On parle beaucoup d’écologie de nos jours ! Avec la pollution et le réchauffement climatique, c’est devenu une préoccupation majeure. Mais famille nombreuse et écologie, est-ce possible ? Et si oui, comment ? Maman Vogue vous donne des pistes pour répondre à ces questions.
Dès l’abord, écartons deux arguments qui prennent de l’ampleur et qui, s’ils étaient fondés, mettraient fin au débat avant même qu’il ne soit commencé.
Certains, disciples de Malthus, pensent que réduire la natalité serait un des solutions du problème. Il y aurait donc antinomie entre famille nombreuse et écologie. Mais c’est mal poser la question et occulter le fait que nos comportements ne sont pas ajustés. « On prétend légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser, parce que la planète ne pourrait même pas contenir les déchets d’une telle consommation. En outre, nous savons qu’on gaspille approximativement un tiers des aliments qui sont produits, et « que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture à la table du pauvre » (Pape François).
D’autres, antispécistes, considèrent que l’Homme est un danger pour la planète et un animal plus malfaisant que les autres, mais non pas supérieur et qu’il faudrait donc limiter sa prolifération et sa possibilité de nuisance. Mais, si l’homme peut être plus malfaisant que l’ensemble des autres animaux, c’est qu’il a justement une place à part, une réelle influence, un réel pouvoir sur son environnement et qu’il a besoin d’une prise de conscience écologique – voire d’une conversion – pour en assurer la protection et une gestion intelligente. Car c’est l’Homme lui-même qui se met en danger en détruisant son environnement. La planète, elle, lui survivra.
Le choix de l’écologie n’est donc pas une option, mais un engagement essentiel. Mais comment faire quand on est nombreux ? Beaucoup, parce qu’ils réduisent l’écologie au bio ou à une consommation de qualité, pensent que c’est plus difficile parce que le bio est cher et que la qualité a un coût. Mais c’est oublier que l’écologie n’est pas une question d’argent, en tout cas, pas en premier lieu.
Apprendre à nos enfants à jeter un regard d’émerveillement, de gratitude et d’humilité sur ce monde qui nous a été donné et dont nous avons hérité pour en profiter, mais avec mission de le gérer de telle sorte que nous puissions le transmettre aux générations futures. Il n’est pas à nous, nous n’en sommes pas les propriétaires avec un droit d’usage illimité sans responsabilité. Nous en sommes les usufruitiers. Il est rempli de richesses merveilleuses qu’il nous appartient de faire fructifier et de préserver.
Nous sommes tous connectés, dépendants les uns des autres, chacun apportant ses qualités spécifiques en vue du Bien Commun. Il est donc essentiel d’éduquer nos enfants dans le respect du vivant, quel qu’il soit : petit poisson, gros éléphant, ver de terre invisible ou vache nourricière ; chêne majestueux, blé riche, ronce envahissante ou fleur délicate ; enfant plein de promesses, adulte solide, vieillard fragilisé ou malade en souffrance. L’écologie est une question de relation avant d’être une question de consommation.
On ne peut avoir une attitude écologique dans le domaine de la nourriture sans se questionner aussi sur l’ensemble de sa vie et de ses choix, qu’ils soient personnels ou professionnels. Cela n’aurait pas de sens d’acheter bio et de continuer à utiliser sa voiture pour faire 500 m sans raisons valables ou de surfer sans limites sur le net pour son seul plaisir.
Apprendre à rechercher le Beau, le Bon, le Bien dans tous les domaines de la vie… Cela peut paraître moralisateur, mais c’est la base même d’une véritable écologie. Une conscience éduquée aidera à faire des choix intelligents. L’écologie, c’est donc un état d’esprit, une colonne vertébrale qui va bien au-delà de certains choix circonstanciés. C’est comme le travail: l’écologie est pour l’homme et non l’homme pour l’écologie.
Alors, comment faire ? Il n’y a pas de recettes intangibles, mais plutôt des grandes lignes qu’on peut décliner de différentes manières au quotidien.
Cela demande du courage parce que l’écologie va à l’encontre de notre paresse. Elle développe le sens de l’effort et nous fait découvrir des merveilles
Eviter les plats tous préparés et les produits transformés. Ils sont souvent plus chers, moins bons pour la santé et multiplient les emballages jetables. Apprendre à cuisiner, même des choses simples, c’est s’ouvrir une porte sur un plaisir de qualité et de partage ; c’est transmettre de l’essentiel à nos enfants.
S’organiser pour limiter la consommation d’énergie inutile : utiliser le four pour plusieurs plats à la fois, cuire en grande quantité pour plusieurs fois, faire tourner les machines quand elles sont bien pleines. Investir dans une marmite norvégienne…
Favoriser l’huile de coude à la cuisine en limitant les robots. Redécouvrir le plaisir et les bienfaits de la marche en laissant la voiture au garage autant que possible…
Privilégier le naturel. Apprendre à nos enfants à connaître la nature, à se reconnecter à elle. Cultiver son jardin, aimer les animaux, non comme des jouets, mais comme des êtres vivants à respecter. Faire découvrir les sciences à nos enfants et les inciter à comprendre le monde qui nous entoure.
Cela nous invite au renoncement parce que l’écologie va à l’encontre de notre gourmandise. Elle nous incite à un certain renoncement et nous apprend la valeur des choses
Acheter de bons produits, pas forcément bio, de bonne qualité, c’est-à-dire respectueux des hommes et de l’environnement. C’est parfois plus cher à l’achat, mais les produits sont souvent plus nourrissants, meilleurs pour la santé et durent plus longtemps ce qui permet de réduire le gaspillage.
Economiser l’eau. Ne pas gaspiller la nourriture. Prendre le réflexe de réparer, de raccommoder, de donner… Sortir de la culture du tout jetable et du déchet. Apprendre à recycler, à transformer… Repousser les insectes indésirables plutôt que de tuer…
Penser à l’impact des produits que nous utilisons. Réduire, voire supprimer la lessive (c’est le battage du linge qui permet de nettoyer vraiment expliquait un professionnel), choisir des détergents « propres », des gros savons de Marseille… Choisir avec soin (et limiter aussi !) le nombre de ses produits de beauté. Privilégier ceux qui ne sont pas créés aux dépens du vivant (animaux ou fœtus), qui n’abîmeront pas notre peau à l’usage (un comble !) et qui ne pollueront pas l’environnement après.
Investir dans des vêtements de bonne qualité. Souvent plus chers, mais réutilisables pour les plus jeunes. Mon père disait « je n’ai pas les moyens de vous acheter de la mauvaise qualité ». On y gagne toujours. Même réflexion pour les matériaux et les outils que nous utilisons, aussi bien à la cuisine que dans toute la maison ou au travail.
Sans vivre comme des ermites ou des sauvages, limiter les plaisirs de consommation polluants… comme les écrans ou les technologies inutiles, les voyages inconsidérés. Favoriser les échanges vrais et la communication interpersonnelle avec nos proches…
L’idée n’est pas ici de faire un catalogue des possibilités. Mais de comprendre comment on peut y arriver. Respect, responsabilité, prudence, amour, économie, équilibre, justice, ordre, soin, humilité, courage, détachement, émerveillement, voilà des vertus écologiques… Voilà de quoi retrouver la confiance et redonner l’espérance à nos enfants…