Publié
Face aux pleurs d’un jeune bébé, la plupart des parents se sentent démunis. Passer des soirées entières à bercer un nourrisson est physiquement et mentalement épuisant. Comment faire pour les gérer, ou mieux, les anticiper ?
Face aux pleurs d’un nourrisson, la plupart des gens vous demanderont : « C’est l’heure du biberon ? » « Il a faim, ce bébé ? ». La faim est la solution facile aux pleurs, pour deux raisons.
Déjà, parce qu’effectivement, un tout jeune bébé peut boire huit, dix fois par jour (parfois plus chez certains bébés allaités). On ne parle pas de « nourrisson » pour rien, se nourrir est bien l’activité principale du bébé après le sommeil.
Ensuite, parce qu’il est simple d’apporter une réponse à la faim. Il suffit de donner le sein, ou un biberon. C’est à la portée de chaque mère.
Il serait si simple cependant que la faim soit la réponse à tous les pleurs.
Evidemment, il existe d’autres types de pleurs : les pleurs d’inconfort (par exemple après le bain, ou quand la couche est sale), les pleurs de fatigue, quand l’enfant réclame une sieste, les pleurs d’insécurité (le bébé recherche les bras de sa mère ou de toute autre personne avec qui il est émotionnellement lié, par exemple le père). Et enfin, il y a les pleurs de douleur : quand le bébé a mal au ventre, par exemple (maux que l’on généralise souvent sous le terme de coliques).
La plupart de ces pleurs-là sont plus difficiles à apaiser, car ils ne s’apaisent que lorsque la cause de ces pleurs a disparu. Si les pleurs d’inconfort se calment une fois l’enfant habillé, qu’en est-il des pleurs de fatigue quand le bébé lutte pour s’endormir ? Et comment reconnaître chacun de ces pleurs ?
Plus que des pleurs, le tout-petit émet en réalité des cris. De fatigue, de détresse, ces cris appellent la mère à l’aide, et demandent à être compris. En effet, le bébé souhaite que l’on réponde à ses besoins légitimes.
Selon les circonstances, les cris ne sont pas les mêmes. En revanche, d’un bébé à l’autre, les sonorités entendues lors de ces appels sont les mêmes.
C’est bien ce que met en évidence Priscilla Dunstan dans son livre : Il pleure, que dit-il ?
Par exemple, pour n’en citer qu’un, elle explique que lorsque le bébé a faim, ses cris s’apparentent au son « na ». En effet, la langue, qui cherche à téter, adopte un positionnement de frottement contre le palais qui fait ressortir précisément ce son.
Dans l’émission Grand bien vous fasse du 4 mars 2019 sur France Inter, chacun de ces pleurs est décrypté.
https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-04-mars-2019
A force d’observer son bébé, il devient alors plus aisé de comprendre ce dont il a besoin.
Comprendre la cause des pleurs ne permet pas pour autant de les apaiser. Autant que faire se peut, il faut pouvoir s’entourer de toute l’aide nécessaire.
Cette aide, ce sera du bon matériel (un couchage de bonne qualité, par exemple), et surtout, de l’aide de vos proches. Laisser pleurer un nourrisson sous prétexte de « faire » ses poumons n’est pas la solution !
Quand la maman est à bout, c’est un vrai réconfort de pouvoir passer le relai ! Même si, évidemment, cela n’est pas toujours possible. Si le papa est absent et ne peut soulager vos soirées, rendez-vous chez une amie pour alléger vos journées !
Le pédiatre peut également être d’une aide précieuse. Les reflux, les coliques, etc s’apaisent rapidement quand un traitement efficace est proposé.
Quoi qu’il en soit, il ne faut jamais rester seul(e) dans la détresse face à des pleurs que l’on ne peut apaiser.
Si la situation est intolérable, il vaut mieux coucher le bébé en sécurité dans son lit et prendre quelques minutes de recul. Se mettre en situation de ne plus être maître de ses actes est en effet impensable !
Si l’on peut remédier aux pleurs, il est aussi possible, en partie, de les prévenir. Car plus un bébé aura confiance en lui, en vous, moins il sera enclin à ressentir de l’inquiétude. Progressivement, il va acquérir un rythme, des habitudes, et va peu à peu comprendre ce qu’il se passe « après ». Cela lui permettra de réguler ses peurs et d’accepter sereinement l’attente.
Le petit livre de Jeanne Ashbé, Ça va mieux, illustre joliment cela !
Quel réconfort de comprendre qu’après la nudité, vient le confort de l’habillement, après les trajets d’école, vient le repas, après la balade, vient le câlin, après la nuit, vient le jour!
Mais pour permettre cette compréhension, il faut avant tout offrir un maximum de sécurité affective au nourrisson, qui sera alors en mesure de développer son cerveau, libéré de toute charge négative.
Et comme un bébé heureux n’existe pas sans une mère heureuse, prenez soin de vous !!
Maëlle Margail.
Comment calmer les pleurs du soir de bébé ?
Témoignage « Je me suis retrouvée seule avec cet étranger dans les bras »
Avoir des enfants rapprochés, facile ou difficile ?
©Anna Click pour MAMAN VOGUE