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De retour de quelques jours auprès de ma grand-mère, il me prend soudain l’envie d’écrire et de remercier, sans pourtant oser jamais lui dire, la joie et la sagesse qu’elle m’apporte, seule gardienne aujourd’hui de cette génération qui passe et qui a pourtant tant à nous dire.
Mamans d’un autre âge, qui ont connu bien souvent la guerre et les privations, qui ont vécu et fait grandir leurs enfants dans un monde où l’on vous dira que c’était compliqué, mais qui, en même temps, était tellement plus simple ! Point de confort souvent, mais une vie saine et bien ordonnée, ou l’on gaspillait beaucoup moins le temps, l’argent et la nourriture qui nous était donnée.
Nos grands-parents nous apprennent que la vie est courte et que tant de choses sont éphémères et tant d’autres se gardent précieusement, gravées au fond d’un cœur qui vieillit mais dont la beauté ne se fane pas. Cœur de grand-mère qui met sa joie dans une confiture bien faite ou le dessin d’un enfant, cœur de Grand-Père tout heureux de tondre la pelouse avec un petit-fils sur les genoux ; qu’ils sont doux ces moments auprès de vous, nos aïeux !
Qu’ils sont précieux les conseils que vous nous donnez, pleins de philosophie et de sagesse, même si parfois votre génération et la nôtre semblent tellement éloignees et que nous avons du mal à vous comprendre, nous les mamans modernes et pressées. Peut-on vous en vouloir de ne pas toujours saisir nos modes de vies, que nous essayons d’adapter tant bien que mal à un monde si troublé…?
Alors c’est à nous, peut être, de faire en sorte, autant que possible, que nos enfants apprennent auprès de nos aînés et s’imprègnent, avant qu’il ne soit trop tard, des belles valeurs qu’ils nous transmettent. Au sein d’une famille ou d’un village, d’une paroisse ou d’une communauté, nombreuses sont les personnes un peu âgées, un peu délaissées aussi parfois, qui ne demandent qu’à être écoutées et qu’à partager un moment de leur journée avec le sourire d’un enfant. Sachons nous arrêter auprès d’elles un instant, sachons aller près d’elles et essayons d’aider notre société à ne pas les rejeter. Nous, les mamans, n’ayons pas peur de faire côtoyer nos enfants avec les personnes âgées : on a si vite fait, aujourd’hui, hélas, de passer à côté sans les voir, par peur d’être dérangés.
Et nos grands-parents, pour celles d’entre nous qui ont la chance de les avoir encore de ce monde, n’attendons pas qu’il soit trop tard pour les gratifier d’une visite ou d’une lettre, n’attendons pas qu’il soit trop tard pour se dire qu’on ne les a pas assez aimé : il est souvent si simple de les rendre heureux que l’on aurait tort de s’en priver.
Camille Jaeger