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La cuisine n’est pas l’apanage des filles. J’en ai pour preuve que la majorité des grands cuisiniers sont des hommes. Mais une petite fille, « pour faire comme maman », vous demandera peut-être plus spontanément de cuisiner avec vous. A vous d’inciter et d’initier vos fils à cette activité conviviale et très utile pour plus tard. Alors, un mercredi après-midi pluvieux, un jour sans fin, un dimanche qui n’en finit pas, pourquoi ne pas proposer à votre petit garçon de cuisiner ?!
Quel que soit son âge, quel que soit son goût, quelle que soit l’activité, un enfant aime qu’on s’occupe de lui, que l’on passe du temps avec lui, que l’on fasse des choses ensemble.
Afin que l’atelier cuisine se passe au mieux, demandez-lui d’abord s’il a une idée : du salé ? du sucré ? S’il n’en a pas, feuilletez avec lui un livre de cuisine – on peut commencer par Simplissime ou connectez-vous à Marmiton – et laissez-vous porter, les papilles en éveil, par les photos, les formes, les couleurs. Allez crescendo dans la difficulté pour ne pas le dégoûter.
Puis piochez dans votre réfrigérateur les ingrédients en votre possession et filez faire des courses avec lui pour acheter ceux qui manquent. Profitez-en pour lui montrer ce qu’il faut prendre ou pas et parler de budget. En rentrant, montrez-lui la propreté de la cuisine et l’emplacement du matériel.
Ensuite, le vrai plaisir commence. Aidez-le, guidez-le pas à pas dans ce nouvel apprentissage. Suivez la recette à la lettre pour commencer, il se permettra des infidélités plus tard, quand il aura atteint « un petit niveau ». Il apprendra ainsi des gestes précis, un nouveau vocabulaire – ail en chemise, bain-marie, bouquet garni, beurre en pommade, compoter – découvrira de nouveaux objets – rouleau à pâtisserie, emporte-pièce, wook, fouet, pilon. Il apprendra à organiser son temps, à planifier les tâches, à gérer plusieurs choses en même temps – la cuisson d’un aliment pendant qu’il en préparera un autre. Il développera son autonomie, son imagination, sa débrouillardise, sa créativité, sa patience, son goût et son sens de l’esthétique – un joli gâteau est plus appétissant qu’un magma informe. Il apprendra de manière ludique, « reboostera » sa confiance en lui et récoltera les lauriers quand tout le monde le félicitera pour son plat délicieux « c’est moi qui l’ai fait ! ». Cette activité conviviale le rendra fier de lui et il prendra goût à cette réussite puisque son effort sera récompensé.
Et grâce à lui, vous découvrirez de nouvelles recettes, vous apprendrez avec lui, vous développerez votre pédagogie, votre patience, votre complicité, vous en profiterez pour vous confier mutuellement, vous passerez un bon moment ensemble, vous découvrirez ses nouveaux talents et admirerez votre fils qui fait de si bonnes et belles choses.
Enfin, vous lui apprendrez à tout nettoyer – matériel et cuisine – quand il aura fini de cuisiner afin de récupérer une pièce aussi belle que celle qu’il aura trouvée.
Cet atelier peut être un simple moment de plaisir – une fois de temps en temps – mais comme pour tout, on progresse à force d’entraînement. Instaurer une régularité – une fois par semaine, tous les 15 jours, par mois… – peut se révéler efficace. Au bout de quelque temps, quel plaisir pour lui de faire seul le gâteau d’anniversaire de son frère ou le plat principal d’un repas familial, quel plaisir pour vous de déguster un plat que vous n’aurez pas fait et quel plaisir pour votre futur belle-fille d’avoir un conjoint qui sait cuisiner. Un jour, elle vous remerciera. Que du bonheur !
Amélie de Garsignies
Photo : Virginie HAMON pour MAMAN VOGUE
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