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Egoïste, capricieux, inadapté à la vie en groupe, autant d’idées reçues qui entourent l’enfant unique. Mais qu’en est-il vraiment ?
Un choix ?
Le petit premier à peine arrivé, et voici que la pression sociale se remet direct en route : « Alors, le deuxième, c’est pour quand ? » Même pas le temps de dire ouf ! Hé oui, car l’image veut que vous ayez au moins deux enfants. Et si, en plus, vous avez une garçon et une fille, alors là, vous êtes une femme parfaite.
Mais voilà, le deuxième, n’est pas forcément au programme. Ce peut être par choix. En effet, l’argument de l’enfant unique pour pouvoir subvenir parfaitement à ses besoins, lui offrir de belles études peut aisément s’entendre dans nos sociétés. Mais, il se peut aussi que ce ne soit pas tout à fait un choix. Les mamans qui ont galéré pour le premier ne diront pas le contraire. Elles n’envisagent probablement pas de reproduire l’expérience. Et on les comprend !
Finalement, l’enfant unique n’est pas forcément le fait de parents égoïstes, bien au contraire. Pourtant, c’est une réalité qui a toujours mauvaise presse.
La vie au quotidien
Les bons côtés
L’enfant unique bénéficie d’une attention accrue de ses parents. Ils lui sont entièrement dévoués : développement, bien-être et loisirs. Qui dit mieux pour bien grandir ? Il a aussi tout son temps pour évoluer sans être pressé par un autre membre de la fratrie. Pas de complexes, pas de compétition, l’enfant se développe à son rythme.
Ce premier point est important. Car il entraine souvent un développement intellectuel plus rapide. Pourquoi ? Parce qu’on a le temps pour la lecture du soir, les jeux et une plus grande stimulation intellectuelle par exemple. Puis plus tard, l’inscription dans un club sportif, des cours particuliers ou des voyages qui occasionnent moins de privations pour un enfant que pour deux ou trois.
Cela se ressent aussi sur sa faculté à s’exprimer. En effet, il est reconnu qu’un enfant unique – parlant une bonne partie de son temps avec des adultes – possède un vocabulaire plus étendu, une argumentation mieux maîtrisée, soit, globalement une meilleure expression. Cela les aide-t-il à l’école ? Probablement, bien qu’il n’ait pas été prouvé qu’un enfant unique soit meilleur élève que les autres.
Être seul une bonne partie du temps force à être autonome et responsable. Car non, les parents ne sont pas 24h/24 sur le dos de l’enfant. Alors, le petit apprend à être ordonné, à travailler et à s’occuper seul, à faire les taches du quotidien sans l’aide d’un grand frère.
Les moins bons côtés
C’est le revers de la médaille. Avoir toute l’attention de ses parents, c’est bien, sauf quand cela se transforme en super-pression. En voulant bien faire, la famille ne se rend pas toujours compte du poids qu’elle fait peser sur un seul et unique bambin. Bien lire, être le premier au poney, dans les cinq meilleurs en classe, développer son oreille musicale…pire que l’emploi du temps d’un ministre ! Trop d’attention tue l’attention et peut finir aussi par tuer la relation parents/enfant si celui-ci ne supporte plus cette contrainte.
Pas de petit frère pour piquer tous les Playmobils, ni de sœur pour grappiller dans son paquet de chocolats préférés. Et oui, le partage s’apprend aussi comme ça en famille. L’enfant unique, lui, n’expérimente pas ça dans son quotidien. Cela fait-il de lui un égoïste ? Pas si sûr. Car on peut aussi apprendre à partager avec des parents attentifs à ce sujet.
C’est l’une des plus fameuses idées reçues sur l’enfant unique : il est solitaire et timide puisqu’il n’a pas de contacts avec d’autres enfants à la maison. Pour autant, cela ne le prive pas d’avoir une bonne bande de copains à l’école ou dans le voisinage. Certes, cela ne remplace pas les frères et sœurs, mais c’est un excellent moyen de se confronter aux codes des enfants du même âge.
On dit aussi parfois que l’enfant unique n’est pas compétitif car il ne développe pas assez cet instinct en étant seul.
Vivre avec des adultes et converser le soir à table avec eux, c’est aussi entendre les « problèmes » des grands. Et incontestablement, cela fait mûrir plus vite. C’est aux parents d’être attentifs à laisser sa place à l’enfant sans le mêler à certaines discussions.
Alors que faire ?
Inscrivez votre enfant à des activités extrascolaires de groupe, comme un sport collectif, le théâtre, où il sera confronté aux autres. Il devra apprendre à gérer la personnalité de l’autre, ses envies, ses façons de faire bonnes ou mauvaises, bref à la vie en communauté.
Cousins, voisins, amis, camarades de classe autant de bambins qui aideront votre enfant à créer des liens et à se situer au sein d’un groupe. Il développera aussi son esprit d’équipe et de cohésion. Favorisez les invitations à la maison, les journées chez les copains, et pourquoi pas le centre aéré.
Si son état d’esprit s’y prête, inscrivez-le à des compétitions sportives. Il pourra alors expérimenter ce qu’est la compétitivité. Attention toutefois à ne pas froisser un caractère résolument non compétiteur s’il en est.
Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand on n’a qu’un enfant. Mais évitez de le surprotéger. Laissez-lui faire ses expériences, même si vous en connaissez déjà l’aboutissement. C’est pour lui le moyen de percevoir et identifier les réalités de la vie.
Probablement le meilleur conseil de cette liste. On a tous envie d’avoir un p’tit génie à la maison…encore plus quand il est unique. Mais un peu de modération ! Il doit aussi pouvoir grandir à son rythme, sans se sentir obligé de vous faire plaisir sur tout, car c’est de ça dont il peut s’agir aussi. Laissez-le respirer, acceptez ses failles… Ce qui partait d’une intention louable pourrait se transformer en conflit latent ou déclaré avec un jeune qui « pète un plomb » face à vos exigences.
Adeline
©Photo Virginie HAMON pour MAMAN VOGUE
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