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Il n’y a pas à dire, cela fait un jour, deux, quelques semaines, mois, années que vous vous connaissez : le courant passe sacrément entre vous deux ! Qui donc ? Nous vous laissons deviner…
D’un côté, une joie difficile à cacher, un visage qui s’anime sans retenue, des pieds et des mains qui dansent devant la simple apparition de cette figure tendrement connue. De l’autre, un sourire naissant et béat de parent raide dingue qui se veut le spectateur invétéré d’un tel spectacle de joie !
Un père, une mère voit son reflet de parents dans les yeux de son enfant ; le bébé se développe sous le regard et l’attachement de ses parents ; voilà un beau travail d’équipe !
Par ses cris, ses sourires, par son attention, par l’ensemble des signaux qu’il adresse à ses parents, le bébé contribue profondément à déterminer le vécu, les satisfactions, les angoisses, la culpabilité et l’estime de soi d’une mère/de lui-même d’un père. Bébé influence alors lui même la qualité et la quantité des soins qu’il reçoit.
Bien entendu, chaque relation parent-enfant est unique. Un père, une mère, n’a pas la même relation avec ses différents enfants. Pourtant, il est possible de relever deux niveaux généraux d’interactions parent-enfant :
C’est à dire la manière dont le comportement de la mère/du père et celui de l’enfant s’agencent l’un par rapport à l’autre. C’est une interaction réelle, celle que l’on voit. Dans celle-ci, parent et enfant utilisent différent moyens comme le regard, les paroles et les contacts physiques.
En effet, un parent et son bébé dialoguent aussi avec les yeux ! D’ailleurs, lorsque les mères expriment l’émergence de leurs sentiments d’amour pour bébé, elles évoquent souvent son regard. Celui-ci est souvent ressenti comme gratifiant et valorisant. De plus, il semble que le regard de la mère (ou celui du père) augmente la tendance de bébé à fixer le visage de son parent. Une raison de plus pour le dévorer des yeux!
Cependant, si certains bébés s’engagent très activement dans ce temps d’échange par le regard, d’autres auront un contact visuel moins prolongé et d’allure moins intense. D’autres encore pourront l’éviter. Père et mère jouent un rôle important dans la qualité et la durée de ces épisodes de regard mutuel. Eux aussi répondent avec de grandes différences individuelles au regard de leur bébé. Certains y trouvent plaisir et gratification, d’autres peuvent y réagir avec angoisse.
Ainsi, grâce au regard mutuel, bébé va se constituer une image de lui distincte et différenciée de celle de sa mère, car il perçoit dans le visage de celle-ci des émotions, des états affectifs différents des siens.
De façon plus sonore que par l’intermédiaire des yeux, d’autres interactions se créent par des échanges langagiers :
Les cris de bébé et les réponses apportées par sa mère ou par son père représentent l’un des modes d’interaction les plus fréquents !
Ces interactions sonores suscitent chez un parent, des affect intenses et un sentiment « d’urgence » qui pousse à agir pour mettre fin à l’état de détresse qu’ils peuvent transmettre.
Pourtant, chaque enfant possède des différences individuelles dans la fréquence et la durée de ses cris. A la fin de la première année, selon des observations, ces différences dépendraient souvent de la façon dont la mère, le père, auraient répondu aux cris pendant ce début de vie :
Les bébés dont les mères auraient répondu rapidement auraient tendance à utiliser rapidement d’autres canaux de communication comme les vocalisations, les expressions du visage, les gestes. Ceux dont les cris auraient bénéficié de peu de réponses ou de réponses tardives, auraient tendance à continuer plus longtemps d’utiliser ce mode de communication en vue d’une interaction.
Plus tard, par des vocalises variées, bébé communique à sa mère ce qu’il ressent. Elle sait aussi s’adapter à la sensibilité acoustique et au stade de développement de son enfant :
– Dans les premières semaines, elle donne à sa voix un timbre plus aigu et utilise des fréquences spécifiques, ce qui donne l’impression d’une chanson au delà d’une parole. Le rythme régulier et les longues pauses paraissent propres à ne pas sur-stimuler le nouveau-né.
– Vers 4 mois, bébé est très intéressé par les transformations des mimiques et les variations d’intonation des paroles de son interlocuteur.
– De 1 à 2 ans, le jeune enfant s’intéresse beaucoup à son environnement et communique avec sa mère/son père à son propos. C’est la période du doigt pointé ! Les paroles de ses parents s’adaptent, maman ou papa parle de façon plus longue et le contenu est plus complexe.
Baisers, étreintes, blottissements, tous ces types de caresses jouent un rôle essentiel dans la genèse de l’attachement parent/enfant.
De plus, la dynamique de ce dialogue apparaît dans la manière dont la mère est sensible aux manifestations de confort, d’inconfort, d’angoisse, de peur de bébé et dans la réponse qu’elle lui donne : changement de position, bercement, etc. Le bébé est aussi actif dans cet échange : certains recherchent le contact, se blottissent, se détendent dans les bras ; d’autres petits loups se raidissent, repoussent le contact lorsqu’ils sont portés.
Souvent, vers 7 mois, bébé répond à l’adulte qui lui tend les bras en tendant les siens à son tour. Ensuite, il adopte ce geste comme signal d’appel.
Enfin, vers 1 an, l’enfant peut aller dans les bras de l’un ou l’autre de ses parents pour compléter sa réponse par un étreinte plus ou moins chargée d’émotion.
A ce propos, ces interactions peuvent aussi être entièrement affectives.
En effet, particulièrement vers l’âge de 3-6 mois, les émotions sont le sujet dans l’interaction entre maman et bébé.
En regardant les expressions affectives apparaissant sur le visage de bébé, une recherche a montré que le nouveau-né éprouve des vécus émotionnels d’intérêt, de dégoût, de détresse ainsi qu’un précurseur de la surprise. Au cours des 4 mois qui suivent surviennent la colère, la surprise, la joie. Enfin, la peur se manifeste après 6 mois.
Ensuite, au fil du temps, cette interaction affective restera un élément important de la relation parent/enfant mais elle ne sera plus aussi manifestement évidente car l’attention du bébé pour ses figures d’attachement ne sera plus aussi exclusive : il explorera d’avantage l’environnement. Sa mère sera alors la médiatrice qui lui permettra de s’intéresser à de nouveaux objets.
Il est à noter que le bébé perçoit l’état affectif de sa mère par l’intonation, le rythme, le timbre de la parole ainsi que dans ses bras par la posture qu’elle adopte, sa détente ou ses tensions.
Ainsi, cette harmonisation des affects permet à parent et bébé de faire l’expérience d’une communication particulière donnant aux deux interlocuteurs le sentiment d’une intimité profonde et au bébé le sentiment de se sentir compris dans ses émotions.
Vous voyez, préparez vos vocalises, vous avez encore tellement de choses à vous dire !
© photo Clarisse de Lauriston
Marie Duval
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