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Comment adoucir les séparations avec mon enfant?

 
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« Ne me quitte pas… il faut oublier…tout peut s’oublier… qui s’enfuit déjà, oublier le temps…des malentendus…et le temps perdu ».

Aux simples abords de bras inconnus ou à la porte de son lieu de travail enfantin, votre trésor et ses petits yeux mouillés semblent vouloir vous rejouer Jacques Brel. La pression de sa main se fait plus forte au creux de la vôtre, il réalise l’échéance pourtant habituelle mais oubliée le temps d’un sommeil : « Papa ou Maman, voire les deux en même temps…s’éloignent » pour un temps, certes, mais ce temps là se dresse comme une éternité dans son petit monde.

Pourtant ces moments difficiles de séparation aident aussi à la fondation de son individualité :

En effet, chaque enfant au cours de son développement réalise un travail de séparation psychique.
C’est au cours ce travail interne, qu’il construit peu à peu, brique par brique, son identité : il découvre ses limites corporelles, apprend à sortir de cette fusion « mère-enfant »(au début de sa vie, Bébé considère que Maman fait partie de lui, qu’elle ne peut s’éloigner car elle lui est rattachée), se vit comme un individu distinct de l’autre et matérialise, par ce biais, le lien qui l’unit à ses proches.

Les séparations avec l’enfant font partie intégrante du développement de l’enfant.

Ce premier travail lui demande beaucoup de courage car l’angoisse n’est pas loin, et pour cause.
Vient le temps pour votre petit bout de se confronter à des expériences de séparations réelles, à l’occasion de ses premiers pas à la crèche ou de son entrée à l’école par exemple. Elles viendront alors compléter l’élaboration psychique de la séparation qu’il menait jusqu’alors.
Pourtant, ces séparations interviennent à un moment où votre petit loup n’a à sa disposition que bien peu de moyens pour y faire face : la relation à ses parents n’est pas entièrement ni suffisamment intégrée pour pouvoir vivre tranquillement sans leur présence effective.

Les réactions de l’enfant lors d’une séparation dépendent de plusieurs critères :

Son âge

  • Les 6 premiers mois de l’enfant sont, pour lui, cette période de symbiose bébé – maman évoquée précédemment. Le bébé réagit de tout son corps face à la séparation avec sa figure maternelle (troubles du sommeil, troubles de l’endormissement, troubles de l’alimentation en refusant de manger par exemple) et pour se réconforter, il met alors à sa disposition des gestes auto-affectifs comme sucer son pouce ou sa main, téter « dans le vide » (faire le mouvement avec sa bouche) ou sa tétine.
  • La période entre ses 6 et 12 mois est celle de la prise de conscience de la séparation. L’enfant éprouve un sentiment de perte. Ses réactions sont alors plus fortes (pleurs, parfois violents). Bébé sait maintenant que c’est son ou ses parents qui lui manquent. Il le réclame, l’appelle, espère le faire revenir. Pour surmonter son sentiment de perte et mieux vivre la séparation, Bébé mobilise l’attention des adultes en appelant ou en pleurant par exemple, sollicite son pouce ou son doudou. Ce dernier, est qualifié dans notre jargon d’ »objet transitionnel » (cf articles sur le doudou) car il permet parfois à Bébé de retrouver un certain réconfort de substitution (« patienter en attendant maman, avec le souvenir olfactif de maman »).
  • Durant la seconde année, les réactions de votre enfant peuvent être directes ou différées dans le temps : colère, humeur changeante, pleurs soudains et incompréhensibles, agressivité tournée vers les autres, hyperactivité, retrouvailles difficiles avec Papa ou Maman (« mon enfant semble me faire payer le fait de m’en être séparé(e) » ). Pourtant, votre grand(e) garçon (fille) dispose maintenant de moyens de protection plus élaborés. Il ou elle sait mieux maîtriser ses émotions, ce qui explique ces réactions différées quelque fois. Ensuite, l’accès au langage aide aussi votre enfant à exprimer son vécu et ce qu’il ressent.
  • Durant la troisième année, la capacité de maitrise émotionnelle est de plus en plus importante, même si les séparations peuvent rester difficiles.
  • Après trois ans, l’enfant peut interpréter la séparation comme une punition. C’est pourquoi il est important de toujours expliquer les raisons de celle-ci, d’autant plus en cas d’hospitalisation où la maladie peut aussi être vécue comme une punition.
  • Il faut généralement attendre l’âge de 7-8 ans pour que l’enfant n’ait plus à lutter contre l’angoisse de séparation et la vive sereinement. Il peut avoir envie et se sentir capable de vivre sans ses parents plusieurs jours (voici venu le temps des camps, « colos »…)

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La « qualité » du milieu d’accueil en l’absence de ses parents

D’après Myriam David*, au delà de la séparation en elle-même, c’est « l’absence de moyens mis à [sa] disposition pour faire face à cette séparation et/ou son incapacité à les utiliser ». qui se révèle traumatique pour l’enfant.

C’est pourquoi , pour permettre de passer en douceur ce cap difficile, les structures d’accueil mettent en place des conditions permettant à vos enfants de se rassurer à leur rythme et au vôtre (temps d’adaptation à la crèche, premiers pas à l’école avec les parents, constance des repères à l’école ou à la crèche…).

Mais concrètement, comment vous, ses parents chéris, pourriez-vous adoucir les séparations avec votre enfant?

Préparer cette séparation avec l’enfant

Pour votre enfant comme pour ses parents, cette préparation passe par :

  1. L’anticipation par la discussion à la maison : expliquer à son enfant ce qu’il va se passer, quand, pour quelles raisons et de quelle façon vous vous séparerez.
  2. Lui annoncer le temps pendant lequel vous serez éloignés, le moment et la personne qui viendra le récupérer avant de rentrer à la maison.
  3. Faire connaissance avec les lieux, les habitudes, les personnes qu’il va côtoyer.
  4. Créer les liens avec un ou quelques adultes (en nombre limité) qui assureront un soutien et un repère pour l’enfant en l’absence de ses parents.

Instaurer un « rituel » de séparation

En liaison avec le professionnel à qui vous confiez votre enfant, la séparation du matin et les retrouvailles du soir gagnent à respecter une continuité au fil des jours, afin de lui offrir des repères stables et fiables.
Citons par exemple un » rituel de l’au revoir » qui passerait toujours par la lecture d’une histoire avant le départ de Papa ou de Maman, ou simplement par un câlin, par le fait de l’accompagner par la main dans sa classe ou d’accrocher son cartable à l’endroit habituel puis se donner rendez-vous « à ce soir »… Autant de repères pour votre petit ou petite courageux(se) lui permettant d’anticiper une journée « qui commence ainsi et qui finira donc, comme hier er de cette façon, par le retour de mes parents ».

 

Courage et à vos mouchoirs! N’investissez pas, privilégiez la formule jetable car ces séparations difficiles et à chaudes larmes n’ont qu’un temps! (Quoique, lorsque dans quelques années une belle jeune fille viendra vous ravir le cœur de votre tout petit qui avait pourtant reçu l’interdiction de grandir…).

* Myriam David est un pédiatre, psychiatre et psychanalyste français, elle a en particulier fondé ses travaux sur les séparations et leurs répercussions sur l’enfant à l’occasion d’une hospitalisation ou d’un placement.

Source : Mme Navarro, psychologue. Ecole de puéricultrices 2014.

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©Credit photo : AnnaClick pour MAMAN VOGUE

Marie Duval

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