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Oh les jeunes parents, vous ne faites pas rêver

 
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« Oh les jeunes parents, vous ne faites pas rêver »

« Moi, je trouve que tous les jeunes parents ont une forme de responsabilité, ils devraient donner envie aux autres de se lancer et souvent, c’est plutôt l’inverse »

« Heureusement que je n’ai pas d’enfants, j’ai retrouvé mes potes pour un goûter au parc et à la fin, tout le monde s’est séparé pour les corvées de bain, de dîner, de rangement ou à cause de la fatigue de leur gamins »

Quelques-unes parmi les multiples remarques entendues récemment de mes amis trentenaires à la maman de 3 que je suis. Au-delà de leur grossièreté évidente, voici quelques réflexions qu’elles m’inspirent.

Nous, jeunes parents, ne respirons pas toujours la joie de vivre, la félicité continue d’accompagner des petits clones de nous-mêmes, le ravissement permanent type « ravi de la crèche » pleinement épanoui dans l’éducation de ses rejetons ? En effet, non. Parce qu’élever des enfants est un délicat cocktail mouvant de bonheur, colère, fatigue, rire, impatience, nostalgie,…et bien d’autres encore. Parce que des jeunes parents (puisque l’on décide d’en faire une catégorie homogène), ce sont des adultes qui ne dorment pas leur quota mais reçoivent chaque jour bien plus de sollicitations ou responsabilités que ce que leur énergie peut traiter. Parce que des jeunes parents, ce sont un peu des voyageurs dans un désert : ils vivent une aventure extraordinaire, galvanisante mais aussi épuisante. En fonction des moments où vous nous verrez, nous serons tantôt saoulés de bonheur, béats d’attendrissement, épuisés de fatigue ou abattus de frustration. Mais croyez bien que ça occulte rarement et jamais définitivement notre enchantement.

Nous, jeunes parents, sommes souvent stressés par les rythmes des enfants, les bains, les dîners,…Oui, les enfants sont très différents des animaux de compagnie, ils requièrent une quantité de soins au-dessus desquels culmine une attention permanente. Par expérience, on sait que trop de fatigue nuit de façon exponentielle à l’harmonie familiale. Et oui, ça va un peu avec le job de faire souvent passer leurs besoins au-dessus des nôtres. Et figurez-vous qu’on y prend du plaisir. Même si ça ne fait pas toujours bien de l’assumer en public, nous sommes aussi nombreux à aimer les éclats de rire et d’eau qui jaillissent d’une baignoire, à nous amuser à composer des chansons pour tous les gestes du quotidien et à apprécier la régularité du rythme d’une vie de famille. On sort moins, on est moins disponible en apparence (oserais-je dire « on est disponibles différemment ») mais on est aussi plus heureux.

Nous, jeunes parents, sommes censés être inspirants ? Incarner la parfaite famille Cyrillus pour contribuer à la remontée du taux de natalité national ? Quelle vaste blague ! Depuis quand cette mission nous a été assignée ? Depuis quand les choix personnels ont-ils pris la responsabilité de générer des vocations ? Je ne suis pas là pour vous donner envie, je ne suis pas là pour inspirer qui que ce soit, je suis là pour vivre ma vie en essayant d’assumer mes propres choix, comme vous tous.

D’un côté, on fustige universellement les réseaux sociaux et la vision factice qu’ils donnent de la réalité : la mère parfaite, sapée comme jamais, bienveillante, qui cuisine bio et habille ses enfants comme des gravures de mode dans un intérieur sublime et intact. D’un autre, on s’entend dire que trop d’honnêteté tue. Et nous dans tout ça ? Nous, jeunes parents, qui tâtonnons, qui nous efforçons de maintenir ces relations tout en assurant du mieux qu’on peut sur les autres fronts, est-ce qu’on nous demande de quoi on a besoin ?

Le regard des autres est pesant, sur nous et sur nos enfants. Se sentir analysé, évalué, contrôlé sur la base d’une image partielle renvoyée à un instant T, c’est épuisant. Alors pitié, un peu de bienveillance et de détachement. Etre parent, jeune ou pas, est difficile alors au minimum, gardez pour vous vos opinions et vos jugements, prenez vos propres décisions et fichez nous la paix. Au mieux, faites preuve d’un peu de gentillesse et de solidarité : élever des enfants est merveilleux mais aussi extrêmement exigeant, chacun fait du mieux qu’il peut. Si vous ne le savez pas, c’est justement parce que vous n’en avez pas.

Paola Marceau

Crédit photo : @Kelly Sikkema

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