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Je m’appelle Elisabeth, j’ai 35 ans et je suis enceinte de mon 4ème enfant.
Mon témoignage va surtout parler de la naissance de mon ainé en janvier 2011.
J’ai eu la chance de pouvoir tomber enceinte très rapidement et d’avoir un début de grossesse tout à fait idyllique, je dormais 20h sur 24h et je couvais.
Cela s’est un peu gâté par la suite car j’ai eu des soucis de dos qui m’ont poussé à être hospitalisée pour risque d’accouchement prématuré et ensuite grossesse au calme. C’était difficile à suivre et à vivre car, mon mari venant de changer de travaille, nous étions en plein déménagement au fin fond de la campagne du Centre de la France, isolé de tous…
J’ai eu beaucoup de soutien tout au long de cette grossesse et de réponses à mes questions existentielles sur les différents maux que l’on peut éprouver enceinte. Ça aide d’avoir 3 grandes soeurs qui s’y connaissent.
Baudouin a pointé le bout de son nez 2 jours avant son terme : un beau bébé de 4kg. C’était mon premier accouchement et je n’ai rien compris.
Alors, oui, je savais tout sur la grossesse à proprement parlée mais RIEN sur l’accouchement et surtout le post-accouchement. On rit devant le sketch de Florence Foresti qui explique qu’il existe un tabou sur le sujet mais j’ai vraiment ressenti cela.
Je me suis prise une véritable claque ! Tout d’abord, un amour inconditionnel, profond et limite étouffant pour ce tout petit être, si beau, si parfait.
Mais aussi, cette douleur ! J’ai vécu un accouchement difficile mais, pour moi qui n’y connaissait rien, c’était un accouchement. J’ai fait une hémorragie de la délivrance, 2 révisions utérines et 30 points de suture au périnée.
J’étais autant heureuse que perdue, totalement perdue.
Nous vivions loin de tous ceux que nous connaissions, nous étions un jeune couple marié depuis à peine 1 an et nous ne savions pas encore trouver les mots justes pour rassurer suffisamment l’autre.
Je n’ai eu AUCUNE visite à la maternité. Nous étions trop loin de tous. Et cette douleur physique des suites de mon accouchement ainsi que cette tristesse absolue de ne pas pourvoir présenter mon si beau bébé sont encore une cicatrice présente qui se réouvre un peu à chaque nouvel accouchement.
Cette douleur physique parlons-en ! Personne ne m’avait prévenue pour les tranchées, les douleurs des suites de couches, les hormones, les seins… J’ai eu peur et je me suis sentie perdue et seule.
J’ai été une des premières de mes amies à avoir des enfants et j’ai passé beaucoup de temps, avec suffisamment de tact j’espère, pour les préparer à l’après. Car tout le monde y va de son conseil pour la grossesse mais je n’avais trouvé personne pour l’après.
A notre retour à la maison, le poids de la responsabilité de cette nouvelle vie si fragile m’a écrasée. Je pense que mon mari ressentait la même chose mais la communication n’était pas aussi fluide qu’aujourd’hui après 10 ans de mariage. Je n’ai pas réussi à dormir pendant 3 jours en me disant qu’il pouvait mourir à chaque seconde, que je n’allais jamais réussir à le protéger suffisamment, que j’allais être une maman affreuse.
Et surtout, que je ne me sentais pas prête à être une maman. J’avais besoin de ma maman, besoin de me sentir petite fille à nouveau. Malheureusement, maman avait la grippe et n’est venue qu’une semaine après.
Mais je pense que c’est ce qui m’a permis de me secouer.
Une nuit, épuisée par ce manque de sommeil et par cette peur permanente, j’ai pris une décision pour mon amour de bébé et aussi pour moi : faire confiance. Faire confiance en lui, en moi, à la vie !
Oui, je serai sans doute une mère imparfaite.
Oui, il souffrira dans sa vie mais pas sans que je ne fasse en sorte qu’il soit préparé pour ça.
Oui, c’est une sacrée responsabilité mais l’espérance est une force qui nous guidera.
Et après cette fameuse nuit, j’ai appris à être la maman dont mon garçon avait besoin. J’ai même envie de dire que c’est lui qui m’a guidé. Mes enfants me guident chaque jour à être une maman.
Je fais des erreurs, parfois même des grosses, mais je sais que l’amour que j’éprouve pour eux est la meilleure force que je peux leur offrir. Ça et ma confiance inconditionnelle en eux.
J’essaie du mieux que je peux de rassurer mes amies, mes proches qui viennent d’avoir leur premier bébé et qui sont si déboussolées, en leur apportant ces mots de confiance et d’espérance.
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