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Que ce soit par choix ou parce que la vie en a décidé autrement, certains parents n’ont qu’un seul enfant. Une situation familiale souvent mal perçue, à tort. Il existe en effet un mythe concernant le syndrôme de l’enfant unique souvent considéré comme une personne tyrannique, égocentrique, associable ou possessive. Ces défauts ne sont pas inévitables et il revient surtout aux parents d’éduquer leur enfant sans tomber dans les écueils classiques.
Dans son ouvrage L’enfant unique – Atouts et Pièges, le pédo-psychiatre Carl E. Pickhardt invite les parents d’enfant unique « à prendre de la distance par rapport à leurs désirs, à laisser leur enfant épanouir sa personnalité et ses différences ». Voici quelques clés qui sont proposées :
N’ayant pas de frères et sœurs, l’enfant unique n’a pour seuls compagnons que son père et sa mère. C’est pourquoi il peut avoir tendance à se laisser diriger dans sa vie familiale par le besoin de ressembler à ses parents. Ces derniers ne se rendent pas vraiment compte de l’influence qu’ils ont sur leur enfant ni de la pression qu’ils exercent sur lui afin qu’il adopte leur comportement et leur fasse plaisir.
Aussi, le rôle des parents est de mettre en valeur la différence de leur enfant. Lui montrer qu’ils ne sont pas forcément un modèle à suivre et n’ont pas parole d’évangile. Ils doivent lui faire comprendre que leurs différences sont une richesse grâce à l’utilisation de paroles valorisantes : « C’est bien tu l’as fait à ta façon ! », « Ton point de vue personnel est intéressant », etc…
Dans la mesure ou l’enfant unique n’est entouré que d’adultes (ses parents) il peut être précoce verbalement et socialement. Paradoxalement il peut se montrer immature affectivement et psychologiquement, n’ayant ni frère ni sœur avec qui jouer ou se disputer.
Même si l’enfant unique semble socialement mûr et à l’aise avec les adultes, il peut en raison de son immaturité, éviter de jouer avec des enfants de son âge et préférer soit la compagnie des plus âgés soit des plus jeunes. C’est pourquoi les parents doivent favoriser des activités avec des enfants du même âge que lui : activités extra-scolaires, invitations, etc…
Concernant les mamans solos, elles sont contraintes, du fait de leur situation, de donner plus de responsabilités à leur enfant ; ce qui a l’avantage de lui donner plus de liberté. Ainsi l’enfant unique se retrouve plus libre pour édicter ses propres règles et s’ouvrir à la vie sociale, il devient responsable et voit s’accroitre son estime de soi.
Quand une maman solo s’engage dans une nouvelle relation, l’enfant peut alors percevoir le nouveau venu comme un rival et se montrer possessif avec sa mère. C’est pourquoi il est indispensable que sa maman lui montre qu’elle a sa propre vie et que son enfant n’est ni son principal soutien ni son seul confident.
Ce conseil est aussi valable pour les parents qui ont plusieurs enfants mais il est d’autant plus vrai pour un enfant unique qui fait partie d’une relation à trois souvent très intime et complice. Deux écueils sont à éviter : utiliser son enfant comme médiateur ou bien comme une arme pour faire du chantage.
Évitez les phrases du type « Toi au moins tu m’aimes » où l’enfant est devenu un refuge affectif ainsi que les comparaisons sur des points négatifs comme « Tu es aussi têtu que ta mère » ou « Tu as le sale caractère de ton père ».
L’enfant unique est souvent perçu par l’extérieur comme un être égocentrique, où toute l’attention des parents tourne autour de lui, voire comme un petit tyran qui impose ses règles. Ce comportement peut le desservir une fois qu’il sera adulte et lui poser problèmes dans ses relations sociales.
C’est pourquoi il est conseillé aux parents de modérer ces traits de caractères en apprenant à leur enfant unique les principes de la réciprocité et de l’échange.
Grâce à l’attention constante que lui accordent ses parents, l’enfant unique est particulièrement attaché à eux. À tel point que le lien avec ses parents peut être difficile à dénouer, en particulier avec sa mère.
C’est dans la perspective qu’un jour l’oiseau quitte son nid, que les parents doivent élever leur enfant en acceptant que toute éducation se termine par une perte. En effet, le plus grand acte d’amour est de laisser partir celui ou celle que l’on aime.
TÉMOIGNAGES : FAIRE LE DEUIL D’UNE FAMILLE NOMBREUSE TANT ESPÉRÉE
© photo Albane de C, photographe des familles
Perrine de Robien
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