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L’importance de l’attachement dans la petite enfance

 
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L’importance de l’attachement dans la petite enfance

De récentes études psychologiques et neuropsychologiques montrent qu’il existe un lien entre le rapport affectif créé avec les figures d’attachement dès la plus tendre enfance et les relations développées à l’âge adulte.

Les figures d’attachement sont les personnes qui s’occupent de l’enfant dans les premiers mois de vie : le plus souvent la mère et le père, puis les substituts parentaux (comme la nounou, les éducateurs de la crèche, les instituteurs, etc). La figure d’attachement principale est celle qui prend soin de l’enfant le plus fréquemment et le plus durablement pendant les premiers mois de vie.

Comprendre l’attachement

Dans le ventre de sa maman, bébé est en paix : il flotte dans le liquide amniotique, mange à sa faim grâce au cordon ombilical, n’est pas trop stimulé ni par la lumière, ni par le bruit… Quand le nourrisson arrive au monde, ses sens sont surstimulés et c’est à ce moment-là que son corps établit le « curseur du stress ». Dans son corps, le tout-petit jauge s’il peut faire confiance au monde qui l’entoure ou s’il vaut mieux rester aux aguets.

Les nourrissons sont vulnérables et dépendants. Pour garantir leur survie, ils se fondent entièrement dans leur environnement. Ils sont comme des éponges, en totale fusion avec leur figure d’attachement et ce jusqu’à ce qu’ils commencent à prendre conscience de leur individualité, aux alentours de 2 ans. Si leur figure d’attachement est angoissée à cause d’évènements extérieurs, le bébé absorbe ce stress et l’assimile en lui. De même, si la figure d’attachement est triste du fait d’une dépression post partum par exemple, le bébé intègre cette tristesse dans son corps.

En plus d’être perméable aux émotions, l’enfant se sent rapidement responsable du mal être de ses figures d’attachement. En effet, il n’a pas la même capacité d’intellectualisation qu’un adulte et estime que sa figure d’attachement ne va pas bien parce qu’il est décevant. Cela développe en lui des sentiments de honte et de culpabilité que la figure d’attachement devra réguler par la suite.

La qualité du lien que la figure d’attachement créée avec son tout petit est donc cruciale. Si la figure d’attachement est prévisible et sécurisante, le bébé sent dans son corps qu’il peut s’apaiser et se laisser porter dans un monde qu’il considère comme rassurant. Les relations qu’il instaurera à l’âge adulte auront de grandes chances d’être équilibrées et apaisantes. Au contraire, si la figure d’attachement est imprévisible et peu disponible, le bébé sent dans son corps qu’il vaut mieux rester réactif à toute sorte de stress et aux potentiels dangers alentours. Il développe alors des stratégies compensatoires telles que le retrait et l’anxiété. A l’âge adulte, il cherchera des relations de co-dépendance et/ou évitera l’intimité relationnelle.

D’où vient le concept d’attachement ?

La théorie de l’attachement a été développée par le psychiatre et psychanalyste anglais John Bowlby après les travaux de Winnicott, Lorenz et Harlow.

John Bowlby nait à Londres en 1907 et grandit dans une famille aristocrate. Comme beaucoup de familles à l’époque, ses parents considèrent que l’attention et l’affection données aux enfants sont nuisibles. A 7 ans, il est envoyé en pension et le vit comme une terrible épreuve. À l’âge adulte, John Bowlby décide de prouver que l’enfant a besoin de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue (« caregiver »). Avec ses travaux, il montre le besoin inné de chaque enfant d’entretenir une relation chaleureuse, intime et prévisible avec sa figure d’attachement. Ses études mettent en évidence plusieurs conséquences psychologiques chez l’enfant victime de carences de soins maternels, tels que des difficultés de concentration, un manque d’empathie et d’accessibilité à l’autre ou encore une absence de réactivité émotionnelle.

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Comprendre le fonctionnement du bébé et le rôle de la figure d’attachement

Les caprices et le « cinéma » n’existent pas chez le tout-petit.
En effet, son cerveau émotionnel est très développé mais son cerveau rationnel ne l’est pas encore, et par conséquent il est impossible pour lui de manipuler son entourage. Si le bébé pleure, c’est qu’il a un besoin réel auquel sa figure d’attachement doit répondre dans le but d’apaiser sa détresse. Au fur et à mesure du développement de l’enfant, il est important que les figures d’attachement se montrent accessibles, prévisibles et disponibles pour que l’enfant puisse s’attacher, se sentir en sécurité et s’apaiser quand son système d’alarme s’active. La figure d’attachement a donc comme rôles de comprendre, de prendre soin et de protéger l’enfant.

Le bébé doit se faire une représentation du monde. La curiosité et l’envie d’apprendre sont innées et essentielles pour la survie de l’enfant, mais la prudence aussi. Les figures d’attachement constituent pour le tout-petit une base de sécurité. Celui-ci explore en revenant sans cesse vers ses figures d’attachement pour du confort et du soutien. Selon Nicole Guédeney, pédopsychiatre spécialiste de la théorie de l’attachement :

« L’attachement, bien loin d’interférer avec l’exploration, la stimule ». En effet, plus un bébé sent sa « base de sécurité » solide et rassurante, plus il peut explorer le monde. A l’inverse, quand un bébé sent sa base insécure, il devient distant (attachement « évitant ») ou se met en recherche d’une relation fusionnelle qui l’empêche de prendre son envol (attachement « anxieux »).

Physiologiquement, le bébé n’a pas les ressources nécessaires pour réguler seul ses émotions désagréables. En effet, son cerveau émotionnel étant très développé et son cerveau rationnel ne l’étant pas, l’enfant n’a pas les mêmes capacités qu’un adulte. Il ressent ses émotions de manière débordante et ne peut pas prendre le recul nécessaire pour se calmer et réfléchir à une décision raisonnable. C’est la raison pour laquelle l’enfant a besoin d’être soutenu par les adultes dans la gestion de ses émotions. Les figures d’attachement doivent lui envoyer le message qu’il n’est pas seul, qu’il est compris et qu’il va être aidé dans sa recherche de solutions. Cela permet à l’enfant de retrouver son calme et de répondre à son besoin de développer un attachement confiant.

L’insécurité de l’attachement limite les potentialités de développement de l’enfant qui met en place des stratégies adaptatives, au détriment des réactions vitales optimales. Par exemple, si le bébé est rejeté quand il manifeste des émotions désagréables, il apprend à ne plus les manifester ni même à les percevoir. Ou encore, quand les figures d’attachement de l’enfant sont imprévisibles, celui-ci maximise ses demandes d’attachement en recherchant continuellement le contact et la proximité. L’enfant peut également développer des troubles du comportement qui déchargent la colère ressentie du fait de ne pas recevoir les réponses adéquates à ses besoins vitaux. Dans ces cas-là, le bébé devenu adulte aura probablement tendance à éviter les relations intimes trop fortes émotionnellement et/ou les vivra de manière angoissante. Lire l’article Les angoisses de séparation, de Bernadette Lemoine

Conclusion

Ainsi, il est très important d’instaurer une relation cohérente, continue, chaleureuse et bienveillante avec son tout-petit. Cela lui garantit un développement social, émotionnel et intellectuel optimal. L’attachement sécurisant sème des graines positives dans l’enfance afin que le bébé puisse devenir un adulte stable qui s’épanouira dans des relations sociales et amoureuses sereines.

Le rôle de mère est difficile, il est parfois compliqué d’être psychiquement et physiquement disponible pour son enfant malgré toute sa bonne volonté. Si vous avez besoin d’aide en tant que mère n’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel qui pourra vous aider à rétablir une relation calme et épanouissante avec votre enfant. Vous pouvez également faire appel à un psychologue ou thérapeute en tant que femme si vous souhaitez être plus confiante dans vos relations d’attachement.

 

Margaux Jaillant,
Psychologue clinicienne, thérapeute ICV
www.margauxjaillant-psychologue.com

© Crédits photos Albane de C, photographe des familles

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