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Comment préparer ses vacances ? Combien de temps passer en famille ? Chez les grand-parents ? Seuls ?
Il y a quelques années, fin août je me sens mal. Fatiguée, à bout de nerfs, je pleure tout le temps, je m’énerve facilement. Palpitations, respiration rapide, sommeil perturbé. J’ai froid, j’ai chaud, je tremble.
Je prends donc rendez-vous chez le médecin, un super généraliste qui prend toujours la personne dans sa globalité et pas juste le symptôme du jour. Je lui explique comment je me sens.
Avant même de m’examiner, il me demande comment se sont passées les vacances. Avec mon enthousiasme légendaire, je lui réponds que c’était extraordinaire, les enfants se sont éclatés avec leurs nombreux cousins. On a bien ri, bien mangé avec les amis et la famille. Un été bien rempli, fun, joyeux, et… finalement épuisant…
Plein de tact le médecin me demande si nous avions pu être en famille, combien de temps nous avions passé en famille élargie, si j’avais pu avoir un peu de temps avec simplement mon mari et mes enfants et enfin, si (quelle blague !), j’avais eu un peu de temps seule. Je n’avais pas réalisé que ces vacances merveilleuses m’avaient également épuisée.
De quoi il parle ce docteur ? Les vacances c’est fait pour s’éclater, faire un maximum de choses, découvrir, s’émerveiller, voir du monde, se coucher tard etc… Pour la première fois de ma vie, je réalisais que mes choix de vacances n’étaient peut-être pas suffisamment reposants et ne répondaient plus à mes besoin du moment.
Oui à la teuf quand j’avais 25 ans, mais là, avec mes 4 enfants, ce n’était plus tellement approprié, ou en tout cas il y avait quelques ajustements à faire. Je revenais de 15 jours de vacances avec, en continu et dans la même maison, mes enfants, mes parents, mes frères et leurs familles, sans compter tous les amis qui ont squatté à l’improviste. GENIAL et drainant sans me rendre compte.
Il a pris son stylo et son bloc d’ordonnances, et m’a dit « On va faire quelques examens pour éliminer des choses, prise de sang, on vérifie la thyroïde, le fer, le cœur etc , mais à mon avis la solution pour vous ce sera: plus jamais 15 jours comme ça ».
Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit « Ne faites plus ça ».
Ça aurait pu me sembler inapproprié comme remarque, mais venant d’un père de famille de 5 enfants qui est très attentif à son épouse, j’ai eu envie de l’écouter. Il m’a répété : « l’année prochaine, une semaine en grand comité c’est suffisant. On profite à fond les uns des autres. Et puis après, on récupère et on se repose dans une semaine en petit comité à son rythme. »
C’est une histoire de rythme. Parfois on s’adore les uns les autres, mais quand on a des rythmes de vie différents, ou simplement des modes d’éducation différents, on doit s’adapter en continu. Et c’est épuisant. Je suis attentive à ce que mes enfants ne réveillent pas leurs oncles qui dorment jusqu’à 10h. Puis faut les briefer pour qu’ils ne mettent pas les coudes sur la table parce que ça dérange leur tante. Je ne peux pas aller me coucher trop tôt parce que ça pourrait vexer ceux qui avaient prévu un grand jeu de société après le diner…
Contenter tout le monde, c’est épuisant ! C’est pas des vacances si cela dure trop longtemps.
En réalité il existe plusieurs objectifs aux vacances. Se reposer, se ressourcer, mais aussi s’amuser, découvrir, voyager. Et peut-être qu’ils ne sont pas tous compatibles en même temps. Faire la fête avec mes frères jusqu’à 2 heures du mat, c’est ressourçant mais pas reposant.
S’il est possible de se poser en famille et d’établir la liste des différents besoins, on devrait pouvoir y établir une sorte d’équilibre. Et ça, personne ne peut le trouver à notre place. C’est à nous de prendre le temps d’y réfléchir et de trouver un joli compromis qui réponde aux besoins respectifs.
Si les enfants ont besoins de bons moments avec leurs cousins, suivra un temps avec simplement papa et maman. Ou alors ils passeront quelques jours chez les grands-parents, pour que papa et mamans aient du temps tous deux. C’est tellement propre à chaque famille. Certains couples se font régulièrement des RDV amoureux dans l’année, donc l’été cela ne fera pas partie de leur priorité de passer du temps à deux. Pour d’autres c’est exactement le contraire. Certains parents voient déjà beaucoup leurs enfants dans l’année et auront envie d’être avec leurs amis. Pour d’autres c’est l’opposé, ils ont besoin de temps de qualité avec leurs enfants.
Il n’existe donc pas de recette toute prête, seulement cette prise de conscience que la vie évolue et nos besoins aussi. Rien n’est gravé dans le marbre, je dois constamment réévaluer les besoins et la façon qu’on choisit d’y répondre.
Et puis il faut oser en parler, ne pas avoir peur de vexer. Une année, un de mes frères à préféré louer un gîte à côté pour être sûr de se reposer vraiment. Nous aurions pu tous se vexer et penser que notre famille ne comptait plus pour lui ! Mais en réalité aimer c’est reconnaitre les besoins de l’autre et parfois ils ne sont pas compatibles avec les miens. Est ce que ça signifie que ce sera toujours comme ça ? Non, pas du tout, la vie est faite de saisons, écoutons la nôtre (et celle de notre entourage) !
Dans certaines familles, les relations sont douloureuses. Alors même si on veut essayer de passer du temps ensemble parce qu’on est liés par le sang, il faut en même temps se protéger. Trouver un juste milieu, sain ou le plus sain possible pour tout le monde. Et cela requiert de la maturité et de l’écoute des deux cotés. Pas simple ! Mais pas impossible…
Après les vacances, ce sera la rentrée, il faudra attendre encore avant de pouvoir à nouveau se poser, alors assurons nous d’identifier les besoins de notre smala et d’y répondre au mieux. Si c’est possible, essayons d’y répondre toute l’année pour ne pas tout miser sur les vacances, cela fera redescendre la pression.
Bonnes préparations de vacances à tous !
Priscille, encourageuse sur le compte Instagram Dépassée mais Heureuse.
