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La femme est bien connue pour gérer plusieurs dossiers à la fois. La dichotomie vie professionnelle et vie personnelle n’échappe pas à ce constat.
Tout d’abord que l’on se rassure, la probabilité d’attendre un enfant quand on arrive sur un nouveau poste n’est pas réservée aux jeunes pro’, à tout âge on change d’entreprise, de poste, on accède à des responsabilités et la vie personnelle ne doit pas s’arrêter pour autant ! Ce ne sera jamais le bon moment et pourtant c’est le vôtre, par choix ou par la Providence.
Votre employeur ne peut pas vous licencier ou rompre votre période d’essai au motif que vous êtes enceinte. Le droit du travail et la loi sur la protection des femmes enceintes assurent que vous pouvez bénéficier de votre congé maternité sans risque de licenciement. C’est une protection importante, et, pour une fois, on s’en réjouit.
Selon le droit du travail, il lui faudrait justifier d’une faute lourde sans rapport avec votre grossesse pour procéder à un licenciement, ce qui, sans rapport avec votre contrat de travail, reste très rare.
Vous n’avez pas l’obligation d’annoncer à votre employeur que vous êtes enceinte. À vous de juger de sa bienveillance, de vos droits, et du bon moment pour faire votre annonce et planifier votre congé maternité.
Il est préférable d’attendre un délai raisonnable pour pallier les aléas des débuts de grossesse. Considérez qu’après l’écho du 1er trimestre (11-13 semaines d’avancement environ), et avec l’attestation de grossesse de votre médecin en poche, vous serez plus sereine pour aller voir votre employeur et organiser la durée de votre congé maternité.
De plus, il peut être judicieux de prendre en compte les attentes des employeurs durant cette période d’embauche. Certains d’entre eux apprécient qu’une nouvelle recrue s’investisse pleinement dans son poste avant d’annoncer une grossesse. Un délai conseillé de trois à six mois peut donc permettre de construire un climat de confiance au sein de votre équipe, de sécuriser votre contrat, et de montrer votre engagement professionnel.
Si cela peut vous rassurer, sachez que vous serez très certainement surprise et soulagée de la réaction de votre employeur, tant vous vous serez angoissée à propos de vos droits et de votre emploi !
Anna : « J’étais tellement stressée d’annoncer ma grossesse à mon employeur que j’ai été surprise qu’il me félicite et de discuter de mon congé maternité et des indemnités associées. J’avais oublié que c’était une bonne nouvelle, il me l’a rappelé gentiment et ce fut un réel soulagement. »
Vous avez le droit de vous réjouir, peu importe la réaction de votre employeur, vous attendez un heureux événement pour votre enfant, ne perdez pas cela de vue et assurez-vous de connaître vos droits en matière de congé maternité !
Si vous ne souhaitez pas annoncer votre grossesse et que vous êtes sujette à de forts désagréments – l’hyperémesis gravidarum comme Kate par exemple – vous pouvez vous faire arrêter médicalement par votre médecin. Comme vous n’avez pas l’obligation de dire que vous êtes enceinte, vous pourrez toujours expliquer que vous aviez besoin d’un arrêt de travail avant l’échographie du 1er trimestre. Votre employeur ne vous en tiendra pas rigueur, et vous bénéficierez de protections légales durant cette absence médicale.
Si vous travaillez dans une entreprise où des femmes enceintes ont déjà été accueillies, pensez à demander à vos collègues salariées leur expérience dans l’entreprise. Cela peut vous rassurer surtout si, historiquement, les annonces de grossesse et les périodes de maternité sont bien perçues. Renseignez-vous également sur la politique interne concernant la maternité et vos droits à congé maternité !
L’annonce à votre employeur sera également le moment d’aborder ces questions concernant votre congé maternité et vos droits, surtout si vous êtes inquiète.
Que vous soyez infirmière dans un service d’oncologie, commerciale en déplacement régulièrement, coach sportif ou simplement sur un poste qui nécessite une station debout prolongée ou de la manutention, votre activité professionnelle peut être rapidement incompatible avec votre grossesse et nécessiter un arrêt de travail. Ne culpabilisez pas ! Si vous devez bénéficier d’un arrêt médical, acceptez-le, et planifiez votre congé maternité. La vie professionnelle est longue et la retraite bien loin, prenez ce mois ou ces mois d’arrêt pour ce qu’ils sont, l’occasion de prendre soin de votre santé, de vous et de votre bébé. Vous portez la vie et c’est bien tout ce qui importe.
Adoptez également une approche proactive en recherchant les aménagements prévus par votre convention collective. Certaines conventions spécifiques exigent une durée minimale d’ancienneté (par exemple, un an) pour bénéficier de congés maternité indemnisés ou du maintien du salaire. Si vous pensez travailler dans une entreprise où cette clause est appliquée, anticipez vos démarches pour garantir votre sécurité financière pendant cette période. Informez-vous également sur vos droits liés à votre congé parental.
Quelques précautions:
Pour ménager les susceptibilités et faire les choses le plus correctement possible, il est préférable d’annoncer votre grossesse à votre manager, puis, le cas échéant, à la personne qui est en charge de votre dossier RH, et enfin si vous le souhaitez, à vos collègues. Informez-vous également sur vos droits en matière de congé maternité et de protection de votre poste.
Faites-le dans un premier temps de façon informelle, à l’oral, et annoncez que vous allez dans un deuxième temps communiquer votre attestation de grossesse. C’est ce document qui permettra à votre employeur de calculer la date de début de votre congé maternité en fonction de votre terme et de vos droits contractuels.
Pour cette étape, il est conseillé de le faire par lettre recommandée avec accusé de réception, à défaut, privilégiez le mail, vous pouvez numériser ledit document et l’envoyer en pièce jointe aux personnes concernées. Vous pouvez mettre en copie votre adresse personnelle ou vous transférer le mail pour avoir une trace de votre annonce et de vos droits. Lorsque votre référent RH ou votre supérieur vous donnera vos dates de congé maternité, conservez le mail ou le document dans votre contrat de travail.
Et si le climat avec mon boss devient tendu…?
Si toutefois la réaction de votre manager n’était pas celle escomptée, sachez que vous avez des droits protégés par la loi et que vous n’auriez pas pu être licenciée pendant votre congé maternité. Il est préférable de le savoir dès le début, que vous n’auriez pas pu évoluer dans une telle atmosphère.
Sophie : « Ma chef ne m’a pas félicitée mais ne cherchant pas son approbation je n’y ai même pas fait attention. J’ai expliqué que j’étais désolée et consciente que cela allait affecter le calendrier de mes missions et mon congé maternité. Très professionnelle, elle m’a dit que c’était à elle de gérer cela et qu’il n’y avait pas de sujet. Une réaction peu chaleureuse mais très professionnelle que j’ai particulièrement appréciée. À vrai dire j’étais soulagée de l’avoir dit et que cela soit passé ! »
Il est conseillé de se préparer un minimum avant l’annonce, calculez approximativement votre congé maternité car votre supérieur n’a pas forcément les dates en tête -6 semaines avant le terme et 10 semaines après- et vous pourrez discuter avec lui de vos échéances, vos projets en cours, votre remplacement, etc. La continuité du service prime, montrez que vous avez à cœur de ne pas perturber l’organisation de votre poste et que vous souhaitez préparer votre absence conformément à vos droits. Tout ira bien !
Le congé maternité est une suspension du contrat de travail, durant cette période une salariée ne peut être licenciée en vertu de la loi et est protégée par ses droits.
En outre, il est aussi utile de considérer que certains employeurs, notamment dans des contextes très exigeants ou tendus, pourraient émettre des remarques désobligeantes ou discriminatoires au sujet de la maternité. Sachez que vos droits sont en votre faveur et que vous bénéficiez d’une protection légale contre la discrimination. Vous n’êtes pas tenue de subir des pressions. Prenez conseil auprès d’un avocat spécialisé ou des syndicats si une telle situation survient.
En conclusion, autour de vous vous entendrez toujours l’histoire d’un licenciement ou d’une rupture de période d’essai dans votre situation, pour autant ce n’est absolument pas monnaie courante, bien au contraire grâce aux droits et protections légales en place. Dans une telle hypothèse, le Conseil de Prud’hommes ne serait pas complaisant et vous auriez très certainement gain de cause en vertu de la loi.
Profitez donc de ces magnifiques premières semaines sans vous soucier de votre emploi, de votre contrat ou de vos droits, cela n’en vaut vraiment pas la peine !
Il n’y a pas de délai légal précis pour annoncer une grossesse après avoir été embauchée, mais il est conseillé de le faire entre le troisième et le quatrième mois pour bénéficier des protections légales et faciliter l’organisation du congé maternité .
Non, aucune obligation légale ne fixe le moment de révéler sa grossesse après une embauche . Cependant, la salariée doit informer l’employeur avant son congé maternité (6 à 24 semaines avant l’accouchement selon le nombre d’enfants) .
Révéler tôt sa grossesse à son employeur permet de bénéficier de protections légales, comme la protection contre le licenciement, et d’avantages tels que les absences pour examens sans perte de salaire. Cela favorise également une bonne relation par une communication ouverte et précoce .
Les salariées enceintes bénéficient d’une protection légale contre le licenciement. Elles ne peuvent être licenciées que pour faute grave non liée à la grossesse ou impossibilité de maintenir le contrat pour motif étranger. Elles sont également protégées contre les discriminations en matière d’embauche et de rémunération .
Andréa Gantelmi d’Ille
Andréa a à cœur de mettre à profit son expérience et ses connaissances pour apaiser les mamans en simplifiant les démarches administratives et les questions juridiques liées à la grossesse.Toujours positive et pleine d’entrain, une vraie working woman qui aime se dédoubler au quotidien pour concilier sa vie pro et sa vie perso !
© photo Virginie Hamon pour MV