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Chères Mamans Vogue,
Nous connaissons tous cette loi universelle et incontournable, loi de croissance et de vie : « tu quitteras ton père et ta mère pour devenir qui tu es ». Parlons de l’angoisse de séparation !
Une de nos tâches, à nous, parents, est donc de préparer nos enfants à cette nécessaire séparation qui ne diminuera nullement les liens d’amour qui nous unissent à eux, mais qui les transformera et les renforcera et leur permettra de vivre heureux !
Quand on parle de séparation, presque toujours s’y associe le souvenir ou la crainte d’une souffrance. C’est sans doute, pour beaucoup d’entre nous, ce que nous vivons personnellement et ce que vivent, encore davantage, nos enfants.
Le petit enfant naît totalement dépendant de ses parents, de sa mère plus particulièrement. Il va prendre peu à peu de la distance par rapport à elle, se tourner vers son père, puis quitter père et mère pour vivre, devenir autonome et marcher sur son chemin de vie à lui. Mais il y a un temps pour tout. Le lien d’attachement est un lien vital qu’il faut protéger car le petit enfant a besoin de grandir dans la confiance et la sérénité.
La rupture d’un lien d’attachement atteint chacun de nous en plein cœur : il y a perte, frustration, deuil, souffrance, puisque nous sommes des êtres de relation, faits pour la communion et non pour la rupture.
Pour un jeune enfant, qui se sent totalement dépendant de ceux qui s’en occupent, il n’est pas exagéré de dire que certaines séparations sont vécues comme un abandon ; et celui-ci est ressenti comme une menace de mort. S’il se croit abandonné, c’est donc une véritable angoisse de mort éprouvée par l’enfant ! Que va devenir, alors, le précieux lien de confiance qui le reliait à sa mère et lui permettait de grandir ?
Il arrive que certaines séparations se passent dans de mauvaises conditions : il y a des séparations dont les circonstances sont traumatisantes ; d’autres trop longues ou trop précoces compte tenu de l’âge de l’enfant. Il risque alors de rester bloqué dans son évolution affective parce que la relation de confiance qui le reliait à la personne à laquelle il était attaché est désormais cassée ou abîmée. Pour dépasser cette étape douloureuse et continuer sa croissance affective, il lui faudra l’aide de ses parents ou d’une personne extérieure.
Attention, il n’est pas question d’éviter toutes séparations ! Ce ne serait pas une bonne préparation à la vie.
Il y a seulement un apprentissage indispensable à faire, une progression à respecter, des précautions à prendre :
Ce qui est essentiel, c’est que vos enfants puissent toujours avoir confiance en vous, en votre amour indéfectible, même s’il n’est pas parfait !
Si cette confiance a été ébranlée, parfois détruite par un événement douloureux mal interprété par l’enfant, trop jeune pour comprendre, il est généralement possible soi-même ou avec l’aide d’un professionnel, de rétablir cette relation de confiance pour les aider à reprendre un chemin de vie et de bonheur.
Véronique Lemoine
Psychologue, psychothérapeute