Publié
Il faut bien l’avouer, l’arrivée de Merveille n°1 n’a pas été de tout repos. Vous avez mis du temps à maîtriser toutes les subtilités de votre nouveau rôle de maman, depuis le dépliage de la poussette au déclenchement du rototo en passant par le décryptage de tous les cris, areuh et autres gazouillis. Les semaines, les mois et les années ont passé et petit à petit vous y êtes arrivé, vous vous êtes apprivoisé et ça y’est vous faites partie du club des mamans qui assurent. Enfin presque tout le temps, soyons honnêtes.
Mais surtout, vous vous sentez plus en confiance dans votre rôle de mère. Tellement que vous avez décidé de remettre ça et vous voilà à attendre l’arrivée de votre Merveille n°2.
Les vêtements de naissance sont lavés et repassés, la chambre du bébé, nickel et la valise de maternité, prête. Votre mari connait le trajet par cœur pour la maternité, bref vous êtes en terrain connu et ce deuxième bébé, ça devrait se passer comme sur des roulettes… Erreur ! Vous êtes trop mignonne et presque touchante de naïveté, car voici les surprises qui rendent fous à l’arrivée d’un deuxième.
Vous vous en étiez un peu rendu compte lors de votre deuxième grossesse, les 9 mois ont passé nettement plus vite que pour la première fois. Avec Merveille n°1 qui vous occupe beaucoup, c’en est fini de vous extasier en regardant votre ventre pousser des heures durant. Aller au cours de yoga/chant/piscine prénatal ? Pas eu le temps. Prendre la pose pour photographier chaque semaine l’évolution de votre ventre ? Vous avez complètement oublié entre les horaires de crèche et la reprise de boulot.
Une fois Numérobis dans vos bras sur la table d’accouchement, c’est encore pire. Les semaines filent à toute allure : à peine le temps d’avoir profité de la période nourrisson qu’il passe déjà aux vêtements en 6 mois et mange des carottes. Pour peu, vous vous attendez à ce qu’il passe le bac la semaine prochaine tellement ça défile.
Votre premier, la prunelle de vos yeux, la chair de votre chair, qui était votre unique bébé, peu importe qu’il ait 15 mois ou 15 ans, va être promu au rôle de grand frère ou grande sœur et la métamorphose est quasi instantanée.
Il suffit qu’il déboule dans la chambre de la maternité pour rencontrer son petit frère ou petite sœur, en comparaison de la petite crevette qui dort dans le berceau, il vous paraît soudain gigantesque !
Numérobis peut ressembler physiquement à son grand frère ou sa grande sœur (le fameux « c’est le même moule » qu’on va vous resservir souvent) mais tout petit soit-il, il a une personnalité qui lui est propre et que vous allez apprendre à découvrir parfois au prix fort. Alors non, ce n’est pas parce que votre aîné faisait ses nuits au bout de quinze jours que ce sera la même chose pour votre second et inversement. Autrement dit, presque toutes les astuces et stratagèmes que vous aviez mis au point avec l’aîné ne fonctionnent plus. Tout est à refaire ou presque : trouver la bonne routine du coucher, la bonne position pour le bercer, la bonne comptine, la bonne température de biberon, la marque de couche qu’il ne fera pas déborder, etc. Courage, vous avez réussi la première fois, il n’y a pas de raison pour que vous n’y arriviez pas la deuxième fois !
Merveille n°1 va passer par toute une palette d’émotions avec la naissance de son petit frère ou sœur. Fier de son nouveau rôle de grand mais aussi jaloux du petit nouveau, il oscillera entre l’indifférence légèrement hostile et l’amour débordant pour ce petit être qui devrait, selon les dires des adultes, devenir son futur meilleur compagnon de jeu. Pour le moment, il ne sait pas faire grand-chose ce petit et il fatigue beaucoup ses parents. C’est peut-être pour cela que lorsque votre aîné couvre de bisous le bébé, on se demande parfois si ce sont des baisers ou si c’est une tentative pour le manger tout cru !
Deux enfants, encore plus s’ils sont en bas âge, c’est comme on dit, assez sport ! Tant mieux, car vous ne voyez pas bien comment vous pourriez caser dans votre emploi du temps hebdomadaire une séance de cardio ou un footing. Rassurez-vous, la bonne nouvelle c’est que vous allez enfin devenir une maman organisée, enfin un peu plus organisée… Heu… En fait vous n’avez pas vraiment d’autre choix que de vous organiser si vous ne voulez pas perdre votre temps à refaire des courses parce que vous aviez oublié un paquet de couches ou les goûters de l’aîné.
Pour votre aîné, vous aviez passé des heures à choisir les vêtements les plus mignons (#bébéjoli #kidsfashion oui, oui, on vous voit). Pour ne rien gâcher, vous aviez été très gâtée par les amis et la famille, normal c’est l’aîné. Pour le second, vous vous dites que vous n’avez besoin de rien ?
Et bien, appelez votre banquier car pour peu que le second soit d’un sexe différent de l’aîné c’est une bonne partie de la garde-robe qui est à refaire. Alors oui, les bodys blancs c’était une bonne idée et les marinières c’est très joli sur les bébés filles ou garçons mais le bloomer en liberty rose passe un peu moins bien sur les fesses de Gaston que sur celles de Suzanne. De plus, vous n’accoucherez pas forcément à la même saison donc exit les pyjamas longs en piloupilou hérités de l’aîné en plein mois de juillet et des barboteuses légères au mois de novembre.
Enfin, si vous accouchez d’un bébé du même sexe ET à la même saison que votre aîné, il y a toujours de nouvelles marques de mode enfantine qui sont apparues entre temps et qui rendent certains achats INDISPENSABLES ou en tout cas irrésistibles : la petite salopette en double de gaze de coton vous avait vraiment fait de l’œil et puis c’est plus du tout le même liberty qu’il y a deux ans…
Avec votre aîné, vous avez eu le sentiment d’un coup de foudre réciproque et pendant la grossesse du second vous vous êtes demandé si vous aviez encore assez de place dans votre cœur pour aimer autant un autre enfant. On vous rassure, il suffit d’un regard de votre bébé en salle de maternité et là vous comprenez dans l’instant que l’amour d’une maman ne se partage pas mais se démultiplie avec le nombre de ses enfants.
Lorsque enfant, votre mère vous appelait du prénom de votre sœur, voire parfois de votre frère, cela vous énervait au plus haut point. Vous vous souvenez même de vous être promis qu’au grand jamais vous ne confondriez les prénoms de vos chères têtes blondes. Alors désolée de vous décevoir mais cela risque d’arriver et même souvent. Certes pas tout de suite mais ça arrivera et ça empirera avec l’arrivée des suivants.
Si votre n°2 est du même sexe que l’ainé : « ça va, pas trop déçue d’avoir encore un garçon/une fille ? » variante « c’est bien tu commences ton équipe de rugby/de foot/girls band/harem » suivi d’anecdotes du type : « Ne te décourage pas, je connais quelqu’un qui a eu 5/8/12 (au choix !) garçons avant d’avoir une petite fille » ou le contraire. En fait, nous attendions un enfant donc nous sommes loin d’être déçus.
« C’est le choix du roi » si vous avez une fille et un garçon, étrange expression que vous entendrez beaucoup même si votre mari et vous n’avez ni couronne ni fiefs en apanage à transmettre à votre descendance, n’est pas Kate et William qui veut !
Et surtout, alors que vous êtes parfois encore à la maternité ou que vous vous remettez de vos suites de couches « alors ? à quand le prochain ? »
Les conseils précédents s’appliquent mais vous êtes plus confiante dans votre capacité à accueillir un nouveau bébé. L’arrivée d’un nouvel enfant déstabilise et reconfigure l’équilibre familial, c’est une période certes fatigante mais essentielle pendant laquelle le nourrisson, les parents et les autres enfants apprennent à se connaitre et à trouver leur place les uns par rapport aux autres.
De toutes façons, vous vous rendrez compte que votre mari et vous cela fait deux et donc à partir du 3e enfant, mathématiquement vous serez en sous-effectif pour vous occuper de vos héritiers. Rassurez-vous, à moins d’être parents de triplés, vos enfants n’auront pas le même âge et seront plus autonomes. Bientôt arrivera le jour béni où ils joueront ensemble, vous laissant un peu de temps pour souffler.
Pour les heureux parents de triplés : je vous voue une admiration sans bornes, quel est votre secret ?
Mathilde M
Photo ©Caroline Blue Cicada Photography pour MAMAN VOGUE