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Polémique Goldman: quelle éducation choisir pour nos enfants ?

 
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Enfants qui font une bêtise… ou qui s’expriment et se défoulent ? Question de point de vue.

S’il est un mode d’emploi manquant depuis la création de l’humanité il s’agirait de celui de l’éducation des enfants. Pour pallier cette absence cruelle, nombreux sont les professionnels de la santé et de la petite enfance qui exposent leurs théories éducatives. Les rayons des librairies regorgent ainsi de manuels à pour se rapprocher du Graal : des enfants qui vont bien et nous le rendent bien. De « File dans ta chambre ! » à « Eduquer sans punir », le choix est vaste et les théories s’affrontent. Depuis, les mamans voguent entre deux eaux : quelle éducation choisir ? Pourquoi le mode d’emploi change tout le temps ? Appelez moi le service après-vente !

La polémique « Goldman »

Ces dernières semaines, le nom de Caroline Goldman (oui, la fille du chanteur !) a fait salon dans les médias. Celle-ci remet en cause dans un podcast à succès – puis dans son livre – les bienfaits de l’éducation dite positive. Effectivement, dès le titre de son ouvrage, l’auteur et docteur en psychopathologie clinique annonce la couleur: des limites éducatives doivent être fixées et données sans équivoque et l’autorité assumée. C’est pourquoi Caroline Goldman prône la pratique du « time-out ». Cette dernière consiste à envoyer l’enfant se calmer quelques minutes quand il a fait une bêtise ou une crise de colère.

Mais cette sanction n’est pas du goût de tous: elle serait le fruit d’un autoritarisme primaire, à éviter au maximum. En 2022, le Conseil de l’Europe, sous la pression d’associations, exprime son intention de supprimer cette « mise à l’écart temporaire de l’enfant » de ses recommandations éducatives. Caroline Goldman s’insurge et dénonce le courant de « l’éducation positive » coupable selon elle de dicter à tous un laxisme éducatif.

Le duel éducation positive et éducation stricte se résume souvent de façon très binaire. Trop laxiste d’un côté, trop stricts, voir « violents » de l’autre. Qu’en est-il réellement et que tirer de ces courants aux préceptes à première vue opposés ?

L’assise morale de l’éducation dite positive ou bienveillante

Depuis 2010 environ, l’éducation positive trône au cœur du politiquement correct tout en animant et agitant les discussions en société.

Un grand nombre de parents, souvent au regard de leur propre éducation, est séduit par les préceptes défendus entre autres par Isabelle Filliozat. Disparus les concepts de punitions, de caprices, de récompenses. En effet, à ces préceptes sont préférés ceux de l’écoute attentive et empathique. L’intérêt de l’enfant est au cœur du débat et l’intention est précieuse. L’enfant est pris en considération dans ce qu’il a de plus précieux et gagne en visibilité dans la société et dans la vie quotidienne. Il n’est plus considéré comme une personne en devenir. C’est une personne, à part entière, avec ses droits et ses devoirs d’enfants. L’éducation positive offre une place très qualitative à l’épanouissement de l’enfant : l’adulte se met à sa hauteur d’enfant pour adopter les meilleures attitudes et réponses possibles à son égard. L’enfant gagne en confiance en lui et apprend à prendre des initiatives.

Seulement, le concept, comme tous les concepts, dépasse quelquefois les limites de l’entendement. De la bienveillance au laxisme, la frontière est fine. Si la bienveillance envers les enfants est défendue corps et âme, celle envers les parents n’est pas toujours évidente.

Ainsi, sur les sites grand public traitant de parentalité, il n’est pas rare de lire que grâce aux dernières recherches scientifiques des neurosciences on sait désormais que le cerveau se développe « de façon optimale » avec une éducation bienveillante. A l’inverse, une éducation trop stricte et punitive altèrerait les capacités cognitives de l’enfant. Evidemment Juliette, après avoir envoyé au lit son petit dernier qui enchaînait les coups tordus depuis deux heures, tombe sur cet article et culpabilise à en pleurer. Elle lui a pourtant apporté une réponse éducative claire et sans violence, plutôt que de s’énerver contre lui ou d’avoir un geste malheureux d’agacement.

Une violence à deux échelles

Dans une tribune publiée par le journal Le Monde le 23 mars dernier, Caroline Goldman a été accusée de prôner une « éducation coercitive et violente ». Dans son droit de réponse (Le Point, 26 mars 2023) elle précise: « Je veux juste que les parents s’autorisent à recourir au time out pour faire intégrer progressivement les interdits à leurs enfants (pour leur sécurité et la préservation de leurs liens aux autres), sans craindre de les traumatiser. » Enfin, elle s’interroge au sujet de ses détracteurs : « Maîtrisent ils bien les contours réels de l’enfance violentée ? ».

« Qu’ai-je donc fait en punissant mes enfants ? Suis-je un mauvais parent ? Ma belle-sœur qui est si douce avec sa fille est-elle plus forte que moi ? J’ai lu qu’il ne fallait jamais laisser un nourrisson pleurer. Ce serait dramatique pour son cerveau … J’ai des jumeaux et toujours pas de greffe d’un troisième bras, que faire ? » Les forums de discussion entre parents n’ont jamais eu autant de succès. En effet, les questions y affluent par milliers. La maternité devient une mission à accomplir, toujours aussi complexe, mais dans le calme, la patience et avec le sourire, merci.

Cette violence de la mission parentale atteint des sommets. Les burn-out sont de plus en plus nombreux. Les parents s’auto-critiquent en permanence. A peine rentrés de leur travail, leur cape de parents est mise, avec une pression incroyable sous-jacente. Cette auto-évaluation parentale constante peut avoir de lourdes conséquences. La remise en cause est permanente. Les mots sont choisis avec minutie, les gestes, les intonations. L’instinct maternel, le bon sens parental, l’amour filial laissent la place à une éducation sans cesse contrôlée et remise en question. Chaque parole nécessite une explication, chaque demande induit une justification de l’adulte à l’enfant, chaque colère enfantine ouvre à une discussion parfois interminable. L’heure avance et l’enfant n’est pas brusqué, certes, mais pas couché non plus. La fatigue gagne du terrain, insidieusement. Une violence ne réside t-elle pas derrière cette pression constante ?

Retrouver le bon sens dans l’éducation

Bien sûr, la parentalité positive se base sur un postulat important: un enfant mérite une haute considération et un respect infini. Heureusement, nous avons évolué dans notre regard posé sur l’enfant et avons banni certaines réponses éducatives archaïques et violentes. Il n’est plus à démontrer que la douceur se doit d’être au cœur de notre éducation. L’éducation positive nous apprend à relativiser certains pans de l’éducation que nous avons nous-même recus. L’éducation plus traditionnelle nous maintient dans la conviction que certains de ces préceptes étaient excellents et à poursuivre. Reste aux parents à trouver leur équilibre le plus juste et bon possible entre ces deux courants.

La douceur n’a jamais empêché la fermeté. Ainsi l’autorité n’a jamais été synonyme d’autoritarisme. Une société, tout comme un enfant, ne peut vivre sans limites. En effet, l’enfant a besoin de ces limites pour se sentir en sécurité et bien grandir. Plus précisément les limites sont la preuve qu’il a de l’importance et qu’on veut le mieux pour lui. Un enfant qui serait lâché dans le monde sans filet et sans soutien, ne serait-ce pas la plus grande des violences ?

Si, enfin, on se faisait un tant soit peu confiance en tant que parents ? Si on faisait confiance à nos enfants aussi, que l’on connait mieux que quiconque ? La clé pourrait-elle être de s’adapter à son enfant pour lui proposer la meilleure relation éducative possible !


L’existence de différents courants d’éducation n’est pas nouvelle. De la fin du XIXè siècle à aujourd’hui, le statut de l’enfant a progressivement changé et a pris de plus en plus d’importance. Au sujet de l’éducation des enfants, Emmi Pikler, Rudolf Steiner, Maria Montessori exprimaient déjà leurs théories en leur temps. L’arrivée des neurosciences dans les années 1960 permit l’apport d’arguments scientifiques pour étayer les thèses éducatives. Nos modes de vie évoluent, les courants éducatifs également. Aux parents, maintenant, de faire le tri et de ne tirer que du positif dans leurs lectures ! Parce qu’un parent qui va bien et qui se fait confiance, n’est-ce pas déjà le meilleur des exemples pour avancer dans la vie ?

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