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Pourquoi est-il nécessaire de connaître le profil pédagogique de votre enfant ou de vos élèves ?

 
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Comme toute jeune maman, pleine de zèle et à l’écoute de ses enfants, je voulais bien faire, développer au maximum leurs capacités dès leur plus jeune âge. Vaste tâche, mais nos enfants en sont le principal moteur et nous y oblige d’une certaine manière et nous nous lançons dans l’aventure avec parfois pas du tout d’expérience.

Une simple expérience vécue avec mes quatre enfants vous en montrera la pertinence.

Je proposais à notre première fille, Marie, très attirée par les livres et toujours insatisfaite du temps de lecture qu’on lui consacrait, de lui apprendre à lire. Elle fut ravie. Un ami professeur m’avait conseillé la méthode Boscher, toujours rééditée et à un prix modique par rapport à Jean qui rit ou Montessori qui demandait un investissement et une certaine formation. J’avais appris avec cette méthode, la couverture me rappelait des souvenirs, confiante je me lançais dans l’aventure sans autre bagage que ce livre.

L’apprentissage fut facile, il avait suffi de lui dire le nom des lettres (qu’elle connaissait déjà d’ailleurs) et de nommer chaque combinaison syllabique : p et a fait pa, ou bien les trois lettres oin font le son « oin » comme dans foin, sans lui en dire plus et pas d’écriture en parallèle. Elle retenait merveilleusement bien et avait compris la combinatoire et lisait donc en fin de grande section de petits textes. Au CP la maîtresse malade et des remplaçantes qui s’enchaînaient ne virent rien …. et l’on me dit juste qu’elle avait une bonne mémoire. Elle récitait par cœur les textes de Gafi le fantôme à la fin de chaque journée.

Forte de cette expérience et puis parce que j’avais aussi la fibre enseignante (Capès arrêté l’année de mon mariage) et que j’avais commencé à comprendre les travers de la méthode globale ou semi-globale, je préparais notre deuxième enfant, Jean baptiste à la lecture l’année de sa grande section, tout en sachant qu’il n’y avait pas de réelle demande de sa part. je reprenais ma méthode Boscher et même topo : voyelles, puis p et a font pa… Après quelques pages , premiers problèmes, il ne retenait pas . Je pensais naïvement, que comme pour mon aînée, cela ne poserait pas de problèmes. Doucement, un peu difficilement aussi, nous sommes arrivés au tiers du livre avant la rentrée. Au CP, méthode semi globale, premières difficultés aussi. Tout ce que nous avions fait ne semblait pas vraiment acquis, rien de solide, la lecture n’était pas facile et surtout le passage à l’écrit. Tout était copié silencieusement et la maîtresse demandait de bien photographier les mots  à apprendre le soir!!

Quelques confusions s’installent. J’en parle à une amie qui fait l’école à la maison avec montessori. J’utilise alors le soir et les week-end le casier de lettres plastiques avec les dictées muettes et surtout je lui parle du son des lettres, le p se prononce « ppp » (et non pe comme souvent on pense ). Tout se corrige au niveau de la lecture, ne resterons que, quand il sera fatigué, des confusions à l’écrit avec le f et le v.  Cependant, il plongera scolairement en Ce2 mais là tout est enseigné avec une pédagogie globale, silencieuse, progressant par analogies ou hypothèses, où l’on construit le savoir ; je ne le comprendrais vraiment que plus tard. Une bonne école hors contrat le sauvera l’année d’après.

Notre troisième enfant, Grégoire, est alors proche de ses 5 ans, je reprends mon livre, encore plus déterminée à le faire, car je veux éviter le livre « Ratus » de l’école. J’ai beaucoup lu, interrogé pour ne pas faire d’erreurs cette fois. J’utilise Boscher que je mixte avec Montessori (lettres rugueuses, son de la lettre). Je commence à le faire un peu écrire en même temps, ce que je n’avais pas fait avec les deux autres (tracé des lettres et petits mots).

Tout se passe bien, c’est un enfant facile, volontaire et il saura presque lire avant le CP. Là encore la maîtresse me dira : « quelle belle mémoire à Grégoire », comme on leur faisait répéter deux ou trois fois par jour de petits textes à apprendre par imprégnation, le code devait venir après.

Avec notre quatrième enfant, Louise, je décide de lui faire moi-même la classe, les aînés étant rentrés en Hors Contrat et pensionnaires. Je l’inscris à un cours, méthode alphabétique, utilisation du son de la lettre, écriture au rythme de l’apprentissage de la lecture, de belles lettres bien tracées pour apprendre le geste et qui marqueront la mémoire ; tout baigne avec l’aide du cours où tout est détaillé, explicite, progressif et répétitif.

Il manquera une chose, la manière de faire passer certaines leçons de math ou de sciences.

Cependant Je ne comprenais pas pourquoi ma fille avait des difficultés avec les maths alors que je lui faisais de jolis schémas pour les problèmes (mais sans explications verbalisées suffisantes) ou pour les devoirs de sciences où il fallait décrire le fruit, je lui disais : mais tu le vois bien dans ta tête, tu n’as plus qu’à décrire l’extérieur, la peau, puis la chair et enfin le noyau.

La pauvre me regardait d’un air dubitatif et se creusait la tête pour retrouver les mots de sa leçon. Je fonctionnais avec elle comme pour moi, cela ne l’aidait pas, c’est là que se situait le problème ou comme dirait ma grand-mère « que le bas blesse ». Je m’explique.

Certaines l’auront compris, après ces longs exemples :

Profil Visuel

     Marie était par chance une visuelle, c’était son canal prioritaire d’intégration de l’information et de compréhension. Voilà pourquoi il m’avait fallu juste lui montrer les lettres et le code combinatoire. Elle marchait par photographie, analogie. Plus tard, elle était capable de voir les pages de son cahier dans sa tête lors d’un contrôle pour retrouver l’info.

Profil Auditif

    Jean baptiste était un auditif et l’apprentissage que je lui proposais en lecture même avec un bon livre n’utilisait pas son canal prioritaire : l’oreille. Lorsque j’ai introduit le son de la lettre, puis travaillé sur la reconnaissance auditive des sons et sur leur transcription en graphème tout est rentré dans l’ordre.

En Ce2, lorsqu’il plongea, la pédagogie était globale et essentiellement visuelle, avec beaucoup d’exercices faits en silence.  Plus tard il me dira qu’il entendait la voix de son professeur dans sa tête lorsqu‘il reprenait son cours le soir et que s’il y avait du bruit, de l’agitation dans la classe , cela faisait qu’il sortait sans rien avoir entendu ni retenu et qu’il découvrait son cours le soir en lisant son cahier. La parole est essentielle et primordiale dans tout apprentissage, et nous le verrons pas seulement pour les auditifs.

Profil Kinesthésique

     Grégoire se révéla être un kinesthésique et j’avais pour lui associé la lecture à l’écriture (c a d enseignée simultanément), travaillé sur lettres rugueuses, donc mémoire du geste, ce dont il avait besoin. J’avais utilisé pour lui en plus de l’œil, de l’oreille, la main avec l’écriture. De toute sa scolarité, il fera naturellement beaucoup de fiches détaillées (contrairement à son frère qui récitait ses cours à haute voix et ne marquait que quelques mots clés sur une feuille). En faculté, après un essai avec l’ordinateur, il préfèrera prendre ses cours à la main car il avait compris qu’il retenait mieux ce qu’il avait écrit avec sa main qu’avec le clavier (ceci est même prouvé par des études qui commencent à sortir).

    Louise se révéla être aussi une auditive et pour apprendre ses leçons elle le faisait à haute voix (ce qui lui posera des problèmes, comme à Jean baptiste, lorsqu’elle sera pensionnaire, avec des études silencieuses), et elle avait besoin de me les redire à sa manière et avec ses mots. Lorsque je lui faisais la classe, mes explications n’étaient pas assez oralisées, je suis une kinesthésique visuelle et mes beaux schémas ne l’aidaient pas.

Ce que je découvrais par empirisme, tâtonnement, je le compris à la lecture des travaux d’Antoine de La Garanderie et puis avec la formation de l’Institut Libre des Maîtres (ILFM).

Nous reviendrons plus en détail sur chaque profil dans un autre article, mais ce que je veux bien faire comprendre c’est que d’une part :

Aider son enfant

Il faut connaître le profil de son enfant pour l’aider et pour qu’il puisse utiliser son potentiel et qu’il sache compenser si besoin. Connaître le nôtre aussi pour essayer de varier notre registre quand on leur explique quelque chose.

Et surtout il faut que les enseignants utilisent toutes les entrées sensorielles dans leur enseignement car une classe est variée et qu’il faut s’adresser à tous. C’est la première Loi pédagogique qu’il faut savoir. Un enseignant doit enseigner en parlant, en écrivant, en montrant, avec du mouvement.

Tout simplement s’il écrit au tableau il doit le faire en écrivant au rythme de sa parole, et non silencieusement comme font beaucoup, et se retourner souvent, se déplacer, ne pas hésiter à faire des dessins, schémas mais en les décrivant oralement tout en les faisant. C’était l’instituteur qui avec sa belle craie traçait au tableau, après y avoir fait deux lignes, un beau « a » en décrivant à voix haute son geste : je pars de la ligne du haut, je fais un rond en passant par la gauche et puis une canne à l’envers, et qui terminait par: j’ai fait un « a ». Cela parut ringard à nos pédagogues, mais les travaux de scientifiques sont venus confirmer ce que faisaient nos vieux maîtres.

Dernier point, il faut développer les entrées qui ne sont pas prioritaires chez un enfant, afin d’obtenir un juste équilibre. C’est la base d’un bon enseignement, d’un bon développement pour l’enfant, et cela les parents peuvent le faire.

Véronique Lucas

Maman de 4 grands enfants et grand-mère, spécialisée dans la remédiation auprès d’élèves en difficultés le soir à son domicile.

Crédit photo : @virginiehamonphotographe

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