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Selon l’INSEE, l’émergence de nouvelles technologies numériques telle que les ordinateurs, tablettes tendent à réduire la dimension familiale au profit de celles- ci qui s’avèrent être diverses et multiples. Chaque foyer français possède environ 6,5 écrans en 2013. Un français adulte passe en moyenne 2h19 par jour devant un écran (INSEE-2010).
Certes nous sommes tous d’accords pour dire que les écrans nous facilitent notre quotidien et nous rendent grandement services dans la recherche, la rapidité de communication, le gain de temps au travail etc… mais une utilisation excessive et trop prématuré ont des conséquences non négligeables.
En effet, les écrans peuvent aussi perturber la santé des enfants particulièrement au moment de l’adolescence par une utilisation excessive. Cela peut entrainer
Les enfants sont mis de plus en plus jeunes devant les écrans, or, ces très jeunes consommateurs (même les bébés) sont un public particulièrement vulnérable. Les écrans envahissent le quotidien de l’adulte et encore plus celui de l’enfant. Celui-ci a besoin de temps pour se confronter à la réalité de la vie et faire ses propres expériences. Par exemple « Appuyer et glisser avec un doigt ne permettent pas à l’enfant d’apprendre de leur action. »
Un élève sur huit aurait un usage « problématique » du jeu vidéo (OFDT et CJC)
« La pratique excessive de jeu vidéo est souvent liée à un défaut de surveillance et de sollicitude parentale »,
Beaucoup évoquent le fait de « ne pas parler facilement à leurs parents ni trouver du réconfort auprès d’eux ».
La question des nouvelles technologies et du monde virtuel, de la sollicitation permanente de l’écran est primordial. Parents et soignants ne sont-ils pas en effet en première ligne dans cette confrontation nouvelle des écrans face aux jeunes ?
Nous pouvons alors nous demander quels sont les conséquences parfois dangereuses de ces écrans et en quoi le rôle des adultes est-il si important dans l’accompagnement des jeunes enfants face au monde virtuel ?
Le bébé devant l’écran, a une attitude passive qu’il subit dont il n’est pas capable de s’extraire et dont il ne retiendra rien, si ce n’est beaucoup de fatigue et une grande irritabilité, pas forcément visible tout de suite. L’écran excite, attire, déconcentre et empêche d’une certaine manière de développer l’attention dirigée et volontaire. (V.PEDUCASSE, 2013, 95)
« Pour bien grandir, un enfant a besoin d’utiliser l’ensemble de ses sens, de s’inscrire dans la vie réelle et de s’identifier à des êtres humains, pas à des présentateurs ou à des personnages de dessins animés. »
Or, neurologiquement le bébé va s’orienter et maintenir son attention vers les objets en mouvements, notamment à la télévision.
On observe un impact important des écrans sur le sommeil, alors que celui-ci est essentiel pour les apprentissages.
Le sommeil est un élément primordial pour la croissance, le développement et l’acquisition des apprentissages de l’enfant. En effet, si l’enfant ne dort pas assez, il pourra y avoir une réelle répercussion sur ses résultats scolaires. Et pourtant, de nombreux enfants ont des écrans présents dans leur chambre.
Il existe cinq grands thèmes en rapport avec le développement cognitif :
« La réussite scolaire est inversement corrélée au temps d’exposition aux écrans. » (B. Harle) ce qui montre les répercussions directes de ceux-ci sur l’attention.
Quant au langage :
La télévision, présente en fond sonore de façon permanente, prive l’enfant de temps de lecture pourtant nécessaire à la maitrise de la langue française. La pratique des jeux vidéo d’action peut entrainer une pensée trop rapide, superficielle, fluide, ce qui se surajoute aux troubles scolaires. (O. Houde)
Les écrans entrainent des troubles de l’attention et de la compréhension qui seraient liés à une émergence importante des troubles « dys ». Les écrans empêchent l’enfant d’accéder au symbolique, c’est-à-dire au moment de l’apparition du langage.
Le travail d’un enfant est de jouer ; or, les écrans détournent l’enfant de la créativité. L’enfant est d’une certaine façon privé d’expériences sensori-motrices.
Quant au langage, celui-ci est réduit à une fonction descriptive, succession de mots sans lien. Or, le langage est en effet très important dans le développement de l’enfant puisqu’il lui permet de se sociabiliser et de rentrer en communication avec son entourage.
Les manières d’apprendre peuvent être modifiées par les écrans car en effet le cerveau est un organe plastique.
Certains comportements d’enfants peuvent s’expliquer par le contenu qu’ils ont vu sur les écrans.
L’enfant ne fait aucun lien entre les objets vus sur les écrans et ceux de la réalité. Nous pouvons alors nous poser la question de savoir si l’enfant saura distinguer les événements se passant dans le virtuel et ceux du réel. Quand le bébé commence à s’intéresser au petit écran, celui-ci est encore bien trop jeune pour saisir le sens d’un enchainement d’image. Celui-ci ne comprend pas l’histoire.
L’omniprésence des écrans, fait que les enfants sont facilement en contact permanent avec le monde virtuel et l’enfant peut être alors privé en partie de certaines relations humaines qui pourtant sont primordiales à son bon développement social.
Un enfant a en effet besoin d’entrer en relation avec les autres pour s’épanouir. Celui-ci ne sera plus forcément capable de comprendre le fonctionnement relationnel en société.
Les jeunes ne manquent pas de support de communication pour joindre à tout moment leurs amis. « L’ordinateur comme le téléphone sont présentés comme les atouts de la liberté, or ce sont de véritables fils à la patte qui rendent cependant les enfants joignables à tout instant. » (X. MOLENAT)
Cet aspect peut nuire au développement de leur autonomie, de la confiance en soi et générer certaines angoisses plutôt que de l’apaisement. L’enfant pourra alors avoir des difficultés à rester seul car le portable ou l’ordinateur l’auront souvent habitué à être dépendant des autres. De plus cela néglige la qualité du lien.
Le jeune enfant a besoin avant tout d’échange. Echange des regards, échange dans les jeux, les gestes et les gazouillis. « Des interactions fines que les écrans ne remplaceront jamais » (V.PEDUCASSE)
O.HOUDE renforce cette prévention en déconseillant lui aussi l’exposition précoce et excessive des bébés aux écrans télévisés sans présence humaine interactive et éducative. « L’utilisation sociale dominante, c’est de se servir de la télé comme d’une baby-sitter.
« Le jeune enfant a besoin de l’adulte, et en est dépendant. »
Il est nécessaire qu’un adulte soit présent à côté de l’enfant et du jeune adolescent lors de son utilisation des écrans.
De 3 ans à 12ans, ces jeunes sont en pleine croissance physique, intellectuelle et humaine et le dialogue parent-enfant est nécessaire et primordial. L’adulte a la responsabilité de surveiller ce que l’enfant regarde (choix des jeux vidéo, des films, des recherches sur internet, combien de temps etc.).
Les parents doivent prendre le temps d’échanger avec leurs enfants, c’est un aspect à ne pas négliger pour sa construction. L’adulte permet de mettre un sens aux choses du virtuel.
Après 3 ans, si l’enfant est devant l’écran il est bon que le parent s’assoit pour commenter et regarder un dessin animé avec son petit. (V.PEDUCASSE, 2013- 96)
S. TISSERON propose la règle de 3-6-9-12, règle intéressante pour apprivoiser les écrans petits à petit et de façon adaptée. Cette règle donne une ligne de conduite précise :
En savoir plus sur la règle de 3-6-9-12
En effet, il est important de mettre des mots sur ce que l’enfant a vu ou va regarder et de toujours en tant que parent avoir une attention bienveillante. L’enfant a besoin de se sentir dans un climat de confiance et de sécurité pour grandir
Les parents et les jeunes sont de grands consommateurs en puissance d’écrans. X.MORLINAT évoque ainsi quelques moyens de prévention notamment des outils permettant de limiter le temps de connexion (contrôles parentaux, logiciels spécifiques).
En effet, les parents doivent prendre conscience que leur propre pratique des écrans influence leur enfant. « Les parents savent-ils eux-mêmes bien utiliser les écrans ? »
L’adulte doit se rendre crédible auprès du jeune. Par exemple, si des parents interdisent le portable de leur enfant au moment des repas familiaux et qu’en même temps ils répondent eux-mêmes à chaque sonnerie de leur portable, ils ne seront pas étonnés de perdre la confiance de leurs enfants. « Un enfant est devant un écran parce que le parent le veut bien. ». Dans l’éducation des enfants, des limites doivent être posées et doit faire preuve d’une autorité aimante et contrôlée.
Les parents ont besoin d’apprendre les compétences de leur enfant afin de lui proposer des activités adaptées en fonction de l’âge de l’enfant. Pour cela il est nécessaire que les parents proposent un éventail d’activités qui ne se réduisent pas uniquement aux écrans.
Il est aussi primordial que l’enfant ne regarde pas l’écran seul, qu’il soit accompagné dans cette utilisation du virtuel. Etre attentif au contenu que l’enfant regarde et rester vigilant tout au long du film. Les enfants n’ont pas conscience de l’impact des écrans, il faut donc prendre le temps de leur expliquer et de leur faire remarquer les effets secondaires sur eux s’ils utilisent le virtuel avec excès. Il est donc nécessaire de créer un cadre d’utilisation des écrans
Quelques points de recommandations chers parents pour vous aider à mettre en place chez vous des mesures concrètes pour mieux gérer l’utilisation des écrans de vos enfants :
Il est bon de faire des activités avec son enfant, de passer du temps avec lui, en étant présents, pour le divertir, le détendre, l’instruire. Un enfant peut et doit savoir s’ennuyer. Il n’y a aucun problème à ça, au contraire !
Grâce à ses parents, l’enfant apprend à s’auto-protéger et s’autogérer au fur et à mesure qu’il grandit. Pour cela, il est nécessaire d’accompagner l’enfant en fonction de son âge face aux dangers que peuvent induire les écrans. Une vigilance accrue des parents est donc importante quant aux limites d’utilisation ainsi qu’aux contenus, cela pour le bon développement et la santé de l’enfant.
Clotilde d’ESCAYRAC
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