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"J'ai choisi d'avoir un accouchement déclenché"

 
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Déclencher un accouchement n’est pas un acte anodin. Le problème se pose lorsque la date du terme est dépassée, le bébé ou la mère est en danger. La légende urbaine voudrait même que certains praticiens peu scrupuleux l’utilisent les veilles de week-ends et jours fériés pour être sûrs de ne pas être rappelés. Mais la patiente peut-elle choisir d’accoucher plus tôt ? Stéphanie nous raconte la naissance quasi-programmée de son troisième enfant, Guilhem.

« Mon mari, militaire, devait partir en mission au moment du terme. Et je n’arrêtais pas de ressasser ce problème durant les derniers mois de grossesse sans oser en parler à mon gynécologue. Je ne voulais pas accoucher seule et n’en dormais plus la nuit ! ».

Un mauvais souvenir

En réalité, Stéphanie gardait un très mauvais souvenir de son précédent accouchement qu’elle avait déjà vécu seule, car son mari était à l’étranger. Trois semaines avant le terme, le travail avait commencé. « Ma mère m’avait accompagnée en pleine nuit à la maternité, mais n’avait pas souhaité rester avec moi par pudeur. Je m’étais donc retrouvée toute seule sur la table d’accouchement avec de fortes contractions et aucun personnel médical aux alentours. On m’avait posé une péridurale qui ne fonctionnait pas. J’essayais d’appeler à l’aide, mais personne ne m’entendait. Il faisait noir. Je me suis vraiment sentie abandonnée ce jour-là. C’était angoissant ! ». Un beau bébé plus tard, la blessure rejaillit. Stéphanie décide de prendre son courage à deux mains lors du rendez-vous mensuel avec son gynécologue.

Un cas particulier

« Comme il me connaissait, il savait que j’accouchais avant le terme (entre deux et trois semaines d’avance pour mes grossesses précédentes) et que ni moi ni mon bébé ne présentions de complication. Il a été très à l’écoute et bienveillant, mais ne m’a pas donné tout de suite son accord, attendant de voir si ça se déclencherait tout seul. Deux semaines avant le terme, je voyais fébrilement la date du départ approcher… En rentrant d’un dîner chez des amis, j’ai senti de fortes contractions. Le moment tant attendu était arrivé ! Sauf qu’une fois à la maternité, le monitoring sur le ventre, tout s’est arrêté. J’étais dépitée. L’équipe médicale s’est montrée rassurante. « Votre col est mûr, on vous déclenchera demain matin ! ». Sur mon lit médical, mon mari à mes côtés, j’ai passé une excellente nuit ! ».

Un accouchement rêvé

Vers sept heures du matin, le gynécologue arrive. L’examen clinique est bon. Une perfusion d’ocytocine de synthèse déclenche alors artificiellement le travail de Stéphanie. « J’étais sous monitoring à ce moment-là et avais deux, trois contractions très faibles. En un instant, elles sont devenues violentes et efficaces. C’était bluffant ! Ensuite tout est allé très vite : péridurale, percement de la poche des eaux et en deux poussées seulement, mon fils était né ! Il était 10 heures du matin et nous étions tous les trois réunis. Tout allait bien. Nous ressentions une émotion indescriptible. ».

Un mari à ses côtés

« Quand j’y repense, c’était de loin, mon meilleur accouchement ! Comme c’était en plein jour, mon gynécologue était là, ainsi que toute l’équipe médicale. Je n’ai pas été stressée un seul instant, car tout était programmé. J’ai pu avoir la péridurale à temps, ce qui n’était pas gagné pour un troisième enfant. Une sage-femme m’a même demandé : « Vous n’êtes pas frustrée que tout soit allé si vite ? » Non, loin de là ! Même si je sais qu’il s’agit d’un accouchement de confort et que ce n’est pas recommandé, vivre ce moment fort avec son mari à ses côtés change tout ! ».

© Albane de C, photographe des familles

Laetitia d’Hérouville

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