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La trentaine, mère de trois enfants, Lucie pensait avoir tout vu. Pierre, son troisième enfant, lui réserve pourtant une belle surprise ! Allaité jusqu’à six mois sans aucune difficulté, il se stabilise et fait ses nuits vers neuf mois. Pas spécialement en avance, mais qu’importe : Lucie savoure ces instants de repos. Sauf que huit mois plus tard, son bébé fait marche arrière et de nouveau ne fait pas ses nuits. Sans qu’aucun événement ne vienne a priori perturber son sommeil. « Nous n’avions pas déménagé. Il n’y avait pas de grossesse en cours, pas d’entrée à la crèche. Le rituel du coucher restait le même. Nous n’avons pas compris pourquoi ce cycle avait été interrompu du jour au lendemain ».
Que ce soit à l’heure de la sieste ou le soir, la même scène se rejoue inlassablement. Pierre pousse des hurlements. Lucie essaie de s’adapter. Elle arrive péniblement à le faire dormir quarante minutes après le déjeuner en s’allongeant à côté de lui. Mais s’épuise petit à petit : « Il n’y a aucune règle. Une nuit, il nous réveille trois fois. Le lendemain, une seule. J’essaie de le coucher comme avant vers 20h pour garder au maximum notre rituel. On reste à côté de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme ou si on se débrouille bien, on arrive à s’éclipser sans qu’il nous voie. Généralement il se manifeste vers 2h du matin et se réveille au plus tôt à 5h30 ou au plus tard à 6h45. Prêt à démarrer sa journée ! Nous aussi par la même occasion… ».
« Nous avons testé les méthodes conseillées par des professionnels… Sans succès ! On lui a parlé, on l’a rassuré. On a même installé son lit dans la salle à manger pendant une semaine. Les hurlements se faisaient encore plus forts ! Et comme on habite dans un immeuble, on ne peut s’empêcher de penser aux voisins… Dépitée, je l’ai emmené chez un ostéopathe qui m’a alors parlé d’ « intoxication à l’ocytocine ». Selon lui, l’usage courant de cette hormone de synthèse lors des accouchements (soit déclenchés, soit avec péridurale) perturberait les enfants, même plusieurs mois après la naissance. J’ai trouvé sa théorie intéressante, mais ses différentes manipulations sur Pierre n’ont hélas pas marché ! ».
Les jours passent sans amélioration. « Je suis dans un état de fatigue permanent. Mon système immunitaire est en berne. Je n’ai jamais autant attrapé de virus ! Quand Pierre me réveille à 3h du matin, je n’arrive plus à me rendormir. Mon mari prend alors le relais les nuits suivantes. Épuisés, nous sommes passés en mode « survie » ! On a testé le co-sleeping (ou cododo) jusqu’à ses 22 mois… Je n’aurais jamais pensé à cette méthode auparavant. Pour moi, c’était chacun sa chambre ! Mais c’était devenu la seule façon de dormir quelques heures supplémentaires. Même avec un petit pied dans la figure et dans un espace plus réduit ! Aujourd’hui, Pierre a plus de deux ans et dort dans la chambre de son frère. De rares fois, il m’arrive de craquer et de lui donner un biberon vers 4h30. Je ne veux pas l’habituer non plus, de peur d’être dans une spirale infernale ! »
« Notre unique façon de tenir le rythme est de refuser systématiquement toute invitation à dîner en semaine. Nous connaissons nos limites. Au début, nous acceptions, mais devenions tellement nerveux l’un envers l’autre et avec les enfants qu’on a vite tout arrêté ! Cette mesure est nécessaire pour préserver notre unité familiale. Finalement on se cale sur le rythme de Pierre comme avec un nourrisson ! Et on se console en se disant que c’est temporaire ! Récemment, j’ai fait le lien avec mes propres troubles du sommeil, enfant. Je n’ai réussi à dormir normalement qu’à l’âge de dix ans après un an de thérapie avec la méthode Vittoz. Bref, on n’est pas sortis de l’auberge ! »
Un article sur le co-sleeping ou cododo par ici
Pour en savoir plus sur la méthode Vittoz, c’est ici !
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Laetitia d’Hérouville