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Ou dit GEU, quelle horreur !
Il faut remonter trois ans en arrière pour ma part. Ce fameux mercredi d’octobre où tout a basculé.
Venant faire une échographie de contrôle, ne connaissant pas exactement le début de ma grossesse, et au vu des prises de sang non rassurantes, me voici allongée. Je regarde cet écran qui parait vide, et le restera. On m’annonce que mon utérus est vide, je suis limite rassurée à ces paroles, pourtant le drame est imminent, mon troisième enfant est bien là, mais à quelques centimètres…
On m’annonce que je dois me faire opérer, que l’on doit « retirer ce foetus ».
Retirer ce foetus ? Non ce n’est pas un foetus, mais MON enfant ! On poursuit en me disant que je risque ma vie si je rentre chez moi, alors je dois rester en observation, tout va très vite.
La panique m’attrape au vol et me ronge, j’éclate en sanglots, je ne veux pas quitter mes filles en salle d’attente, je ne veux pas qu’elles rentrent sans moi, je ne veux pas mourir et laisser mes bébés de 14 ans et 3 ans et demi, c’est inconcevable. Je me souviendrais toute ma vie, de cette nuit, où j’ai versé toutes les larmes de mon corps, de peur de ne pas revenir chez moi.
Le lendemain tout s’accélère, je dois être opérée d’urgence, on me dit que cela prendre ¾ d’heure, qu’on m’enlèvera sûrement la trompe ou le foetus.
Je m’en fous. Prenez-moi ma trompe, ce n’est pas le plus grave pour moi, mais aucun mot, aucune humanité. Pour eux ma vie prime, mais ma douleur à moi, on s’en fout !
L’opération durera trois heures et demie. Je ne comprends rien à mon retour en chambre, et d’ailleurs cela ne fait que deux semaines que je me suis enfin mise en tête que c’est la trompe droite que je n’ai plus. Je ne veux plus penser à ces jours, je fais un blocage, et ça me va très bien ainsi.
Une fois rentrée, le ventre gonflé par 3 litres de gaz pour l’opération, je découvre mes cicatrices, celles qui me rappelleront à jamais, cette troisième grossesse. Quelques jours plus tard, je perds énormément de sang, je panique de nouveau, il me reste même du placenta…
Pour moi qui suis déjà maman, voir cela me détruit encore plus…
Je ne dirais rien à personne, ou presque, de cet enfer vécu en cette fin d’octobre 2015.
La honte, le chagrin, je ne sais pas, mais surtout pas l’envie…
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