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La femme est bien connue pour gérer plusieurs dossiers à la fois. La dichotomie vie professionnelle et vie personnelle n’échappe pas à ce constat.
Tout d’abord que l’on se rassure, la probabilité d’attendre un enfant quand on arrive sur un nouveau poste n’est pas réservée aux jeunes pro’, à tout âge on change d’entreprise, de poste, on accède à des responsabilités et la vie personnelle ne doit pas s’arrêter pour autant ! Ce ne sera jamais le bon moment et pourtant c’est le vôtre, par choix ou par la Providence.
Votre employeur ne peut pas vous licencier ou rompre votre période d’essai au motif que vous êtes enceinte. Le droit du travail est très protecteur et pour une fois, on s’en réjouit.
Il lui faudrait justifier d’une faute lourde -sans rapport avec votre grossesse- et dans les faits cela reste très rare.
Vous n’avez pas l’obligation de lui dire que vous êtes enceinte. À vous de juger de sa bienveillance et du bon moment.
Il est préférable d’attendre un délai raisonnable pour pallier les aléas des débuts de grossesse.
Considérez qu’après l’écho du 1er trimestre (11-13 SA environ), l’attestation de grossesse de votre médecin en poche, vous serez plus sereine pour aller voir votre employeur.
Si cela peut vous rassurer, sachez que vous serez très certainement surprise et soulagée de sa réaction tant vous vous serez angoissée !
Anna : « J’étais tellement stressée d’annoncer ma grossesse à mon employeur que j’ai été surprise qu’il me félicite. J’avais oublié que c’était une bonne nouvelle, il me l’a rappelé gentiment et ce fut un réel soulagement. »
Vous avez le droit de vous réjouir, peu importe la réaction de votre employeur, vous attendez un heureux évènement, ne perdez pas cela de vue !
Si vous ne souhaitez pas annoncer votre grossesse et que vous êtes sujette à de forts désagréments -l’hyperemesis gravidarum comme Kate par exemple- vous pouvez vous faire arrêter par votre médecin. Comme vous n’avez pas l’obligation de dire que vous êtes enceinte, vous pourrez toujours expliquer que vous aviez peur d’annoncer la nouvelle avant l’échographie du 1er trimestre. Votre employeur ne vous en tiendra pas rigueur.
L’annonce à votre employeur sera également le moment d’aborder ces questions si vous êtes inquiète.
Que vous soyez infirmière dans un service d’oncologie, commerciale en déplacement régulièrement, coach sportif ou simplement sur un poste qui nécessite une station debout prolongée ou de la manutention, votre activité professionnelle peut être rapidement incompatible avec votre grossesse. Ne culpabilisez pas ! Si vous devez être arrêtée acceptez-le, la vie professionnelle est longue et la retraite bien loin, prenez ce mois ou ces mois d’arrêt pour ce qu’ils sont, l’occasion de prendre soin de vous et de votre bébé. Vous portez la vie et c’est bien tout ce qui importe.
Quelques précautions:
Pour ménager les susceptibilités et faire les choses le plus correctement possible, il est préférable d’annoncer votre grossesse à votre manager, puis, le cas échéant, à la personne qui est en charge de votre dossier RH, et enfin si vous le souhaitez, à vos collègues.
Faites-le dans un premier temps de façon informelle, à l’oral, et annoncez que vous allez dans un deuxième temps communiquer votre attestation de grossesse. C’est ce document qui permettra à votre employeur de calculer la date de début de votre congé maternité en fonction de votre terme.
Pour cette étape, il est conseillé de le faire par lettre recommandée avec accusé de réception, à défaut, privilégiez le mail, vous pouvez numériser ledit document et l’envoyer en piège jointe aux personnes concernées. Vous pouvez mettre en copie votre adresse personnelle ou vous transférer le mail pour avoir une trace. Lorsque votre référent RH ou votre supérieur vous donnera vos dates de congé maternité conservez le mail ou le document.
Et si le climat avec mon boss devient tendu…?
Si toutefois la réaction de votre manager n’était pas celle escomptée, dites-vous qu’il est préférable de le savoir dès le début, que vous n’auriez pas pu évoluer dans une telle atmosphère.
Sophie : « Ma chef ne m’a pas félicitée mais ne cherchant pas son approbation je n’y ai même pas fait attention. J’ai expliqué que j’étais désolée et consciente que cela allait affecter le calendrier de mes missions. Très professionnelle elle m’a dit que c’était à elle de gérer cela et qu’il n’y avait pas de sujet. Une réaction peu chaleureuse mais très professionnelle que j’ai particulièrement appréciée. A vrai dire j’étais soulagée de l’avoir dit et que ce soit passé ! »
Il est conseillé de se préparer un minimum avant l’annonce, calculez approximativement votre congé maternité car votre supérieur n’a pas forcément les dates en tête -6 semaines avant le terme et 10 semaines après- et vous pourrez discuter avec lui de vos échéances, vos projets en cours, votre remplacement etc… La continuité du service prime, montrez que vous avez à coeur de ne pas perturber l’organisation en place et que vous souhaitez préparer votre absence. Tout ira bien !
Le congé maternité est une suspension du contrat de travail, durant cette période une salariée ne peut être licenciée.
En conclusion, autour de vous vous entendrez toujours l’histoire d’un licenciement ou d’une rupture de période d’essai dans votre situation, pour autant ce n’est absolument pas monnaie courante, bien au contraire. Dans une telle hypothèse, le Conseil de Prud’hommes ne serait pas complaisant et vous auriez très certainement gain de cause.
Profitez donc de ces magnifiques premières semaines sans vous soucier de votre emploi, cela n’en vaut vraiment pas la peine !
Andréa Gantelmi d’Ille
Andréa a à cœur de mettre à profit son expérience et ses connaissances pour apaiser les mamans en simplifiant les démarches administratives et les questions juridiques liées à la grossesse.Toujours positive et pleine d’entrain, une vraie working woman qui aime se dédoubler au quotidien pour concilier sa vie pro et sa vie perso !
© photo Virginie Hamon pour MV