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Tu feras du latin, mon enfant !

 
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Apprendre le latin : un chemin de contraintes ?

Dans mon école, quand j’étais plus jeune, la question ne se posait pas. Le latin était obligatoire. Et j’en suis bien heureuse !

Je n’ai donc pas connu les regrets ni l’héroïsme imposés aux jeunes latinistes de nos jours : certains doivent se lever plus tôt que les autres pour arriver à la première heure à l’école dans le froid de l’hiver ; d’autres regardent leurs copains partir en récréation à l’heure du repas alors qu’ils ont encore le ventre vide ;  d’autres essaient de se concentrer une heure de plus en fin de journée en entendent leurs camarades de classe piailler gaiement à la sortie de l’école ; et que dire de ceux qui subissent les trois supplices à la fois ? Sans parler du travail supplémentaire !

Tout cela pour quoi, me direz-vous ? Pour une langue morte, que personne ne parle plus, même à l’Eglise !

Mais qu’est-ce qui peut bien pousser les parents à faire ce choix ? Sûrement pas le confort de leur enfant.

Serait-ce le choix des enfants ?

Olivia, professeur de Lettres classiques, que je suis allée interroger, m’a fait cette confidence : « Avant, je demandais aux enfants pourquoi ils faisaient du latin. Très vite, j’ai abandonné, pour ne pas me décourager. En effet la plupart répondaient qu’ils avaient été forcés. Alors, je leur disais qu’ils avaient de la chance d’avoir des parents qui les aimaient à ce point. »

Imposer le latin ? Un choix raisonné dicté par l’amour

Car, pour Olivia, c’est bien d’amour et d’éducation dont il s’agit et, sauf exception, ce choix est essentiel pour des écoliers français. D’ailleurs, elle a rodé son argumentaire au fil des années…

  • Meilleure connaissance de la langue française, de sa structure, de sa grammaire, de son vocabulaire, de son étymologie, de son orthographe (rien que ça, ca pourrait justifier le choix, non ?)
  • Approche facilitée de la littérature française au-delà du XIXe siècle
  • Meilleure connaissance et compréhension de l’histoire de France et de ses fondements
  • Développement de l’esprit d’analyse et de l’attention
  • Développement de l’esprit critique et de la maîtrise de soi (oui ! oui !)
  • Développement de la mémoire
  • Développement de la culture générale
  • Accessoirement 😉 apprentissage du latin, une langue, certes figée (mais non morte), base de plusieurs langues indoeuropéennes et donc facilitatrice pour l’apprentissage de l’anglais, de l’espagnol, de l’italien , de l’allemand, du portugais, du russe…, mais pas de l’esquimau ni du chinois, faut le reconnaître.
  • Et, sur le plan religieux, meilleur accès à la liturgie catholique, à l’histoire de l’Eglise, à la compréhension de ses textes sacrés…

Le latin : une matière fondamentale, ni discriminante ni élitiste

Comment ne pas reculer face à cette avalanche d’arguments ? Me vient alors une question que j’énonce timidement : Mais sans doute ces avantages sont-ils réservés à des élèves « doués », qui ont des facilités, pour ne pas imposer du travail supplémentaire et de mauvais résultats à ceux qui n’en auraient pas les capacités ?

Olivia sourit… Elle a l’argument imparable. Elle balaye l’aspect discriminatoire en expliquant que, dans une ZEP dont elle a oublié le nom, ils ont fait le pari d’imposer le latin à tous les élèves, y compris à ceux en criante difficulté. Le résultat a été sans appel : tous les élèves, sans exception, ont augmenté leur moyenne générale d’au moins un point. Comment donc refuser cette aide aux élèves qui en ont besoin ?

Ce n’est donc pas une question d’élitisme, ni de stratégie comme pour ces parents qui choisissent le latin afin que leurs enfants réussissent dans les grandes écoles ou échappent aux classes difficiles. Il s’agit de reconnaître la véritable utilité du latin dans l’éducation de nos enfants… Il s’agit de leur donner ce qui est bon pour eux. Pour tous !

Je suis conquise… Il me reste une dernière question : Avez-vous fait ce choix,  pour vos enfants ?

Faire ce qu’on peut avec ce qu’on a…

Olivia sourit. « J’ai été la prof de latin de ma fille ainée, malgré la première opposition de ses professeurs. Et, bien qu’elle n’ait jamais été bonne dans cette matière qu’elle a poursuivi jusqu’au bac, elle m’a avoué à la fin de ses études à quel point elle en avait vu l’utilité pour le reste de sa scolarité (elle a fait des études de traductrice) et m’en a remercié.

Quant à mes garçons, je n’ai pas réussi à les forcer ou cela ne leur a pas été proposé. Je le regrette. L’un d’entre eux aussi, qui a d’ailleurs le projet de l’apprendre maintenant, en candidat libre. Mais en tant que maman on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a et on laisse Dieu faire le reste. Il faut parfois choisir ses combats. Ce qu’il y de bien dans la vie c’est que si on rate l’avion, on peut prendre le suivant ou monter dans un train (à condition qu’on n’ait pas raté le dernier 😉). »

Le latin, accélérateur de réussite

Je prends congé et je repense à mes études. Ma vie aurait été radicalement différente sans l’apprentissage du latin. Indépendamment du prof et de la méthode (c’est un autre sujet de débat). Indépendamment de mes études…

C’est comme un accélérateur de réussite, quelle qu’elle soit. On peut arriver à bon port sans, mais il vaut mieux en mettre dans son moteur pour améliorer la qualité du parcours – et ce, quelle que soit la marque du véhicule !

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