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Une souris dans mon dressing : rencontre avec Anaïk Lefebvre

 
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Article mis à jour le 7 mai 2024

Depuis 2009, Anaïk Lefebvre est la créatrice d’Une souris dans mon dressing, un blog et une boutique en ligne qui cartonnent. Elle y proposent ses délicates créations pour femmes en série limitée. Son compte Instagram (@unesourisdansmondressing) est suivi par plus de 136.000 abonnés. Son sens aigu de la mode et son humour pétillant font de chacun de ses looks du jour (#ootd) un rendez-vous incontournable pour de nombreuses femmes en quête d’inspiration. Rencontre avec une créatrice toute simple, qui pourrait être « the girl next door » et dont on apprécie particulièrement le professionnalisme.

Bonjour Anaïk Lefebvre ! Enfant, étais-tu déjà créatrice dans l’âme ? Quand as-tu appris à coudre ?

Depuis toute petite, je suis une folle de création ! Ma mère m’a initiée aux joies de la couture, puis je me suis perfectionnée avec ma belle-mère qui m’a appris à réaliser des choses plus délicates comme les chemisiers de naissance à « col pétales ». Grâce à elle, je m’en suis donné à cœur joie avec l’arrivée de mes filles !

Aujourd’hui, je dessine moi-même tous les patrons des vêtements que je vends. Lorsque je suis confrontée à des techniques particulières, qui nécessitent des connaissances de modéliste comme des pinces sur une jupe, je m’appuie sur des patrons Burda pour en comprendre le fonctionnement.

Quand as-tu eu l’idée de lancer Une souris dans mon dressing ?

Tout s’est fait progressivement, sans préméditation, une chose en amenant une autre. Il y a d’abord eu le lancement de mon blog en janvier 2009 à la fin de mon congé parental. J’avais du temps et je cousais autant pour mes filles que pour moi. L’envie m’a alors pris de partager mon univers. C’était un moyen de retrouver un statut social ! Les divers retours positifs du blog m’ont donné envie de me lancer.

Trois ans durant, la BGE, association d’aide à la création d’entreprise, m’a accompagnée et soutenue en me formant aux différents aspects du métier. Les débuts ont été difficiles, car j’étais confrontée aux difficultés du Made in France, hélas hors de prix, et mes séries confectionnées étaient très petites. Grâce à une connaissance de mon mari, j’ai contacté un atelier situé en Belgique qui sous-traitait en Pologne. Après des premiers tests convaincants tant sur la qualité, le service, les délais de confection ou les prix, j’ai pris le risque d’augmenter les quantités à partir de 2011. En septembre 2013, je quittais le statut d’auto-entrepreneur pour créer une société individuelle. Et depuis avril 2014, je collabore avec un nouveau façonnier dont la confection est effectuée en Roumanie

Blouse Paloma broderie anglaise blanche. Crédit photo : Une souris dans mon dressing

Comment travailles-tu ?

J’achète moi-même au coup de cœur tous les tissus en France et en Europe. Une fois l’idée trouvée et dessinée, je réalise chacun des prototypes dans ma taille pour en ajuster la coupe, les détails et déceler les défauts. En moyenne, trois à cinq essais sont nécessaires avant de parvenir à un résultat totalement satisfaisant.

Lorsque chaque modèle est au point, l’étape la plus longue et minutieuse consiste à décliner mon patron initial en quatre autres tailles. Je commande alors les fournitures nécessaires à leur confection (étiquettes de la marque, tailles, biais, passepoil, boutons…), puis confie l’ensemble des éléments à mon atelier situé en Belgique, un transporteur assurant leur transfert jusqu’en Roumanie. A réception des stocks, je contrôle la qualité sur plusieurs exemplaires, vérifie les mesures et procède à un inventaire complet.

Photos des nouveautés, expédition des commandes, gestion de ma boutique en ligne… J’ai la chance d’organiser mon travail comme je l’entends ! En contrepartie je ne compte pas mes heures et passe régulièrement des week-ends entiers à travailler. Seule aux commandes, je m’efforce de proposer une à deux nouveautés chaque mois sur la boutique en ligne d’Une souris dans mon dressing. Mon activité connait un rythme en dents de scie auquel je dois m’adapter en permanence.

C’est aussi grisant que stressant de mener de front les différents métiers qui y sont liés ! Pour me ressourcer, je fais beaucoup de sport (meilleur vide-tête) et vois régulièrement mes bonnes amies, à qui je peux tout dire, qui me conseillent sans juger et me remontent le moral avec une blague pourrie !

anaïk lefebvre une souris dans mon dressing
Blouse Ambrine imprimé marine. Crédit photo : Une souris dans mon dressing

Quelle est l’importance des réseaux sociaux pour soutenir ton activité ?

Se faire connaitre prend du temps, beaucoup de temps, et tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Cette devise me guide quotidiennement ! Evidemment Instagram est sans conteste un outil de communication important pour exposer mon travail de petite créatrice indépendante… J’ai un rapport très addictif avec cette application chronophage, mais indispensable à la viabilité de mon « aventure » ! Je peux difficilement me permettre des pauses trop longues, sauf en vacances et en cas de coups durs…

Comment qualifierais-tu ta « communauté » ?

Je dirais majoritairement féminine. Les femmes de mon âge s’identifient peut-être plus facilement, mais j’adore l’idée de pouvoir communiquer auprès d’une communauté tous âges confondus. C’est tellement plus riche ! Au fil du temps, j’ai tissé de réelles amitiés. J’ai beaucoup d’échanges sympas et bienveillants via les réseaux sociaux.

Quel est ton rapport avec la mode ?

Passionnée par la mode d’un point de vue créatif, j’aime énormément regarder le travail des « grandes maisons » de couture, les défilés et y piocher des inspirations tant pour mes tenues que pour mes créations. Amusée par la fantaisie et l’audace de certaines « tendances », je ne les suis pas pour autant si elles ne me correspondent pas. Mon style n’a pas beaucoup évolué au fil du temps. J’ai toujours aimé les couleurs vives comme les tenues minimalistes en noir et blanc. Je ne m’interdis rien tant que je m’y sens bien et en accord avec moi-même. Pour moi, le pire piège serait la vulgarité ou me sentir déguisée !

Blouse Paloma bleu Oxford. Crédit photo : Une souris dans mon dressing

Dans ta vie de famille, es-tu plutôt organisée ou bohème ?

Les deux ! Cela dépend des jours et de ma charge de travail. Cela peut être un bazar complet à la maison avec un frigo vide, comme des semaines mieux anticipées avec des menus quotidiens et des rendez-vous bien calés pour chacun. Mais j’ai l’impression de toujours faire les mêmes repas ! Ras-le-bol !

Tu es mère d’adolescents : le dialogue est-il toujours facile avec eux ?

Avec mes ados, je fonctionne surtout à la confiance ! Le dialogue est parfois houleux et éprouvant, mais tant qu’il n’est pas rompu, on se rassure en se disant qu’on ne fait pas si mal notre job… Certes on radote comme des vieux sur nos valeurs et les divers dangers qui se présentent à leur âge, mais finalement on apprend avec eux ! Chez nous, il n’y a aucun sujet tabou : on répond à toutes leurs questions ! Et les meilleurs moments se passent au cours des repas où toute la famille se retrouver.

Comment définirais-tu le Nord de la France dont tu es originaire ?

Je suis née dans une famille d’artistes juste à côté de Roubaix, berceau du textile dans le Nord. Mon grand-père y avait une belle usine avant de faire faillite au moment de la crise. Ma mère cousait elle-même ses vêtements quand elle n’en trouvait pas chez Emmaüs. Il lui arrive encore de sortir sa machine à coudre pour se faire des vestes et manteaux extraordinaires en dessinant elle-même ses patrons au feeling. Il y a dans le Nord un petit vivier de créateurs, qui, de manière inconsciente ou non, a peut-être envie de poursuivre ce qui a fait le riche patrimoine de notre région. On se serre les coudes ensemble, c’est une chouette stimulation !

Quels sont tes endroits préférés ?

A Roubaix, mon endroit préféré est le sublime musée La Piscine… Et à Croix, l’incontournable Villa Cavrois. Sinon le Vieux-Lille et la Place aux Oignons ont un charme fou dans l’esprit des Flandres !

As-tu quelques bonnes adresses à Lille ?

J’aime particulièrement le restaurant Les Compagnons de la Grappe (26 rue Pelletier), qui, caché dans une petite cour du XVIIIème siècle, propose une délicieuse cuisine du terroir… Je suis également une inconditionnelle du bar à vin, Le Jaja (36 rue de Saint André), avec ses planches apéritives à se damner dans un cadre cosy.

Et évidemment je craque pour les inimitables gaufres Méert, maison fondée en 1761, au 27 rue Esquermoise. Attention aux fesses, c’est une tuerie calorique !

Propos recueillis par Laetitia d’Hérouville

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