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Les premières nuits, suite à l’arrivée de bébé ont été très (très, très !) difficiles malgré la mise en place du cododo avec bébé
Alors bien sûr, cela est normal me direz-vous, et je suis complètement d’accord avec vous. Mais à l’époque, la jeune maman que j’étais n’était absolument pas préparée à ce tsunami émotionnel.
Que celui qui parle de « dormir comme un bébé » vienne chez moi pour constater comment un bébé pouvait (ne pas) dormir.
A la fameuse question qui intéresse tout le monde : « alors il fait ses nuits ? » Je me retrouvais, rougissant, à me demander si au vu de ma tête de zombie, il était bien nécessaire de m’interroger sur le sujet.
À partir de là, la valse des conseils (non sollicités) à démarrer : « C’est parce que tu allaites ! Il a faim ! » « Mets-le dans telle position ! » Et bien sûr : « Dors, quand bébé dort et sinon prend le avec toi ».
A l’époque, mon bébé dormait dans notre chambre dans un lit cododo à côté de notre lit. Cela aurait dû m’aider à bien dormir, car je n’avais pas à me lever. Et pourtant, ce fut tout l’inverse !
Les petits bruits de bébé me gênaient et surtout, j’étais dans un état d’hyper-vigilance permanente donc je ne me reposais jamais. Bien sûr, le papa participait beaucoup, mais je m’en voulais encore plus, car il allait travailler et ne dormait pas non plus.
J’ai alors testé de le prendre dans notre lit, cela était souvent décrit pour beaucoup comme LE moyen d’enfin pouvoir enchaîner quelques cycles de sommeil…. Mais ça a été encore pire. J’avais peur de l’écraser, de lui mettre la couverture dessus, et surtout, il ne lâchait jamais le sein, et ce tétouillage non-stop m’exaspérait. Bref, ce n’était pas pour nous.
L’histoire pourrait s’arrêter là, mais ce qui a exacerbé ma peine (hormis le manque de sommeil) c’est cette culpabilité : l’impression de ne pas savoir faire dormir son enfant, échouer sur un acte naturel qui semble si facile pour tant d’autres parents et surtout ne pas éprouver de plaisir à ce qui était décrit comme un moment magique.
Mon bébé n’était pas apaisé, il n’arrivait pas à s’abandonner au sommeil alors que je voyais qu’il avait besoin de dormir. Je me sentais impuissante, coupable et cela mettait à mal ma confiance en moi et ma vie de famille. Je lisais partout qu’il fallait lâcher-prise sur le sujet, chez moi c’était tout l’inverse et cela devenait une obsession. Tout tournait autour du sommeil.
Je me suis alors sentie moins maternante envers mon fils, moins bienveillante, car je ne cochais pas toutes les cases du maternage proximal. Pourquoi la solution miracle ne fonctionnait pas pour moi ?
A toi jeune maman qui te reconnaît peut-être dans ces lignes, je vais te donner la réponse : il n’y a pas de recette miracle. Je ne dis pas que le co-dodo est une mauvaise chose ( pas du tout !).
Je suis heureuse si cela peut aider des familles, mais pour nous cela n’a clairement pas été le cas et je me suis sentie très seule face à ce constat.
Faire des choix différents de sa famille ou des comptes que l’on suit sur les réseaux sociaux ne fait pas de nous de moins bonnes mamans.
J’irais même plus loin en disant que c’est la recherche de ce qui nous convient à NOUS et à NOTRE famille qui fait de nous des supers mamans.
Alors plus de honte : que tu fasses du co-dodo avec ton enfant ou pas, et ce peu importe leur âge cherches ton équilibre à toi.
Lise MAROTTE
Crédit photo : @tumblr.com