Comment apprendre le consentement à mon enfant ?

Parler à notre enfant de consentement et de liberté n’est pas chose facile mais c’est évidemment essentiel surtout lorsqu’il grandit. Comme bon nombre de sujets, plus on les évite, plus on veut « protéger » notre petit de certaines choses, de certaines idées, plus il aura envie d’aller chercher la réponse par lui-même, ailleurs. De plus, parler de toutes ces questions est essentiel puisque, sinon, quelqu’un d’autre s’en chargera à notre place.

Dire les choses

Tout d’abord, il est évidemment essentiel de dire les choses, de les verbaliser. Ainsi, dire à son enfant : « personne ne peut toucher ton corps si tu n’es pas d’accord et personne ne peut te forcer à toucher son corps si tu n’es pas d’accord » est essentiel. A partir de ce moment-là, votre enfant aura conscience du caractère interdit et désaccordé de toute atteinte à sa vie privée et à son intégrité corporelle. Il apprend donc ce qu’est le consentement.

Un attachement sécure

Nous savons que ce qui permet aux enfants de poser toutes leurs questions et de mieux comprendre le monde, c’est un attachement sécure. Il se construit tout au long de la vie et depuis les premiers instants de l’enfant et lui permet de créer entre lui et vous un lien de confiance très fort. Ce lien de confiance associé à une certaine souplesse des parents permettra à votre enfant de vous confier ce qui est parfois incompréhensible et difficile pour lui. Il renouvelera ainsi sa confiance en vous. Vous pourrez alors lui rappeler votre désir absolu de le protéger. C’est ainsi que s’inscrira en lui l’idée selon laquelle les adultes qui sont autour de lui sont là pour l’écouter et le protéger si besoin.

Donner sa place au consentement à la maison

La vie à la maison est un excellent entrainement pour la vie extérieure, un « laboratoire » qui permet à l’enfant d’expérimenter les relations humaines, les exigences liées à la vie en communauté et les règles que celle-ci implique. Leur apprendre le caractère personnel et intime de leur corps, de leur sexualité et de leur sexe est essentiel. Pour cela, il est important de développer en eux la pudeur, au minimum l’accepter, au mieux l’encourager. Pour cela, il faut favoriser les espaces de chacun et les temps seuls sont nécessaires. Par exemple, quand votre enfant prend sa douche ou qu’il est aux toilettes, il est important de lui signifier, s’il ne le demande pas naturellement, que personne ne peut rentrer car c’est son espace.

Une question de limites

Evoquer le consentement c’est aussi expliquer et faire expérimenter à votre enfant que son corps est une limite que personne ne peut franchir. Pour cela, nous savons que donner des limites dans l’éducation et des règles dans la journée permet de structurer psychiquement les enfants et de leur faire prendre conscience de ce qui est possible ou ce qui ne l’est pas. Leur donner des limites psychiques qui s’appliqueront aussi aux limites corporelles et sociales. Cela est en lien avec les règles de pudeur et d’intimité que chaque parent peut mettre en place au sein de la famille. Leur expliquer est important, le vivre est essentiel.

Un corps, un coeur pour le consentement

Pour que les enfants comprennent l’importance et aient en tête la valeur du consentement, on peut leur expliquer que notre corps est un endroit très précieux, que c’est notre cadeau de la vie et qu’il va être nôtre toute notre existence ! Il est surtout très précieux parce qu’il est la maison de notre âme, de notre coeur ! Ainsi, lorsqu’on abîme son corps ou que quelqu’un veut lui faire du mal en ne respectant pas notre volonté, on abîme aussi notre coeur. Il est indispensable de faire comprendre à votre enfant cette dualité et ce lien très fort entre le corps et le cœur.

Photo : Hemya Moran Photography pour Maman Vogue