la durée, et l’intensité dans la durée.
Généralement les enfants angoissés ont des parents angoissés. Ils ont tendance à surprotéger leur enfant et à les empêcher d’avoir de nouvelles expériences. Ils ont peur des risques, ils exagèrent les dangers et les problèmes éventuels, en imaginant des situations effroyables.
« Parmi ces parents, on trouve aussi un grand nombre de mères dépressives ayant un attachement anxieux à leur enfant. »
L’enfant capte toutes les angoisses de ses parents même si elles ne sont pas exprimées, et les assimilent.
Les parents se doivent de « gérer » leurs propres angoisses pour le bien de l’enfant, et de tout faire pour que l’enfant devienne autonome. Ils doivent favoriser ce processus de séparation, même si cela sous entend certaines peurs ou angoisses pour les parents.
On entend souvent «mon enfant refuse d’aller à l’école». Cela peut être un symptôme d’une angoisse de séparation mais aussi une phobie scolaire.
Une phobie scolaire c’est une peur de l’école, de quelqu’un ou de quelque chose qui se passe à l’école. Une peur d’échouer, une mauvaise relation avec un enseignant ou une impression d’être en dehors des groupes de camarades et de se sentir rejeté.
Il est important de prendre l’angoisse de l’enfant au sérieux, de lui parler, lui expliquer et le consoler. (Lire le livre de Bernadette Lemoine Maman ne me quitte pas).
Demandez-lui de mettre des mots sur ses peurs pour pouvoir le consoler, et s’il n’y arrive pas vous pouvez essayer de lui proposer de dessiner ce qu’il ressent.
S’il y a eu un événement chamboulant ou une rupture (séparation, divorce, déménagement, dispute, fausse-couche, décès…) il est bon d’en parler ouvertement avec votre enfant pour qu’il ne pense pas que cela soit un sujet tabou. Cela l’aidera à mettre des mots et exprimer ses craintes.
Il est plus facile, une fois que la peur est décelée de mettre des mots justes pour rassurer votre enfant. Il est important de faire comprendre à son petit qu’il est normal d’avoir peur et qu’il est important d’en parler pour que cela évolue.
Les mots magiques dont vous pouvez abuser « maman et papa ne te quitteront jamais », « tu es en sécurité », « nous t’aimons de tout notre cœur et cela ne changera jamais », « nous te t’abandonneront jamais », « que tu es fort », « que tu es grand », « bravo, tu as réussi » …
Trouvez des nouveaux supports pour glisser les bonnes phrases rassurantes à votre enfant, par le dessin ou la visualisation par exemple. Vous pouvez lire un lire ou un conte à votre enfant et lui décrire l’histoire d’un personnage qui est angoissé, qui a peur pour telle ou telle raison.
Au fil de l’histoire, le personnage comprend d’où viennent ses peurs, apprend à les gérer et les surmontent avec vigueur.
Que ce soit pour les adultes ou les enfants, en cas de fortes angoisses, il est bon de revenir dans le réel pour souffler et se calmer. Pour cela, il faut être dans le ressenti de son corps pour que le cerveau se mette en veille. Aidez le en le massant, et faisant des exercices de relaxation, demandez-lui de respirer tranquillement,…
Dans un endroit calme, maman propose à son enfant de s’asseoir ou de s’allonger près d’elle dans un endroit calme. Elle peut faire avec lui des exercices de respiration en fermant les yeux (gonfler le ventre sur l’inspiration, le vider sur l’expiration).
Cela l’aide à prendre conscience des différentes parties de son corps.
© Crédits photos Albane de C, photographe de Famille pour MAMAN VOGUE
Laure de Fazende