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Vous savez, ce truc déplaisant qui est apparu dans votre vie en même temps que votre premier enfant (« je ne sais pas m’en occuper », « je ne comprends pas ses pleurs »…) ou bien même avant sa naissance (« ce n’est peut-être pas le bon moment », « je ne lui offre pas les meilleurs conditions de vie »…).
Parfois nous culpabilisons pour des choses anodines, que l’on peut classer dans la catégorie tracas du quotidien (« j’ai mis des sandales à ma fille ce matin et il se met à pleuvoir »). Mais parfois, dans un contexte plus grave, la culpabilité nous assaille, par exemple lors de l’annonce d’une maladie ou d’un handicap chez son enfant, ou lorsque survient un accident (« j’ai dû être imprudente pendant la grossesse », « je n’ai pas su le protéger »…).
Un jour ou l’autre, toutes les mamans font l’expérience de cette émotion, certes désagréable, mais pourtant signe de bonne santé psychique. A condition qu’elle ne devienne pas envahissante. Si la culpabilité maternelle a un rôle d’alarme nous indiquant avoir mal agi avec notre enfant, avoir transgressé une de nos valeurs éducatives ou normes morales, elle peut aussi prendre toute la place et générer une angoisse profonde.
Alors, avant que cette émotion coupable nous fasse glisser sur la pente savonneuse menant à la dépression, comment on s’en débarrasse ?
Relativiser
C’est-à-dire faire « pause », prendre du recul, analyser ce qui nous fait culpabiliser et replacer objectivement les choses sur une échelle de gravité. Il est fort probable d’arriver à la conclusion que non, ce n’est pas si grave ! « J’ai donné un petit pot industriel à mon bébé au lieu de lui faire une purée maison : ce n’est pas si grave ! L’important c’est qu’il ait mangé ! »
Utiliser l’humour et l’auto-dérision peut grandement aider au lâcher-prise sur ce dont on se rend coupable.
C’est-à-dire s’accorder de l’indulgence, se pardonner ses erreurs et accepter ses imperfections qui ne sont que le reflet de notre humanité. « J’ai crié sur mes enfants ce soir pour qu’ils aillent à la douche, après leur avoir demandé 15 fois sans succès : oui je sais que c’est une violence éducative ordinaire, mais non, je ne culpabilise pas. Je suis juste un être humain qui ne peut pas être dans le contrôle en permanence et dont la patience à parfois des limites.
Parce que s’il est important de connaître ses défauts et limites dans l’exercice de la fonction parentale, il est essentiel de prendre conscience de ses qualités de mère. Cela peut être d’un grand réconfort d’opposer nos points forts à nos faiblesses. « Oui ce soir j’ai crié sur mes enfants, mais avant ça il y a eu ce temps de jeux que j’ai passé avec eux où j’étais 100% disponible pour eux ». On culpabilise beaucoup moins quand on se rend compte à quel point on sait compenser nos imperfections.
Oser parler de ce dont on se sent coupable aide énormément à appliquer les trois premiers conseils. Il n’est pas forcément aisé de réussir à relativiser seule, encore moins d’être indulgente avec soi-même ni de cerner quelles sont nos compétences maternelles.
Certaines auront besoin du soutien d’un professionnel pour y parvenir. D’autres préféreront les réunions de parents, proposées, selon votre région d’habitation, par la crèche, l’école, la PMI, une association ou encore la commune (« café poussette », « café parents », REAPP[1] local…). D’autres encore se tourneront plus facilement vers internet où des sites abordent les questions autour la parentalité (comme Maman Vogue) et aident à déculpabiliser. Plusieurs blogs de parents traitent la question de l’imperfection parentale avec beaucoup d’humour, et ça fait du bien !
Parler de sa culpabilité oui, mais pas avec n’importe qui.
Des membres de notre entourage peuvent parfois se révéler toxiques. Incapables de nous accorder le soutien indispensable face à nos difficultés maternelles, ils rajoutent même à notre culpabilité en pointant nos dysfonctionnements sans proposer de solutions.
Alors rapprochez-vous des gens qui vous soutiennent, vous comprennent, vivent des problématiques semblables aux vôtres. Bref, côtoyez les personnes qui vous font du bien ! Celles qui vous assurent que vous êtes une mère suffisamment bonne !
Vous l’aurez compris, en finir (ou presque) avec la culpabilité maternelle demande un peu de travail sur soi et son environnement. Mais c’est tout à fait possible d’y arriver ! Alors, prêtes à essayer ?
Anaëlle Delbosc
[1] Réseau d’écoute d’appui et d’accompagnement des parents
Photo @Blue Cicada Photography x Dear_Ananas pour MAMAN VOGUE
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