Publié
«J’ai droit à une épisiotomie à vif sans consentement ni avertissement. Je crie». «Mais vous êtes en train de me couper?? »« C’est pas moi sur qui il faut hurler mais sur votre mari, c’est de sa faute tout ça ». «Le médecin de garde finit par débarquer avec 8 interne.». « J’ai l’impression qu’on me traite comme un animal malade. Je dérange. « On veut me faire taire et se débarrasser de moi. ». «On fait joujou avec mon placenta et je n’existe pas». «J’ai été cousu tel un poulet à l’arrache». Mettre des mots sur les maux. Maman Vogue lève le tabou sur les violences obstétricales et gynécologiques au travers de ces témoignages de femmes. Quelle est la place de la femme lorsqu’elle donne naissance à son enfant?
« Si elle peut parler au téléphone, c’est qu’elle n’a pas si mal que ça, dites lui de prendre un doliprane, un spasfon , un bain et de rappeler plus tard. »
Le ton était donné. Je ne le savais pas encore, mais ce qui m’attendait après ce coup de fil allait rester gravé en moi à vie. Un traumatisme dont je me souviens comme s’il datait d’hier, alors que mon premier enfant est né il y a bientôt 4 ans déjà.
Aujourd’hui je prends mon courage à deux mains et je témoigne, pour les autres mamans, pour les bébés, pour les familles, et puis pour moi. Si je partage mon histoire, peut être que je me sentirai plus légère, peut être que d’être entendue m’apaisera un peu. Car mes lettres à l’hôpital, celles que j’ai envoyées lors de ma deuxième grossesse dans l’espoir de tourner la page et d’être apaisée avant la naissance de ma fille, sont restées sans réponse. Ni excuse, ni justification, ni remerciement d’avoir témoigné. Rien. Aucune reconnaissance de la souffrance inutile, tant physique que psychique qui nous a été infligés, à moi, mon fils et mon mari.
Alors pour sortir du silence et que mon histoire soit entendue, pour que les femmes soient accompagnées, respectées, pour que ce genre d’histoire ne soit plus jamais écrite par des femmes marquées à vif, je témoigne.
Je suis pourtant une assez bonne élève. Je n’aime pas faire de vague et j’avais bien compris qu’il fallait savoir s’adapter, accueillir et ne pas trop s’attacher à son projet de naissance initial pour que les choses se déroulent de manière aussi confortable que possible.
Ma grossesse s’était passée merveilleusement bien. Aucun problème particulier, je rayonnais et me sentais plus féminine que jamais, j’étais heureuse d’attendre un garçon, et je me languissais à l’idée de cette rencontre… J’avais même préparé un « projet de naissance » car je souhaitais accoucher sans péridurale et de la façon la plus physiologique possible, si bien évidemment les conditions le permettaient. Je ne voulais rien forcer, je voulais juste être accompagnée, aidée, soutenue, encouragée, guidée. Ce que bien des femmes souhaitent pour leur premier accouchement en somme.
Quand je suis arrivée à la maternité après plus de 24h de pré-travail assez intensif, on m’a assez bien accueillie. Monitoring de contrôle pendant 30 minutes. J’étais dilatée à 3, c’était pour bientôt, « Félicitations, Madame d’avoir géré toute seule jusqu’à maintenant ! »
On me dit cependant que toutes les salles sont prises et que je dois attendre… Les heures défilent et je me promène avec mon mari dans l’hôpital et dans la cour en attendant qu’une salle de travail se libère. Il est 21h. Deux heures plus tard on nous invite à nous installer dans une salle « physiologique ». Là on m’allonge avec un monitoring et …. on nous laisse seuls pendant des heures interminables. Je ne peux pas bouger n’osant pas perturber le monitoring, et cette salle supposée physiologique devient petit à petit une prison. La nuit tombe, j’ai de plus en plus mal. Personne ne vient nous voir.
Puis la porte s’ouvre, la sage femme me fait un contrôle, je suis toujours à 3. Evidemment, dans ces conditions, harnachée comme je l’étais, je ne vois pas comment le travail aurait pu avancer.
La sage femme me propose une rupture précoce de la poche des eaux pour faire avancer le travail et une pose de péridurale.
Je suis un peu interloquée car j’avais précisé que je souhaitais un accouchement naturel… avec du soutien. Je réponds que je vais attendre encore, demande le ballon et s’il est possible de prendre un bain. En m’asseyant sur le ballon, je manque de tomber car celui-ci est complètement dégonflé. Ok, je vais prendre un bain. Mais les contractions sont déjà trop fortes pour que je réussisse à me détendre dans l’eau à peine chaude. Je commence à m’inquiéter. La sage femme est repartie « je reviens dans quinze minutes. » Une heure plus tard elle n’est toujours pas là.
Passé minuit, elle apparait de nouveau, me refait un contrôle. Je suis dilatée à 4… ça devient long, j’ai vraiment mal et je suis fatiguée. J’accepte la rupture de la poche et la péridurale, comprenant bien que je n’accoucherai pas de façon physiologique avec une sage femme soutenante dans cet endroit.
On me monte en salle d’accouchement, on m’installe, me dit que l’anesthésiste arrive et la porte se referme.
De nouveau, le temps nous semble élastique… J’ai vraiment très très mal. L’anesthésiste n’arrive pas. Le temps passe…plusieurs heures. Puis il arrive, nonchalant, manifestement un interne pressé de finir son service de nuit. Il jette son matériel sur le chariot… me prépare, ne m’explique pas grand chose et me pose la péridurale. J’ai toujours mal.
Il me dit qu’il faut un moment avant de ressentir les effets de la péridurale. Je ne ressens aucun soulagement et lorsque je lui dis que je sens les tampons froids qu’il m’applique sur les pieds, je perçois un agacement de sa part. « C’est normal de ressentir des choses » Sauf que j’ai vraiment aussi mal qu’avant la pose… manifestement la péridurale a été mal posée.
Il part.
30 minutes plus tard, je hurle de douleur. Je suis épuisée et les contractions s’intensifient. Personne n’entend ma douleur. On me dit d’appuyer plus sur la pompe qui délivre le produit anesthésiant. J’appuie j’appuie, j’en bloque la machine, mes douleurs sont de plus en plus fortes. J’ai peur. Je ne peux ni boire ni manger, ni bouger, la péridurale ne fonctionne pas, personne ne me croit. » Non mais madame, ça ne sert à rien de crier comme ça, c’est normal d’avoir des sensations, encore une fois, appuyez. »
Mon mari appelle, il part dans les couloirs, mais ne croise personne.
La sage femme, entendant enfin nos appels, me propose de rompre la poche des eaux. J’accepte. procédure humiliante. Pose de sonde. On oubliera de me faire faire pipi pendant de longues heures…
L’anesthésiste revient une dernière fois dans la chambre, et sans m’informer de ce qu’il fait, alors que je le lui demande clairement, m’injecte une dose de morphine tellement forte que je m’endors quelques minutes après. J’entends juste « Avec ça, vous ne devriez plus rien sentir » et il s’en va. J’ai l’impression qu’on me traite comme un animal malade. Je dérange. On veut me faire taire et se débarrasser de moi. C’est le sentiment que j’ai depuis déjà des heures… et tout ce qui arrive ne fait qu’intensifier ce ressenti.
Je ne reverrai jamais cet anesthésiste mais je n’ai toujours pas oublié son visage. J’apprendrai à la sortie de la maternité qu’il m’a injecté une énorme dose d’un dérivé morphinique, alors que j’avais expressément dit que je ne souhaitais pas ce genre d’injection, tant pour ma santé que pour celle de mon bébé.
Après avoir dormi 4h, je me réveille dans des douleurs insupportables. Il est 6h du matin. La morphine ne fait plus effet, la péridurale ne fonctionne toujours pas, et je suis maintenant dilatée à 8.
Le cauchemar continue. L’anesthésiste de jour arrive et se présente, mais à part m’inviter à appuyer plus souvent sur la pompe, ne fait rien pour soulager mes souffrances. J’en suis maintenant à un tel stade de souffrance, que je n’ai d’autre choix que de crier. J’ai l’impression de mourir, je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie, et jamais je n’aurais imaginé qu’il était possible de souffrir autant. J’ai terriblement envie de pousser, j’ai l’impression qu’une balle de bowling me traverse le corps, j’en ai des spasmes tant la douleur est violente.
La sage femme arrive, manifestement agacée, elle me contrôle, m’informe que je suis dilatée à 9, qu’il ne sert à rien de crier, qu’elle ne peut rien pour moi et qu’elle revient plus tard. La porte claque à nouveau. Nous sommes seuls avec mon mari, entourés d’angoisse, de peurs et d’incompréhension. Je n’ai même plus la force de parler. Je suis passée dans un monde de solitude et de douleur inimaginable.
Mon mari ne sait pas comment réagir, il est perdu, épuisé, interloqué, et probablement effrayé par mes souffrances.
Arrive le moment où vraiment je ne peux plus. C’est trop. Mon mari appelle la sage femme à nouveau. Elle arrivera de longues minutes plus tard. Je suis maintenant dilatée à 10, on peut s’installer. On me met les pieds dans les étriers (je ne sens pas du tout mes jambes, mais les douleurs dans mon bassin et mon ventre par contre, je les ressens puissance 10 000…) Je suis mal installée, un pied de travers, je glisse, je suis inconfortable. La sage femme m’invite à pousser, mais je suis tellement épuisée par ces dernières 48h que mes poussées sont « inefficaces ». On me dit de faire un effort, d’aider mon bébé. Je hurle, j’ai mal, je n’y arrive pas. Je donne tout ce que je peux donner, je crie encore, on me redit de ne pas crier, que je bloque mon bébé en criant. Je ne suis ni aidée, ni guidée. Je dis que je n’y arriverai pas, que c’est trop dur. Mon mari à mes côtés pleure tant il se sent désemparé de me voir souffrir à ce point. Puis là, la deuxième sage femme, probablement en observation, me donne la main, me dit de la regarder dans les yeux, et j’arrive à pousser. Mais les trente minutes sont écoulées et il faut appeler l’obstétricien.
L’obstétricienne, arrive, m’invite à pousser, puis m’explique que mon bébé est un peu haut, qu’elle va aller le chercher avec une ventouse. Et là… Je sens qu’elle me coupe. J’ai droit à une épisiotomie à vif sans consentement ni avertissement. Je crie « Mais vous êtes en train de me couper?? » et l’obstétricienne me répond qu’avec la péridurale, je ne suis pas censée ressentir quoi que ce soit. Mon mari lui répond qu’elle ne fonctionne pas. Pas de réponse. Elle continue ses manoeuvres et pose la ventouse sur la tête de mon bébé. Je suis dans un état de souffrances physiques et morales que jamais je n’aurais imaginé vivre un jour. Je pousse, je donne tout, je veux que ça s’arrête. Elle me dit qu’elle voit la tête, je me relève, je le vois, puis je m’écroule. On me pose mon bébé sur le ventre, je pleure. Je répète « il est là, j’ai réussi, il est là »…
Mon bébé est ensuite pesé, mesuré puis on me le repose en peau à peau. Mais je n’aurai même pas ce luxe de profiter du peau à peau tranquillement car l’obstétricienne est déjà en train de me recoudre … à vif.
Je pleure, je lui demande une pause, je lui dis que je n’en peux plus de souffrir, que j’aimerais juste être avec mon bébé quelques instants sans souffrir. En réponse, j’entends « Madame, il faut bien que je vous recouse. »
Mon épisiotomie aura été recousue de travers, j’en garde des séquelles physiques.
Quand tout est terminé, et avant qu’on me monte en chambre, la sage femme qui avait passé son temps à m’inviter à arrêter de crier, me lance « Bon, bah au final vous l’aurez eu votre accouchement sans péridurale. » Je n’en crois pas mes oreilles…
L’anesthésiste revient et me confie qu’elle s’est aperçue que le cathéter s’était déplacé, alors que j’étais déjà dilatée à 8, et qu’il était donc trop tard pour me la reposer. J’apprendrai lors de ma deuxième grossesse, qu’on peut poser des péridurales jusqu’à 9, et même 10. Aujourd’hui encore je ne comprends pas pourquoi on m’a laissée souffrir autant, pourquoi personne ne m’a donné la main, ne m’a rassurée ne m’a soutenue. Pourquoi ces mots durs à mon égard, ces portes claquées, ces longues heures à nous laisser seuls ainsi? Ces gestes intrusifs et violents, cette épisiotomie à vif… Pourquoi?
Le lendemain, une pédiatre débarque dans ma chambre et m’annonce que les résultats de la prise de sang de mon bébé sont mauvais, qu’il doit partir en unité mère enfant, mais que je pourrai continuer de le voir.
Deuxième choc. Je ne savais même pas qu’on attendait des résultats… Je pleure.
Il faut poser un cathéter à mon bébé pour lui injecter des antibiotiques. C’est long et laborieux. Je le vois si petit avec des trous sur la main tant les tentatives échouent les unes après les autres. On me demande de sortir car je pleure trop et que je n’aide personne. Dois-je continuer et vous dire qu’on a donné son premier bain à mon fils en mon absence, sans me prévenir? Qu’on ne me l’a pas amené la nuit pour que je l’allaite entre deux injections d’antibiotiques comme je l’avais demandé?
Rien, absolument rien de ce que j’avais demandé avec humilité et gentillesse n’a été respecté, entendu. Jamais je n’aurais imaginé qu’une naissance puisse être associée à tant de souffrances et de manque de respect de ma personne. Jamais. Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi, pourquoi est-ce que l’arrivée de mon fils a-t-elle été aussi violente? Pourquoi ai-je subi autant de violence, pourquoi ne m’a t-on pas écoutée? Pourquoi tout ça? Pourquoi ?
Après un an de mariage et deux ans d’expatriation en Allemagne, nous avons décidé d’avoir notre premier enfant.
Mon fils est donc né là-bas en février 2014.
Grossesse un peu compliquée, beaucoup de vomissements mais pas de soucis particuliers.
Le suivi s’apparentait à celui de la France, il fallait simplement régler beaucoup plus de prestations, la couverture santé n’étant pas la même.
Je précise que je parlais un peu allemand et parfaitement anglais, je me suis toujours débrouillée pour comprendre et me faire comprendre, je suis de nature plutôt battante et optimiste.
J’ai également une certaine confiance en la médecine, ce n’est pas mon métier et lors du 8e mois, lorsque j’ai pris rendez-vous à la maternité, j’ai exposé mon projet de naissance. Je voulais une péridurale, un accouchement médicalisé, ne pas souffrir surtout et je ne souhaitais pas allaiter. Tous mes souhaits était à l’encontre des pratiques habituelles mais cela semblait possible, on m’a dit que j’aurai une péridurale.
Un samedi en fin d’après-midi, j’arrive à la maternité à 3 cm avec mon mari, on m’installe dans une chambre plutôt cosy avec ballon, musique douce… Et pas grand chose ne se passe, je souffre beaucoup et j’ai peu de soutien du corps médical qui me propose des tisanes. L’anesthésiste arrive finalement pour me poser une rachi-anesthésie, juste une dose en fait liée à une poche, pas de pompe, les effets vont durer 2h max, on ne m’explique rien, je crois que c’est une péridurale et rapidement la douleur est ingérable. L’infirmière revient changer la poche et en fait elle pose un placebo (chose que l’on ne me dit pas), je vais bel et bien accoucher sans péridurale. Je commence vraiment à avoir très très mal, je n’étais pas préparée à ça, le personnel est froid, me parle peu, mon mari se sent bien inutile, on sonne et pas grand chose ne se passe. Vers 6h du matin, je suis épuisée et mon fils, malgré la dilatation complète et les contractions insoutenables, est bloqué dans mon bassin. Code rouge, des médecins arrivent et là l’interne me grimpe dessus pour appuyer sur mon utérus de toutes ses forces avec son avant bras. Je hurle, je tombe dans les pommes, on me gifle en me disant que je pousse mal et que mon fils est bloqué (je comprends par ma faute). Je pense que je vais y rester, je dis à mon mari de sortir, il n’en peut plus de me voir souffrir et il n’assistera pas à la naissance. J’avais demandé d’éviter, dans la mesure du possible l’épisiotomie, j’ai eu une déchirure et une épisiotomie. Mon fils est sorti, je l’ai à peine pris dans mes bras et j’ai beaucoup vomi de fatigue et de douleurs. Après les violences physiques, on m’a fait sentir que j’étais une mauvaise mère car je ne souhaitais pas allaiter et c’est mon mari qui a accueilli ce petit bébé sur son torse (chose que nous avions signalée dans notre projet).
Je suis sortie de la maternité après 3 jours, on ne m’a donné absolument rien pour la douleur (mon mari me ramenait le spasfon de la maison), j’ai subi encore des pressions pour l’allaitement, on ne m’adressait pas la parole et je devais appeler pour chaque biberon (qui arrivaient sous 10 mn avec un bébé qui pleurait, par ma faute donc).
Nous sommes rentrés en France et avons accueilli deux ans plus tard une petite fille lors d’un accouchement doux et bienveillant, heureusement.
J’ai aujourd’hui fait la paix avec la naissance et je suis passée à autre chose même si j’ai portée très longtemps cette expérience.
Je ne souhaite pas rentrer dans les débats sur la naissance naturelle, les accouchements trop médicalisés.
Je respecte les femmes qui accouchent sans péridurale. Je regrette que l’on ait pas respecté mon choix et d’avoir eu aussi mal, mon fils est né dans la violence et la douleur.
Une maman
Nous sommes le 9 février 2013 j’ai 26 ans et c’est le jour du terme de ma 1ère grossesse. Lors de la visite de contrôle à 9h du matin on m’explique suite au monitoring que mon bébé semble fatigué et que l’on va me faire un décollement des membranes pour accélérer les choses. On me demande de rentrer chez moi et de revenir à 18h. Je m exécute. A 18h, accompagné de mon mari, et après avoir marcher toute la journée je retourne à l’hôpital. Mon col est presque à 2 le monitoring de bébé n’est toujours pas optimal, on me garde et m’hospitalise pour se « préparer ». Pendant cette 1ere nuit je me retrouve dans une chambre double avec une maman enceinte de 6mois qu’on surveille par suspicion de pré-éclampsie. On viendra m’examiner toutes les 2h…sans intimité. Le 10 à 14h je perds les eaux. Je suis toujours à 2. A partir de ce moment j’ai des contractions violentes toutes les 5min. On me propose de l’acupuncture pour me détendre. Le rythme de bébé n’est toujours pas mieux. De 14h à 19h je vomis 10 fois de douleur (dont 2 fois sur ma pauvre voisine de chambre). Mon mari tente tant bien que mal de faire de son mieux entre le ménage et mes visites de contrôle régulières. À 19h je suis enfin à 3, on me descend en salle de naissance. Je suis usée, je sens le vomi qui colle sur mes cheveux. Je n’ai pas mangé depuis la veille. En salle de naissance on me pose la péridurale. Au bout d’une petite demi heure elle fait effet, je revis. Mon mari tente de faire de l’humour on se repose un peu. A 8h du matin le 11 je suis enfin à 8.
J’appelle une sage femme pour l’informer que je pense avoir de la fièvre. Je suis à 40 on me pose une perf d’antibiotique en s’excusant (oui j’ai perdu les eaux il y a plus de 12h…).
9h
8 personnes déboulent dans la salle. Le bébé est en souffrance cardiaque, il faut le sortir immédiatement. L’infirmière explique à l’obstétricien que bébé est trop bas pour une césarienne et que je suis seulement à 9. Une sage femme me grimpe sur le ventre, une autre me masse le col à la main pendant quelques secondes. On me pose un forceps en urgence. On tire…je glisse de la table. On m’appuie de toutes les forces sur le ventre on me demande de pousser fort
Je sens un déchirement. Le bruit ressemble à un papier qu’on déchire. Je hurle, de peur, de douleur. Mon bébé est là recouvert de mon sang et très grisâtre. Il est 9h22. On me l’emmène au bout de 3min. Et on s’affaire de longues minutes entre mes jambes.
J’apprendrai quelques heures plus tard, que j’ai une DCC de type 2a soit une déchirure complète compliquée avec 13 points. Nous resterons hospitalisés mon bébé et moi 11 jours pr une infection materno-foetale sévère.
Il me faudra 9 mois de morphine et de laxatifs pour pouvoir aller à la selle sans pleurer. Il me faudra un an pour retrouver une sexualité digne de ce nom. Le jour des 2 ans de mon bébé je tombe enceinte. J’accoucherai 9 mois plus tard d’un bébé de 4,8kg sans péridurale, sans expulsion forcée et sans points!
18 mois après naitra mon 3ème enfant Aujourd’hui, je garde encore une séquelle de mon 1er accouchement, j’ai une perte de sensibilité totale sur tout mon périnée gauche. Mais je n’ai plus jamais accouché avec péridurale. L’obstétricien qui m’a accouché du 1er m avait dit lors de notre rdv de contrôle post-accouchement et après que je lui ai fait part de mes douleurs inconfortables que j’avais de la chance, il avait sauvé mon bébé et que je ne devais me plaindre. J’étais passé à 2 doigts d’une chirurgie réparatrice annale… alors j’ai fermé ma bouche. Aujourd’hui je l’ouvre !
Une maman
Le 27 avril 2018 au matin, je me rends à l’hôpital de ma ville car j’ai perdu du sang. Il s’agit alors de ma deuxième grossesse et je n’ai pas eu de « symptôme » de ce genre pour ma première grossesse. La sage-femme ne s’inquiète pas, ce n’est rien, je ne vais pas accoucher de ci-tôt, mon terme n’est que le 14 mai. Je ne m’inquiète pas non plus, je rentre à la maison.
A midi, je commence a avoir de très fortes contractions. J’attends 1h car je sais que c’est le protocole. Puis j’appelle l’hôpital. Une voix, me dit d’attendre encore une heure. Il est maintenant 14h et c’est infernal. Mes parents sont arrivés à la maison, je suis pliée en deux. Je rappelle l’hôpital. La même voix me dit d’attendre. Mais je décide d’aller à l’hôpital. Mes parents m’y conduisent. À l’arrivée, on me dit que je fais des histoires, que ce matin tout allait bien et l’on me met sous monitoring. Mais c’est insoutenable, je demande qu’on m’examine sur le champ. Surprise, mon col est ouvert à 5. Là le discours change. Vite on appelle mon époux.
Je vais accoucher. Après l’horreur des contractions qui m’a semblé durer une éternité, je suis col à 8 et l’anesthésiste arrive enfin. Elle me pique. Rien. Elle me repique. Rien. Elle m’annonce que ça ne marchera pas. Je suis effondrée par la nouvelle car mon premier accouchement fut un bonheur en partie grâce à l’anesthesie. S’en suit des heures de douleurs car la poche des eaux ne se fissure pas. Je supplie qu’on me la perce. C’est la doyenne des sages femmes qui m’assiste (la fameuse voix), accompagnée par une étudiante. La sage-femme met son poing dans mon vagin pour un check-up. J’ai cru mourir. Puis elle sort de la pièce. J’attrape la jeune étudiante en lui disant de me percer la poche des eaux, de ne pas laisser la sage-femme le faire. Car, fatalité, mon amie était passé entre ses mains le mois d’avant et ce fut un massacre. Elle le fait. Aucune douleur, niquel. Et là, le bébé dégringole. J’appelle à l’aide, je vais accoucher. La sage-femme arrive en courant « ne poussez pas, ne poussez pas », elle pousse la tête du bebe avec sa main. Mais je ne pousse pas. Je n’ai poussé à aucun moment de cet accouchement. Le bébé sort enfin, dans la panique. Mais comme pour mon premier accouchement, une arteriole située entre le vagin et l’anus, explose. Je perds beaucoup de sang. La sage-femme ordonne à la jeune de me recoudre mais c’est le bordel, on ne voit rien, ma peau est fine. J’ai très mal car je n’ai pas d’anesthesie. La sage femme me répète « regardez votre enfant ». Mais je ne peux pas, je vois l’hameçon aller et venir et l’air inquiet de la jeune fille. La sage-femme lui ordonne de se pousser, que c’est une incapable et commence le massacre. De longues minutes à essayer de refermer ce qu’elle ne voyait pas. J’ai mal, j’ai peur car j’ai perdu 800cc de sang pour mon premier. J’oublie presque que mon bébé est sur moi, à attendre que je le regarde. Et là, elle dit enfin « appelez le chirurgien vite ». Le chirurgien arrive, perplexe devant cette boucherie, me dit « je vais devoir enlever tous les fils et recommencer ». Et ça recommence…. il y avait une autre déchirure à l’intérieur que personne n’avait vu. Je n’en veux pas à l’étudiante, elle a fait de son mieux, elle a été adorable malgré l’accablement de la sage-femme. La sage-femme a mal fait son travail. Elle m’a mal parlé du début à la fin, a molesté la jeune fille, a voulu enseigner comment recoudre mais n’a pas eu la modestie d’appeler le chirurgie assez vite.
Le lendemain, je me retrouve avec un œdème sur la cicatrice. Joie. Un an plus tard, j’ai encore une boule de chair a cet endroit tel un poulet cousu à l’arrache. C’est un très mauvais souvenir. Je n’aurai pas d’autre enfant.
J’avais pourtant prévenu pour ma première déchirure, on savait que ça allait se reproduire, c’était écrit en gros sur la couverture de mon dossier mais voilà….
« Un gynécologue m’a fait passer de 2 à 4, manuellement, sans péridurale, juste parce que mon accouchement avait du mal à démarrer (c’était mon 4ème enfant, tous mes accouchements étaient particulièrement long, donc pas une surprise) sauf que lui avait sans doute autre chose à faire… sans prévenir… je me suis mise à hurler sous le regard surpris de la sage femme et de mon mari… ça a duré une éternité, je hurlais, pleurais, rien à faire, il me disait des conneries comme « c’est pas moi sur qui il faut hurler mais sur votre mari, c’est de sa faute tout ça »…. cette éternité a dû durer environ 15 interminables minutes où j’ai fini par vomir de douleur, je ne pouvait plus parler …quand il est sorti, mon corps entier n’était que douleur, je tremblais et personne ne pouvait me toucher… la sage femme (adorable) ne voulait plus m’ausculter, mais je lui ai dit de le faire (elle l’avait fait juste avant le passage de ce monstre)…. je lui ai demandé que cet homme ne mette plus jamais les pieds dans cette salle en ma présence (malheureusement il a du revenir quelques heures plus tard…) ….j’en ai parlé très vite autour de moi (toujours en pleurant) mais personne n’a osé me dire à l’époque que c’était de la violence obstétrique… que j’aurai du/pu faire quelque chose pour les suivantes … je ne l’ai pas fait, et finalement comble de cette horreur c’est moi qui me sens coupable de ne pas avoir dénoncé ce qui s’est passé … »
Une maman
Éloi est né le 10 mars 2016 (date de terme: 10 avril 2016) à Bichât, Paris en catastrophe (dans tous les sens du terme). Grossesse bien surveillée car FC 4 mois avant la grossesse d’Éloi et problème de reins. On m’assure que mon bébé ne sera pas prema mais depuis le début j’en doute (je suis moi même née avec 3 belles semaines d’avance). Je romps la poche des eaux d’un coup, en mode piscine olympique. Impossible de rentrer chez moi à Metz (ville que j’habite, mais en séjour chez ma maman pour voir mon mari d’astreinte à Paris). Je suis envoyée à l’hôpital public le plus proche. Il faut rappeler que je je disais toujours en rigolant que si je devais un jour accoucher à Paris, ce serait partout même sous un pont, mais pas à Bichât! Pas de bol… s’en suit un récit moins fun mais édifiant sur la place de la femme lorsqu’elle donne naissance à son enfant.
Je suis donc envoyée au service mater dans lequel le personnel ne m’adresse même pas la parole. Au bout de 10 min de conversation avec son collègue, le sage femme décide enfin de me faire une échographie et un monitoring (rappelons qu’ayant rompu la poche complètement, je suis censée accoucher dans les 24h). Je ne sens pas encore les contractions car elles sont minimes, pour l’instant). Je suis installée dans une salle de travail, à côté d’une autre maman…Là croyez-moi, vous priez pour que les contractions ne s’intensifient pas car niveau intimité, zéro! Enfin si, un paravent en coton! Ouf, je me retrouve enfin seule avec mon mari, mon paravent et le monitoring.
6h sans voir personne….
Jeunes premiers que nous sommes, nous n’osons pas appeler. Mais bon quand même, ça commence à s’intensifier. Finalement deux sages femmes débarquent super gentilles et le gros du travail commence. J’ai demandé une péridurale car difficile de surmonter les douleurs dans le dos (je vous passe l’épisode de l’anesthésiste qui ne parle pas français et les infirmières qui repassent derrière car, je cite « elles n’ont pas confiance »). On me donne le masque (ERREUR!!!! NE JAMAIS PRENDRE LE MASQUE!) car l’anesthésiste est en intervention. Je souffre énormément… vient enfin le moment où mes deux petites sages-femmes décident de me faire pousser car « elles ont bientôt fini leur service ». La péridurale fait plus ou moins de l’effet… je sens tout à droite et plus rien à gauche. Impossible de savoir quand les contractions viennent.
Finalement échec. Elles repasseront dans 20 min avec la nouvelle équipe. Je suis épuisée moralement et physiquement.
8h: nouvelle équipe. La sage-femme principale me sort les poncifs de l’accouchement « va falloir s’énerver un petit peu, sinon c’est la césarienne ». Merci, je suis tellement rassurée après vos paroles…
Elles refusent que je me mette sur le côté ou que mon mari passe derrière pour me soutenir. Je suis très mal installée et les étriers sont cassés. Le médecin de garde finit par débarquer avec 8 internes (je ne pensais pas qu’une salle d’accouchement pouvait contenir autant de monde) sans crier « gare » ! Et m’extirpe mon fils aux ventouses sans prévenir. S’en suit la délivrance, on fait joujou avec mon placenta et je n’existe pas. Mon fils va bien mais moi je ne réalise pas ce qui se passe. Mon mari finit par s’énerver et demande aux personnels u peu d’intimité et de pudeur. Le médecin me dit qu’ils ont du pratiquer une « petite » épisiotomie pour aider mon bébé à passer (je n’ai pas pu m’assoir pendant 2 mois et c’est ma sage-femme qui a du m’enlever les derniers points…).
L’interne qui se farcit de le recoudre, dit que c’est très réussi (l’épisiotomie hein… J’ai donc eu le droit au « point du mari ». Ce qui s’est résumé par une vie intime atroce pendant des mois… lorsque je suis retombée enceinte pour mon numéro deux un an après j’ai jure de mener ma grossesse et mon bébé de manière la plus physiologique et naturelle possible car je ne voulais plus d’un accouchement où la mère n’est pas considérée et le bébé encore moins. Philippa est née en 1h30 le plus simplement du monde. Et même si c’était douloureux, car oui, des contractions par deux toutes les 2 min ça pique sévère quand même! La douleur était différente, positive et constructive. Je faisais naître ma fille! J’étais la seule maître à bord! Ah oui et j’oubliais: lorsqu’il a fallu sortir Éloi, une sage femme s’est mise à appuyer sur mon ventre de toutes ses forces car il n’arrivait pas à se fixer dans mon bassin!
"2 bébés d'un coup", témoignage de mamans de jumeaux
Bien vivre l’arrivée de jumeaux : 5 mamans témoignent
Les 10 arguments qui donnent envie d'accoucher sans péridurale
J’ai arrêté la montée de lait <br /> grâce à des astuces naturelles