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Penser en même temps aux cahiers de numéro 1, au doudou du dernier, au collant de danse de la seconde, tu sais faire ! Tu as une organisation rodée qui change en fonction des jours et des activités et un emploi du temps en tête en permanence. Chaque tranche horaire libre est rentabilisée pour vider ce satané panier de linge et remplir ce frigo qui, lui, au contraire, se tari sans cesse.
Finies les siestes en même temps que votre nouveau-né ou les soirées à rallonge puisqu’à 19h il est parti pour sa nuit. Non, tu as du mal à ouvrir un bouquin et tu t’endors inopinément dessus. Ou alors, tu arrives à le faire mais avec, en arrière-plan, des bruits en tous genre et/ou avec un enfant sur les genoux.
Autant de rythmes que d’enfants ! Quand le petit a faim dès 11h et qu’il va forcément filer à la sieste juste après, l’aîné n’aura a priori pas envie de déjeuner avant une bonne heure et la sieste, s’il la fait encore, n’en parlons pas… il s’endormira probablement pile poil quand le premier rouvrira un œil. Bref, une histoire sans fin on vous dit !
Anticiper les repas, les devoirs, les sacs… Bref, prévoir et exécuter avant le temps fixé (merci Larousse), tu en as compris l’importance ! Ça ne veut pas forcément dire que tu l’appliques. Mais, a priori, si tu as tenté, tu sais que c’est le chemin de la vérité.
Avec l’aîné, nous voulons souvent que tout soit parfait : le rythme, les repas, les habits. Après, tu acceptes ce qu’avant tu regardais avec dédain : la trace du petit-déjeuner encore autour de la bouche en allant à l’école, le pull tâché de la veille mais le panier à linge était déjà à ras bord, le coucher un peu trop tardif, les jouets éparpillés absolument partout… Tu lâches prise sur ce qui, au fond, n’a pas grande importance.
Devenir maman c’est opérer une transition qui demande parfois des ressources inouïes d’adaptation. Ce sentiment de dépassement n’arrive pas au même moment pour chacune. Pour certaines, ça a été à la naissance du premier enfant, pour d’autres « le plus dur c’est quand tu passes de deux à trois car il y a plus d’enfants que de parents. » Finalement, ce n’est pas le nombre d’enfants qui fait la difficulté, le cap à franchir est propre à chacune. Ma belle-maman, pourtant à la tête d’une tribu de neuf, me confiait que c’était l’arrivée de son aîné qui l’avait le plus challengée.
Tout n’est pas qu’une question d’organisation ou de quantités. Élever un enfant c’est cultiver sa personnalité, le pousser à se battre contre ses faiblesses et magnifier ses qualités. C’est prendre en compte les milliers de petites choses qui font son être chaque jour. C’est comprendre son quotidien, ce qui se passe dans sa petite tête et, tout bêtement, connaitre ses goûts et ses copains d’école. C’est aussi adapter un tant soit peu son schéma éducatif à la personnalité de chaque enfant et l’élever au mieux en fonction de ce qu’il est.
Alors chapeau à toutes ces mamans d’un, deux, trois, six, huit enfants car chaque enfant est un nouveau mystère que l’on reçoit et qu’il nous appartient de comprendre.
Marie-Amélie Clement
@bonjour.melie
Credit photo : @Philippine Chauvin pour Maman Vogue