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Mon expérience : J'ai accouché dans une maternité autrichienne ! Alles Natürlish !

 
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Je suis fille d’anesthésiste-réanimateur…Mes trois aînés sont nés (entre mes 24 et mes 29 ans) dans un grand hôpital parisien avec des péridurales « de compét » posées par le chef de service anesthésie tellement les jeunes docteurs flippaient de piquer la fille de… Je me souviens de trois accouchements faciles, déclenchés pour être sûr que les boss et mon mari seraient là, fin de 38ème semaine, entre deux expats, sans douleur, allongée sur la table, pieds dans les étriers,  poche des eaux percée par la SF, trois poussées, brushing à peine défait, et hop …trois beaux garçons de presque 4 kilos…Easy Peasy !  Je me souviens d’une sensation de fatigue les jours suivants.

« alles natürlich »

Mais pour le petit dernier à 35 ans …autre aventure! On était expats en Slovaquie…Faire manquer les cours aux aînés, rentrer en France longtemps avant la date et squatter à droite à gauche, cela me fatiguait par avance. Alors, sur les conseils de mon gynéco slovaque, je me suis inscrite dans une maternité autrichienne à 15 km de la maison. Challenge !! En Autriche, la péri n’a de sens que sur indications médicales très strictes. Je le savais « alles natürlich »…Mon pédiatre depuis 4 ans était déjà autrichien et je savais que les seules ordonnances que j’avais étaient des tisanes, des régimes alimentaires spécifiques etc…Pas de raison que pour la naissance cela change.

Le suivi ressemble au suivi de grossesse français, même rythme des rdv, des échos etc…Par contre les petits bobos de la grossesse ne sont pas gérés de la même façon. Sujette à de grosses nausées, comme beaucoup, lors des 3 premiers mois, j’ai bu des litres de tisanes hyper efficaces ! Zéro cachet.  Mes jambes ont triplé de volume un dimanche de grosses chaleurs, je suis rentrée des Urgences avec une prescription pour de la pastèque…En quelques jours tout était rentré dans l’ordre.

Ne parlant pas allemand, je sèche tous les cours et visite de la maternité. J’ai déjà accouché trois fois, j’assurerai ! D’habitude assez angoissée, je me laisse porter. Tout leur semble si facile et si naturel.

Le terme autrichien est à 41 semaines d’aménorrhée…j’ai donc du aller au bout de mes 41 semaines ! Et 3 semaines de plus, bah je les ai senties !!

Le jour J, j’ai été accueillie dans une salle d’exercices avec tous les agrès possibles : ballons, cordes, rideau suspendu, lit double…L’équipe vous laisse tranquille avec votre mari. Assise sur un coin de lit, ne sachant absolument pas quoi faire de tous ses appareils, j’ai regardé mon mari faire le guignol…On a beaucoup ri, excellent pour évacuer la douleur. Au bout de deux heures je crois, on est venu me chercher pour prendre un bain.

Après un examen confirmant la dilatation complète, on m’a envoyée seule faire pipi au bout du couloir et indiqué la salle de naissance pour la suite. J’ai obéi sans broncher mais j’avais une trouille noire de rester bloquée au petit coin, d’y perdre les eaux.  J’aurais presque demandé à mon mari de venir avec moi…En France, dès mon arrivée, j’étais branchée à une perf, là, rien libre de tous mes mouvements.

Tout le monde (SF,  Gyn et mari) attendait  en salle de naissance. Au sol des tapis de gym avec des trous pour caler genoux et coudes…Face à moi, un crucifix de 50 cm, splendide mais très intimidant pour une catholique pratiquante en chemise fendue….

La SF me montre comment me mettre à quatre pattes …C’en est trop pour moi ! Je m’assoies en tailleur et j’annonce « I can’t do this, let me here, let me die alone ». Je m’installe sur le lit et je leur explique que les Francaises, on accouche comme ça.  Ok, ils m’écoutent et me laissent m’allonger sur la table…Je m’étonne un instant de ne pas voir d’étriers.  Je serre les dents pour évacuer la douleur mais la SF se fâche et demande à mon mari pourquoi je ne crie pas. Crier ?? Mais je ne suis pas une vache, pas question de me donner en spectacle. Elle insiste tellement que de rage je lâche un hurlement bestial…mon mari est hilare et moi bizarrement je me sens mieux. Je comprends que rien n’est laissé au hasard.

C’est bien drôle tout ça mais le bébé ne sort toujours pas…D’ailleurs on n’a même pas de monitoring donc on ne sait pas si son cœur est régulier, s’il fatigue…

Une aide soignante vient le demander si je préfère un Kaiserschmarrn ou du poulet. Je suis perdue et incrédule devant leurs préoccupations. Il est 21H30 mon mari affamé se dit qu’il aimerait  hériter de mon poulet. Va pour le poulet.

Le Gynéco m’explique alors très calmement la théorie de la gravité, que si j’accepte de me mettre debout  mon bébé sera là dans 5 min. Je suis obligée de reconnaître que ses explications sont bien plus intelligentes que ma fixette à rester allongée. Me voilà debout face au Christ, mains sur la table, Gynéco assis au sol derrière moi …Je me demande si je blasphème…pas le choix, faut y aller.

La gravité agit, une contraction et la tête est là, petite boule entre mes jambes… le Gynéco attend Sagement. J’hurle qu’il doit attraper la tête et tirer sur le bébé « Take him out ! » … J’imagine mon bébé s’écrasant au sol…Mais une nouvelle contraction expulse tranquillement mon petit garçon…qui trouve refuge dans les mains habiles du Gynéco. On m’allonge enfin, j’expulse le placenta et on met des serviettes chaudes entre les jambes. Extraordinaire. Je n’ai déjà plus mal ni même aucun souvenir de la douleur. L’équipe s’occupe du bébé. 4 ème petit gars de 4kg langé dans mes bras, on me dit de me lever pour remonter dans ma chambre. Je confie le bébé à mon mari parce que j’ai peur de le faire tomber. Je suis debout dans l’ascenseur à peine une heure après la naissance. Dans ma chambre, le poulet est servi. Je dévore sans partager avec mon pauvre mari dont le ventre gargouille. Je me sens vraiment ridicule avec mes à priori que j’ai trimballé toute la journée.

La puéricultrice me donne un biberon de tisane pour mon bébé, la sage femme me montre les flacons d’huiles essentielles à mettre sur mes protections féminines pendant les deux jours suivants.

Je suis en pleine forme. C’est incroyable. Mon brushing en a pris un coup certes mais alors mon organisme lui a été respecté ! Je suis rentrée chez moi à j+72h comme en France. Je n’ai pas été fatiguée. Aucun produit chimique à éliminer…et mon bébé est d’un calme. Alles Natürlish !

 

Photo : @monetnicolebirths

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