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Inimaginable pour certains, admirable pour d’autres. Le départ d’une famille en mission humanitaire force le respect. Est-ce une vocation mûrie depuis plusieurs années ou le fruit d’un coup de tête ? Rencontre avec Thomas et Perrine, respectivement 37 et 36 ans, avant leur départ en Afrique avec l’association Fidesco.
Perrine confie : « Depuis notre mariage, nous avons été gâtés par la vie. Nous avons eu la joie d’accueillir quatre enfants : Tristan (10 ans), Robin (8 ans), Esteban (2 ans) et Manon qui vient de naître. Nous avons aussi connu des expériences professionnelles riches dans le domaine du digital pour Thomas et à la direction d’une crèche pour ma part. Puis en 2011, nous sommes partis avec nos deux aînés six mois et demi en camping-car à travers l’Argentine et le Chili. Ce voyage itinérant nous a permis de goûter à la rencontre de l’autre en découvrant sa culture et son mode de vie… Et nous a profondément marqués ! »
« Au cours de notre road-trip, nous avons rencontré des volontaires Fidesco en mission. A notre retour en France, nous en avons longuement parlé avec des amis, ayant connu l’expérience de l’humanitaire. L’idée de partir en famille a fait son chemin dans nos cœurs. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre notre temps et nos compétences professionnelles au service des plus démunis, en apportant notre humble contribution au développement d’un pays du Sud. »
« Dans un premier temps, nos enfants étaient surpris, voire réticents à l’idée de tout quitter. Ecole, famille, amis, activités… Nous leur demandions de laisser beaucoup de leurs repères et attaches. Puis nos deux grands se sont mis en tête que ce serait intéressant de rencontrer de nouvelles personnes. Notre projet est ainsi devenu le leur. Ils ont seulement exprimé des inquiétudes quant à la barrière de la langue : ils craignaient de ne pouvoir échanger avec leurs amis sur place ! »
« Nos proches ont plutôt bien réagi, dans l’ensemble… Ils ont été surpris sur la forme, avec notamment l’arrivée concomitante du bébé, mais sur le fond, ils n’étaient pas étonnés par notre volonté de repartir en famille, après la belle expérience vécue en Argentine et au Chili. Tous pourront suivre nos aventures via nos rapports de mission trimestriels envoyés à nos « parrains ». Une belle façon de les associer à notre aventure ! »
« Fondée en 1981, l’association Fidesco envoie des volontaires formés et compétents dans les pays en voie de développement : 150 volontaires agissent aujourd’hui dans 24 pays à travers le monde. Ils travaillent auprès des populations locales en partageant avec elles leur savoir-faire en éducation, agronomie, médecine, mécanique, enseignement, gestion… Fidesco envoie généralement ses volontaires pour des missions de 2 ans qui leur permettent de s’immerger totalement. »
« C’est l’association qui affecte les volontaires en fonction des besoins des partenaires locaux. L’ONG essaie de faire se rencontrer nos compétences avec les besoins exprimés par le partenaire. Sans oublier les impératifs de scolarité et de protection inhérents à nos enfants. Dans notre cas, il fallait concilier les nécessités de nos grands avec celles de notre petit bébé. »
« L’association prend en charge les coûts des missions : année de formation avant le départ, billets d’avion, assurances, suivi administratif, indemnité de subsistance sur place… Une fois installés, les volontaires reçoivent une indemnité qui leur permet de vivre dans des conditions proches de celles des gens du pays. Des conditions modestes, mais justes ! Une partie de ce budget est financée par le ministère des Affaires étrangères, mais pour le reste (80%), Fidesco vit de dons. D’où la nécessité de trouver des « parrains » avant de partir en humanitaire ! ».
« En tant qu’infirmière puéricultrice, je travaillerai dans un service de pédiatrie et dans un centre de prévention de la malnutrition infantile : la « Maison Marigot » à Djougou. Et Thomas sera directeur de projets. Il accompagnera le directeur de l’hôpital pour gérer des projets tels que le développement des partenaires locaux, la recherche de financements, la structuration et l’organisation du nouvel hôpital. Il s’agit d’une ouverture de mission ; nous serons donc les premiers volontaires à ces postes. Le rythme sur place sera sensiblement identique à celui que nous avons en France. Une semaine de travail avec les enfants à l’école et des WE où nous pourrons découvrir en famille ce pays et cette culture que nous ne connaissons pas. »
« Nous sommes maintenant en pleins préparatifs : vaccins, visas, passeport, location de notre maison, garde-meuble pour nos affaires, démission, inscription à l’école pour les enfants… Heureusement, forte de l’expérience des volontaires déjà partis, Fidesco nous aide beaucoup dans toutes ces démarches ! Nous avons su notre affectation au Bénin en août. Normalement, les volontaires partent en septembre et connaissent leur destination en mai. Mais avec l’arrivée de Manon prévue pour Octobre, notre départ a été décalé à janvier… L’attente n’a fait que renforcer notre désir de partir ! »
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Laetitia d’Hérouville