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Chères mamans,
Vous l’avez sûrement observé, votre bébé développe conjointement ses capacités motrices et langagières. Voici quelques explications et anecdotes incroyables sur les liens motricité – langage.
Dans le développement de l’enfant, les progrès sur le plan moteur coïncident avec les progrès sur le plan langagier.
En général, les avancées motrices précèdent les avancées langagières, sans forcément les déclencher. Ces deux domaines sont corrélés mais pas interdépendants. On peut toutefois expliquer comment certaines compétences motrices favorisent l’apparition d’autres compétences langagières.
Quand il apprend à marcher à 4 pattes, l’enfant développe le corps calleux, la partie du cerveau qui relie l’hémisphère droite et gauche. Il crée ainsi un nouveau mode d’analyse, à la fois avec le cerveau droit et avec le cerveau gauche, qui favorise les connexions entre les deux hémisphères et la coordination droite-gauche.
Dans le cadre d’un trouble du développement, les enfants peuvent présenter un retard moteur, langagier, ou global. Sur le plan moteur, les différences vont s’atténuer, le retard se rattrape plus facilement.
Pas sur le plan langagier. Dans le cadre d’un retard global, les intrications motricité – langage sont donc moins manifestes.
Le cas de la dyslexie, trouble d’acquisition du langage écrit, manifeste ce lien développement langagier – développement moteur. L’enfant dyslexique a du mal à se coordonner. Son corps calleux est moins développé, moins utilisé. Et, coïncidence, souvent ils ont zappé l’étape du quatre pattes … Une explication : la marche à quatre pattes modifie l’adaptation visuelle de l’enfant. Allongé ou rampant, son regard est horizontal, parallèle à son corps. En marchant à quatre pattes le regard de l’enfant se verticalise, va de haut en bas. Comme le regard de l’enfant sur son livre.
Une première étude met en évidence une réaction motrice en réponse à une stimulation langagière et en lien avec le contenu du message. Par exemple, les mains des participants se relâchant à l’écoute de la phrase «Laure ne soulève pas son bagage».
Des études suggèrent un enracinement des processus langagiers dans le système sensori-moteur, et le fait que la perception d’éléments langagier stimule aussi le système moteur.
D’autres études enfin révèlent que des régions cérébrales communes sont activées lors d’une action motrice et d’une production langagière.
Sources
Le langage au bout des doigts — les liens fonctionnels entre la motricité et le langage. Victor Frak & Tatjana Nazir, Laboratoire Cerveau Motricité Langage de l’Université du Québec à Montréal, 2014.
Le Langage et l’Action : Dynamique des liens unissant verbes d’action et contrôle moteur. Véronique Boulenger. Université Lumière – Lyon II, 2006.
Des premiers pas aux premiers mots : une étude longitudinale et différentielle de 23 enfants entre 8 et 36 mois. Valérie Barbe, 1999
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Pascaline Olivier